Etienne VII Chevalier
Nombre de messages : 687 Localisation : Mon coeur en Bretagne, mes pieds en France, mon âme au Ciel. Date d'inscription : 03/10/2006
| Sujet: Sermon aux prêtres pour la conversion. Saint Bernard. Mar 1 Mai - 12:01 | |
| Voici un extrait du sermon aux prêtres pour la conversion de saint Bernard de Clairvaux. On retrouvera l'intégralité de ce texte sur ces lien : - http://www.jesusmarie.com/bernard_traite_sur_la_conversion.html - http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/bernard/tome02/pretres/pretres.htm
CHAPITRE IX. C'est en vain que le pécheur recherche les ténèbres et le mystère ; car il est sous les yeux des démons qui seront ses accusateurs, des anges qui rendront témoignage contre lui, et de Dieu qui le jugera.
18. Les hommes sèment donc, même sans le savoir : ils sèment quand ils enveloppent d'un voile leurs mystères d'iniquité, quand ils cachent à tous les regards les projets de leur vanité et quand ils accomplissent dans l'ombre leurs oeuvres de ténèbres. — Je suis entouré de murs de tous côtés, dira l'un, qui peut me voir ? — Personne ne vous voit, je le veux bien, et pourtant vous n'êtes pas sans témoins. Vous êtes sous les yeux du mauvais ange ; votre bon ange a aussi les regards fixés sur vous, et celui qui est bien plus grand que tous les anges bons ou mauvais, Dieu même vous voit aussi. Ainsi vous êtes vu de celui qui sera votre accusateur, d'une foule de témoins et du juge qui vous citera un jour à son tribunal, et sous les yeux duquel il est aussi insensé de vouloir pécher qu'il est affreux de tomber entre les mains du Dieu vivant. Ne vous flattez donc pas d'une fausse sécurité ; vous êtes entouré de piéges qui vous échappent, il est vrai, mais auxquels vous ne sauriez échapper ; et s'il vous est impossible de les découvrir, il l'est également de ne pas vous y laisser prendre. Celui qui a formé notre oreille entend sans doute aussi, et celui qui a fait notre oeil ne saurait pas voir ! Ce n'est point un amas de pierres, ouvrages de ses mains, qui pourront faire obstacle aux rayons de ce soleil ; le rempart même de notre corps ne peut rien cacher aux yeux de l'éternelle vérité, il n'est pas de voiles pour le regard de Dieu, pour ce regard plus pénétrant qu'un glaive à deux tranchants, qui non seulement distingue, mais encore discerne la direction même de nos pensées, et pénètre nos plus secrètes affections. Si l'abîme du coeur humain n'était tout entier accessible à ce regard avec tout ce qu'il renferme, nous ne verrions pas le grand Apôtre frémir de crainte à la pensée du jugement de Dieu, quoique sa conscience ne lui reprochât rien. « Je compte pour bien peu de chose, dit-il, d'être jugé par vous ou par tout autre homme, je ne fais point de cas non plus du jugement que je porte moi-même de moi; car, encore que ma conscience ne me reproche rien, je ne me regarde point comme étant juste pour cela. Mais celui qui doit me juger, c'est le Seigneur » (I Corinth., IV, 3 et 4).
19. Si vous vous flattez de pouvoir échapper aux jugements des hommes, à la faveur d'une muraille qui vous dérobe à leurs regards ou de quelque artifice, vous pouvez être sûrs que vos fautes véritables n'échapperont point aux regards de celui qui saura même vous charger de crimes imaginaires. Si vous appréhendez l'opinion de l'un de vos semblables, redoutez bien davantage des témoins qui ont bien plus de haine encore pour l'iniquité et d'horreur pour la corruption. Enfin, si vous ne craignez point les regards de Dieu, et si vous ne redoutez que ceux des hommes, rappelez-vous que Jésus-Christ est homme aussi et qu'il ne peut ignorer ce que font les hommes, et vous n'oserez point faire sous ses yeux ce que vous n'oseriez vous permettre sous les miens. Vous vous interdirez sous les yeux du Maître, jusqu'à la pensée même de ces actions que non seulement vous ne devez point faire, mais que vous ne vous permettriez point sous les regards de l'un de ses serviteurs. D'ailleurs, si vous redoutez le regard d'un oeil de chair plus que le glaive vengeur qui peut dévorer la chair elle-même, sachez que ce que vous redoutez le plus vous arrivera un jour et que vous éprouverez le malheur que vous appréhendez ; car « il n'y a rien de caché qui ne se dévoile, ni rien de secret qui ne se divulgue » (Luc, XII, 2). « Les œuvres des ténèbres, étalées au grand jour, seront confondues par la lumière. Non seulement les abominables et secrets excès de la luxure, mais les trafics injustes de ceux qui vendent les choses saintes, les perfides détractions et les inventions mensongères des calomniateurs qui égarent la justice, tout cela sera rendu visible à tous les regards par celui qui sait toutes ces choses, quand le grand scrutateur des coeurs et des reins viendra examiner Jérusalem à la lueur de ses éternelles flambeaux » (Sophon., XII, 1). | |
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