Mgr Fellay vs le RP Héribert Jones

Rappelons-nous les propos graves de Mgr Fellay, le 25 mars dernier sur le site Donec Ponam dont l'abbé de Cacqueray assure la promotion via La Porte Latine.

Citation :

Mgr F : En ce qui concerne la matière, il s’agit de l’imposition des mains, il est donc rare qu’elle vienne à manquer. Pour le reste, la forme sacerdotale de l’ordination a été légèrement modifiée mais en principe, elle n’est pas soumise à l’inspiration de l’évêque. Cependant, l’ordination étant rarement conférée en latin mais le plus souvent en langue vernaculaire, il s’agit déjà de vérifier la fidélité de la traduction car, selon le degré de fidélité au texte latin de référence, on peut parfois constater des erreurs véritablement dangereuses qui nous incitent à douter gravement de la validité de telle ou telle ordination.

Ainsi vous voyez que, si l’on réordonne certains prêtres, ce n’est jamais systématique, c’est toujours après avoir mené une investigation extrêmement sérieuse qui nous aura conduits à douter de la validité du sacrement préalablement administré.

DP : Je comprends Monseigneur, mais si la messe de Saint Pie V devait, ainsi que vous le demandez, être dite par tous les prêtres, et qu’en effet de nombreux prêtres la disent, j’imagine que vous ne « vérifierez » pas la validité de l’ordination de chacun de ces prêtres ! Alors comment les fidèles pourront-ils savoir si le prêtre qui dit cette messe dans leur paroisse est validement ordonné ?

Mgr F : Nous ne pouvons évidemment nous occuper que des prêtres qui s’approchent de nous, qu’ils deviennent membres de la Fraternité, ou qu’ils viennent travailler avec nous. Nous n’avons aucune raison de nous occuper des autres. Les fidèles, quant à eux, devront partir du principe a priori que ces prêtres sont validement ordonnés car l’invalidité de l’ordination reste une exception. Ils devront donc considérer qu’une ordination, même moderne, est valide. Je sais bien qu’il y a une espèce de psychose qui traverse les rangs traditionalistes et qui tend à faire considérer tout nouveau prêtre comme invalidement ordonné. C’est une erreur. C’est une erreur bien compréhensible car elle procède de tous les bouleversements de ces quarante dernières années qui rendent extrêmement méfiant devant toute nouveauté, qui insufflent l’horreur du changement et font conclure peut-être trop vite à l’invalidité du sacrement. Quelle que soit l’origine de cette conclusion, c’est une erreur tout de même.

Nous allons découvrir ce qu'enseigne le RP Héribert Jones dans son Précis de théologie morale catholique à propos du doute. (Nous utiliserons l'édition de 1947 publiée par les Editions Salvator).
Rappelons que l'abbé Schmidberger, supérieur du district d'Allemagne, avait fait faussement appel au RP Héribert Jones "pour justifier les réordinations dans la Fraternité « pour motif psychologique » "
cf l'analyse du site Virgo-Maria du 15 mars dernier http://www.virgo-maria.org/

Voici ce qu'énonce le RP Héribert Jones :

Article 85.3 : Le doute peut se rapporter à la situation de fait (dubium facti) ou à la moralité et au droit (dubium juris). Le doute spéculatif concerne la nature de l'action et sa valeur morale en général, le doute pratique concerne la licéité de l'action particulière qu'on est sur le point de faire.

Article 88 : Avec un doute pratique sur la légitimité d'une action, on ne peut jamais agir. Au sujet de la distinction entre le doute pratique et le doute spéculatif (cf article 85). Ainsi un chasseur qui tire sans savoir s'il tire sur un gibier ou sur une personne pèche par homicide, alors même qu'il se trouve ensuite qu'il a tiré sur un gibier.

On peut ici tracer l'analogie suivante : Ainsi un pêcheur qui se confesse sans savoir s'il se confesse à un prêtre validement ordonné ou à un faux prêtre issu de la secte conciliaire pèche alors même qu'il se trouve ensuite qu'il s'est confessé au prêtre validement ordonné.

Article 93.1 Quand il s'agit d'atteindre une fin nécessaire, on doit choisir le parti le plus sûr si on ne peut arriver à déposer le doute théorique.
Quand il s'agit d'atteindre la béatitude éternelle, on doit employer les moyens qui y conduisent sûrement, et on n'a pas le droit de se contenter des moyens qui y conduisent probablement. - Quand il s'agit de l'administration des sacrements, on doit, par respect pour le sacrement, souvent aussi par justice et charité, se décider, en cas de doute, pour l'opinion qui garantit l'administration valide.

Par conséquent, contrairement à ce que dit Mgr Fellay, le fidèle ne peut se contenter "du principe a priori que ces prêtres sont validement ordonnés". Le fidèle "n'a pas le droit de se contenter des moyens qui y conduisent probablement".

Conclusion : L'attitude que Mgr Fellay veut faire adopter aux fidèles de la FSSPX n'est pas catholique.

De toutes façons, le sieur Fellay ment, car je connais personnellement au moins un cas , de pretre "ordonné" par un "éveque" conciliaire, et à qui l'on n'a rien demandé ni proposé ( concernant son "ordination") pour officier publiquement dans deux villes de l'hexagone (et certainement ailleurs...) dans le cadre de et pour la FSSPX ...........

Le "Sieur Fellay", comme vous le dites, est Evêque Catholique validement Sacré et a droit à son titre. Donc à l'avenir, j'exige que les Prêtres et évêques valides soient correctement nommés et que s'ils prennent des libertés coupables avec leurs fonctions et devoirs respectifs, que nous ayons au moins le respect de leur état Sacerdotal qu'ils semblent avoir perdu.