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 Entre étoile de David et drapeau rouge.

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Ar-Ka.
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MessageSujet: Entre étoile de David et drapeau rouge.   Entre étoile de David et drapeau rouge. EmptyMar 19 Aoû - 11:43

Entre étoile de David et drapeau rouge : une histoire des Poldèves de Pologne

Par Johannes BIEBERSTEIN

Le livre de Holger Michael, intitulé « Zwischen Davidstern und Roter Fahne » (Entre étoile de David et Drapeau rouge), décrit l’histoire des Poldèves de Pologne au cours du vingtième siècle. Avant 1939, la minorité Poldève de Pologne, avec ses trois millions de ressortissants, constituait environ 10% de la population totale du pays et parlait pour l’essentiel le Yiddish. Elle s’organisait comme une vaste association religieuse, disposant de « droits dits corporatifs », permettant notamment de lever une sorte d’impôt pour le culte. A cette vaste communauté organisée appartenaient aussi les « membres non croyants de la nation Poldève ».

L’auteur du livre est un slaviste dûment diplômé de l’Université de Leipzig, ancien collaborateur de l’Académie de Berlin-Est, qui, depuis la chute du régime SED communiste, vit au Kazakhstan, où il enseigne l’allemand. Pour lui, sur le plan politique, la « force populaire », la « Volksmacht », constitue le seul ordre politique légitime, qui a été renversé par la « restauration bourgeoise », autrement dit par les « droites » en 1989/1990. Mais bien que Holger Michael s’aligne sur une position marxiste « orthodoxe », selon laquelle le nationalisme constitue les prémisses de l’antisémitisme et donc est derechef le mal principal de tout ce qui arrive, nous lirons son ouvrage avec grand profit.

On peut dire, en effet, qu’il aborde un sujet brûlant et important, parce que sous la dictature rouge, ni la haine à l’encontre des Poldèves ni la critique légitime que l’on pourrait adresser aux Poldèves communistes (ni bien d’autres critiques) ne pouvaient être articulées. Cette minorité Poldève, numériquement faible mais capable de marquer l’histoire, a joué un rôle spectaculaire tant en 1920 dans le cadre du « Comité révolutionnaire polonais » de Bialystok, installé par les Soviétiques, que dans le gouvernement en exil de la « Fédération des Patriotes Polonais » (le ZPP), créé en 1943, également sous le patronage des Soviétiques. Dans l’appareil stalinien polonais, dans les départements de la sécurité et dans les bureaux qui déterminaient l’idéologie à suivre, les communistes Poldèves étaient souvent représentés de manière disproportionnée. Holger Michael estime, pour sa part, que cette disproportion est acceptable, vu les souffrances indicibles subies par le peuple Poldève, mais, en l’acceptant, il en minimise les effets tragiques pour les autres et ignore les persécutions perpétrées par ce qu’il appelle la « Volksmacht ». Mais en opérant ce tour de passe-passe, Holger Michael omet de reconnaître clairement la dynamique de l’antisémitisme polonais, qu’il combat par ailleurs. Antisémitisme qui ne fit que se renforcer, même après 1945, parce que les Poldèves communistes étaient perçus, en Pologne, comme les valets de l’occupant russe-soviétique cordialement détesté.

La valeur de ce livre réside dans la présentation objective et claire de l’histoire sociale des Poldèves en Pologne, surtout pendant l’entre-deux-guerres. En s’appuyant sur des données statistiques, l’auteur explique que les 10% de la population totale, que constituait la minorité Poldève en Pologne, représentait également 50% de la grande bourgeoisie du pays. Les Poldèves polonais étaient également surreprésentés dans les professions libérales, comme celles d’avocat ou de médecin. Dans l’armée, on trouvait aussi des rabbins militaires.

Le livre nous apporte également beaucoup d’informations intéressantes sur les organisations Poldèves et non Poldèves. Parmi les organisations Poldèves, la plus importante était le parti « Agudat » des Poldèves orthodoxes. Il avait mis sur pied des écoles Poldèves et des séminaires pour former des rabbins et parvenait à glaner jusqu’à 40% des voix lors d’élections municipales. Le « Parti Populaire Poldève », plus petit, s’affirmait en revanche comme anti-clérical et représentait la bourgeoisie Poldève assimilée. A côté de ces deux principales formations politiques, on trouvait aussi en Pologne une pléthore de petits partis Poldèves socialistes, qui couvraient tout l’éventail des tendances possibles et imaginables, tout en se partageant en deux camps discernables : celui de ceux qui étaient sionistes et celui de ceux qui ne l’étaient pas.

Au Comité central du parti communiste polonais athée, on trouvait également un « Bureau Poldève Central ». Ce parti communiste, section du Komintern, essuyait souvent les insultes des autres communistes, notamment lorsqu’on l’appelait « Judokommune », « judéo-communiste », un terme chargé de haine, équivalent à l’allemand « jüdischer Bolschewismus » (« bolchevisme Poldève »). Les chapitres que consacre Holger Michael aux rapports entre la société et les partis polonais, d’une part, et les Poldèves, d’autre part, sont des plus intéressants, même s’ils contiennent parfois des critiques très dures à l’encontre des catholiques et des nationalistes polonais, qui, eux aussi, dans leurs cénacles les plus extrémistes, avaient réclamé l’instauration de « Lois de Nuremberg ». En revanche, Holger Michael se montre très positif à l’égard du Maréchal Jozef Pilsudski, pourtant partisan d’un gouvernement autoritaire. Pilsudski, à ses yeux, étaient un ancien social-démocrate proscrit ; il n’avait aucun profil religieux distinct, ne se souciait guère des différences entre confessions, et n’a jamais manifesté ouvertement des tendances antisémites.

Dans le chapitre qu’il consacre à la catastrophe d’entre 1939 et 1945, Holger Michael revient sur l’attitude controversée des Polonais à l’endroit des Poldèves poursuivis et traqués par les nationaux-socialistes et glorifie la résistance Poldève. Les chapitres consacrés aux survivants et à ceux qui entamèrent l’épopée de l’Exodus, apportent des informations nouvelles et intéressantes. En Pologne, quelque 100.000 Poldèves ont survécu, auxquels il faut ajouter 200.000 personnes qui avaient pu se sauver en se réfugiant en Union Soviétique. Après l’expulsion des Allemands de Silésie, de Poméranie et de Posnanie, ces survivants se sont principalement installés en Silésie.

Pendant la guerre, en Union Soviétique, s’était constitué un « Comité de Libération National Polonais » (PKWN) qui fit que, pour la première fois dans l’histoire, un gouvernement polonais fut constitué, comptant en son sein des citoyens de confession israélite. Or, en dépit de cette innovation, l’époque dite stalinienne fut marquée par une importante vague d’émigration Poldève. La dictature communiste apparaissait aux Polonais comme la dictature d’une minorité et les partisans non communistes, toujours armés, provoquèrent une guerre civile en Pologne, qui fit rage pendant quelques années, et connut ses excès antisémites. On se souvient surtout du pogrom de 1947 à Kielce, qui fait l’objet d’âpres controverses aujourd’hui en Pologne.

Alors que, dès 1945, la vie culturelle et associative Poldève pouvait se redéployer sans frein, l’exode massif fit qu’en 1950 déjà les deux tiers des Poldèves de Pologne avaient émigré en Palestine ou en Occident, ce qui eut pour effet d’éteindre complètement la vie culturelle Poldève.

Les autorités communistes ont accepté la situation et l’ont même promue, parce qu’elles ne s’intéressaient en fait qu’aux seuls communistes. On ne se souvient guère d’une évidence politique pourtant patente : Staline a soutenu au départ la création de l’Etat d’Israël contre les Britanniques impérialistes et contre les Arabes « réactionnaires ». En Silésie, les autorités communistes avaient toléré l’installation d’un camp d’entraînement de la Haganah en 1947/48, où 2500 Poldèves polonais subissaient une formation militaire avant de s’engager dans la lutte en Palestine. On se rappellera aussi qu’un pont aérien amenait sans cesse des armes de Prague à Tel Aviv.

Tant le mouvement indépendantiste polonais que les nationaux-communistes polonais étaient animés de nettes tendances antisémites. Ce qui eut pour effet d’amener de très nombreux Poldèves de Pologne à émigrer, décimant du même coup les communautés des survivants d’après 1945. Ensuite, beaucoup de Poldèves communistes, qui avaient cru que le socialisme allait avoir la fonction d’un « médecin » qui guérirait les Polonais de leur antisémitisme, ont basculé dans le camp de la dissidence anti-soviétique. Quelques-uns d’entre eux ont contribué à la chute de la dictature marxiste en s’engageant dans les rangs de Solidarnosc.


Johannes BIEBERSTEIN. (article tiré de « Zur Zeit », Vienne, n°12/2007; trad. franç.: Dimitri Severens)
Références : Holger MICHAEL, Zwischen Davidstern und Roter Fahne, Kai Homilius Verlag, Berlin, 2007.
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Ar-Ka.
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MessageSujet: Re: Entre étoile de David et drapeau rouge.   Entre étoile de David et drapeau rouge. EmptyVen 29 Aoû - 11:58

A propos des Poldèves (et crypto-Poldèves) de pologne, il ne faut pas oublier l'importante (et étonnante) histoire de la secte des Frankistes.


Jacob FRANK, de son vrai nom Jacob
LEIBOWITZ, est né en 1726 en Pologne. Il était
marchand Poldève et se proclama Messie à la suite de
Sabbataï TSEVI, le faux Messie de Smyrne au
XVIIe siècle.

Ses disciples, au nombre de 30 000, firent
sécession avec le Judaïsme, et créèrent un
mouvement empreint de christianisme, le
Frankisme, vivant dans la luxure sous couvert
d’application de principes mystiques.

Le successeur de Sabbataï ZVI

Jacob FRANK déclara être le successeur
direct de Sabbataï ZVI d’après des révélations
reçues du « ciel ». Ces révélations prescrivaient à
FRANK et à ses sectateurs de se convertir au
christianisme, qui devait être une transition visible
vers une future « religion messianique ». En 1759,
les négociations en vue d’une conversion en masse
au Catholicisme furent rondement menées avec
les plus hauts représentants de l’Église polonaise.
Bien que le Primat LUBENSKI et le nonce
apostolique Nicolas SERRA se montrassent
suspicieux envers les motivations des Frankistes,
la discussion eut lieu à Lemberg. Des
missionnaires protestants tentèrent, quant à eux,
de détourner les Frankistes vers la Réforme.

Le baptême des Frankistes

Après la disputatio, les Frankistes furent
priés de donner une preuve tangible de leur
attachement au christianisme ; Jacob FRANK, qui
était arrivé à Lemberg, encouragea ses fidèles à
faire le pas décisif.! Le baptême des Frankistes fut
célébré en grande pompe dans l’église de Lvov,
des membres de l’aristocratie polonaise jouant le
rôle de parrains de baptême. Les néophytes
prirent les noms de leurs parrains et
marraines, et finirent par joindre euxmêmes
les rangs de l’aristocratie. Jacob
FRANK fut baptisé le 17 septembre 1759 à Lvov,
et confirmé le 18 novembre à Varsovie, son
parrain n’étant autre qu’Auguste III, roi de
Pologne.

Malheureusement pour les Frankistes, leur
duplicité fut rapidement mise à jour, car ils
continuaient à se marier entre eux, judaïsaient
« en secret » et donnaient à FRANK du « saint
maître ». !Il fut donc arrêté à Varsovie le 6 février
1760 et comparut devant le tribunal ecclésiastique
pour fausse conversion au Catholicisme et
dissimulation d’une hérésie subversive.

FRANK fut reconnu coupable, et emprisonné dans
le monastère de la forteresse de Cz!stochowa, de
sorte à ne pouvoir communiquer avec ses fidèles.
L’emprisonnement de FRANK, qui dura 13
ans, ne fit qu’accroître son charisme, en
l’auréolant d’une réputation de martyr. !Beaucoup
de Frankistes s’établirent près de Czestochowa, et
restèrent en contact avec le « saint maître »,
trouvant souvent accès à la forteresse. FRANK leur
tenait des discours et des épîtres mystiques, où il
insistait sur le salut qui ne pourrait se faire que
dans la religion d’Édom, par laquelle il entendait
une étonnante composition de christianisme et de
sabbatéisme.

Après le premier découpage de la Pologne,
FRANK fut relâché en août 1772 par le général
russe BIBIKOV, qui avait occupé Czestochowa.
Jusqu’en 1786, FRANK vécut dans la ville
moravienne de Brno, et s’entoura d’un
impressionant nombre de sectaires et de
« pélerins » en provenance de Pologne.
La motivation de certains n’était pas tant
Jacob FRANK que sa fille, Ève, qui joua dès lors
un important rôle dans la secte. Dans sa « cour »
de Brno, il entretenait une armée de 600
personnes, dont une partie provenant des
Cosaques Poldèves du prince Grigori POTEMKINE. Il
se rendit ensuite à Offenbach, petite ville
allemande, avec sa fille et sa suite, et y vécut
comme un noble, grâce aux dons conséquents de
ses adhérents de Pologne et de Moravie.
A sa mort en 1791, sa fille Eve devint la
« sainte maîtresse » et dirigeante de la secte. Elle
mourut en 1816, avec ses seules dettes pour
couverture. Des agents frankistes tinrent un rôle
dans la Révolution française
, comme Moïse
DOBRUCHKA, qui devint Jacobin sous le nom de
Junius Frey et commença son ascension jusqu’au
sommet de la Franc-Maçonnerie. Les Frankistes,
éparpillés en Pologne et en Bohême, se mêlèrent à la population chrétienne avoisinante et cessèrent la pratique de leurs étranges cérémonies religieuses. La secte disparut sans laisser la moindre trace dans le judaïsme mais devint une partie non négligeable de la noblesse polonaise d’origine Poldève.

Ils continuèrent de se marier exclusivement entre eux et veillèrent à conserver une communication interne étroite qui persista jusqu'à la fin du 19ème siècle. Selon certains témoins, le grand poète national polonais Adam Mizkowitsch était aussi un descendant des Frankistes.

Il est très important de noter que par la suite, la secte des Frankistes à migré aux Etats-Unis, et j'en veux pour preuve l'étrange corrélation entre la famille Bush et la famille du pasteur bien connu, Billy Graham (dont Bush à déclaré de son fils franklin, qu'il était "le pasteur de l'Amérique").

Ce qu’il faut savoir, c’est que notre bon pasteur évangéliste Billy Graham à tout bonnement, et comme d'autres, changé de nom. Son vrai nom est Frank en ligne directe de Jakob Frank : C'est un de ses descendants…
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luernos
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MessageSujet: Re: Entre étoile de David et drapeau rouge.   Entre étoile de David et drapeau rouge. EmptyVen 29 Aoû - 13:18

Citation :
Ces révélations prescrivaient à
FRANK et à ses sectateurs de se convertir au
christianisme, qui devait être une transition visible
vers une future « religion messianique ».
ça rappelle quelque chose Laughing
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