Voici un texte du Vénérable Louis de Blois sur l’acte d’amour parfait :
Il est très profitable à l’heure de la mort de s’offrir soi-même en hostie vivante au Seigneur, en l’honneur de sa gloire suprême, et d’agréer par pur amour tout ce que sa bénie volonté jugera bon d’imposer, la maladie, la mort même, et toutes les souffrnaces en cette vie et en l’autre. pour qui s’offre ainsi, de grand cœur et dans un complet détachement, à endurer mille peines pour satisfaire à la justice divine, l’enfer et le purgatoire ne sont plus à redouter, quand même il aurait à lui seul commis les crimes de l’univers entier. Aucun exercice de pitié n’est donc plus utile, à l’article de la mort, que de se remettre totalement au bon plaisir divin, et de se confier humblement, avec amour et total abandon, en la bonté et l’immense miséricorde de Dieu.
Une âme qui sort de cette vie dans cette vraie et parfaite résignation avec une sainte confiance en Dieu s’envole nécessairement aussitôt vers le royaume des cieux. De même, en effet, que les souffrances et les flammes du purgatoire ne sauraient avoir sur Dieu aucune prise, ainsi elles ne peuvent rien sur un homme pleinement uni à Lui par la conformité de la volonté et par l’amour. Dans ces sentiments mourut sur sa croix le bon larron : il ne demanda au Seigneur ni d’avoir la vie pour son corps ni d’être afranchi des peines du purgatoire ; mais souhaitant mourir pour l’expiation de ses fautes et la gloire de Dieu, il se résigna pleinement à la divine volonté et s’offrit au Christ afin qu’Il fît de lui ce qu’Il voudrait. Miséricorde et pardon, ce fut tout l’objet de sa prière : « Souvenez-vous de moi, Seigneur, lorsque vous serez dans votre royaume. »
« Œuvres spirituelles » du Vénérable Louis de Blois, La consolation des âmes craintives, ch. XXV, D’une bonne et sainte mort.