Expression écrite...

The Times, 30 juin 2008 :
A l’examen du GCSE (proche du brevet des collèges) écrire des obscénités sur sa copie peut rapporter des points. Un élève qui écrit seulement “fuck off” [Va te faire f…] sur sa copie a déjà droit à 7,5% de la note maximale possible. S’il ajoute un point d’exclamation, il grimpe à 11% [NB : on note sur 100] .

Des élèves sont récompensés pour avoir écrit des obscénités sur leur copie d’anglais à l’examen du brevet, même si elles n’ont aucun rapport avec la question posée. L’un d’entre eux a gagné des points parce qu’il avait écrit “va te faire f…” au motif que l’orthographe était correcte et que l’expression avait un sens. Sa copie a été notée par un examinateur en chef, qui a donné à ses collègues l’instruction de noter de la même manière. Il a récemment demandé à des examinateur stagiaires de se conformer strictement à cette directive, au point de ne pas noter zéro un élève qui rendrait une copie composée uniquement d’injures.

Pour remporter des points, les candidats doivent montrer leur capacité à “énoncer une séquence d’idées simple” et à “écrire quelques mots dans le bon ordre”. L’expression citée était conforme à ces deux critères, selon l’examinateur. “Il serait injuste de donner un zéro à une telle réponse, qui fait preuve tout de même de certaines des capacités de base que nous demandons: l’aptitude à transmettre un sens, et à faire preuve d’un certain respect de l’orthographe.”
“C’est nettement mieux que si l’élève n’écrivait rien du tout. Cela dénote de meilleures aptitudes qu’une copie blanche.”
L’examinateur explique qu’il se sert de cet exemple afin d’inculquer aux autres correcteurs les nuances dans l’art de la notation. “Cela permet de comprendre certains aspects importants: la réponse dénote certaines aptitudes de base, même si elle n’est pas pertinente par rapport à la question posée.”

L’expression incriminée, censée répondre à la question “Décrivez la pièce dans laquelle vous vous trouvez” dans une copie de brevet de 2006, ne comportait pas de ponctuation. “Si elle s’était accompagnée d’un point d’exclamation, elle aurait été notée un peu mieux car cela aurait démontré des aptitudes un peu supérieures. Nous nous efforçons de donner de meilleures notes aux candidats qui font preuve de meilleures capacités”.

Des associations chargées des examens ont affirmé que leurs normes de notation ne récompenseraient pas de telles réponses. Pour Edexel, “Si la question était: ‘Ecrivez une phrase en anglais’, une réponse quelconque aurait pu valoir des points, mais si un élève avait juste écrit ‘va te faire enc…’, il aurait pu être sanctionné. S’il y a des obscénités explicites ou un langage violent, cela peut valoir un zéro.”

Mais ça se passe en France depuis une quinzaine d'année. Ce sont les évaluations d'entrée en seconde qui existent sans doute encore.

En français les élèves remplissent un questionnaire et font un devoir type rédaction.

Les professeurs doivent corriger mécaniquement à partir d'une grille où leur demande par exemple : "L'élève a t-il fait une introduction?"

Si l'élève a sans s'en rendre compte commencé son texte par quelque chose que l'on peut interpréter comme une formule introductive, comme "un jour..." Dans, un jour que je me promenais dans la la rue..." ou une autre ânerie de ce genre, il a la note la plus haute.

Et ainsi de suite pour tous les éléments constitutifs d'un texte.

Conclusion acceptée et bien notée par exemple : "Bon, ben voilà, c'est fini"

Il était et est sans doute toujours absolument interdit à un prof de faire sortir ces copies du lycée. C'est top secret. On aura compris pourquoi...

La meilleure note obtenue la dernière année par ma classe, l'avait été par un "jeune" parlant à peine français et qui avait réussit à pondre 7 lignes. Dans ces 7 malheureuses lignes, le hasard et la logique de l'énonciation avaient voulu qu'il y ait tous les ingrédients d'un devoir parfait pour l'éducation nationale socialiste.

Sur les 4 prof que nous étions, il y en avait un qui avait refusé de se livrer à une telle mascarade. Moi-même je démissionnais 3 mois plus tard.

J'ai également eu des stages de formation où il s'agissait de formater les anciens qui n'étaient pas passé par les IUFM et entendaient conserver leurs libertés de jugement.

On nous distribuait des photocopies de copies que Rabelais aurait nommé "torchecul" et on nous expliquait très doctement que cela valait au moins 7. Toujours au moins 7... La pire bouse? Toujours 7...

Le but de la manœuvre était à l'évidence de culpabiliser les réticents (fachos!!!) et de repérer les fortes têtes...

In fine, il s'agit derrière l'objectif affiché du 80% d'une classe d'âge au bac, de rompre la chaîne de transmission des connaissances. Comme l'a démontré Skinner, je crois, on peut faire apprendre à un rat des séries très complexes de comportements et de connaissance à la condition de séquencer les savoirs et de les enchainer les uns aux autres. Ainsi, le rat apprend sans raisonner. C'est l'idéal de nos pédagogues. Un peuple d'individus performants mais incapable de raisonner. Pour mettre en place ce type d'enseignement, il fallait retirer aux enseignants leur autorité et les déposséder de leur prérogative de juger leurs élèves.

Avec de tels évaluations standardisées, c'est chose faite. On peut faire bénéficier nos enfants des évaluations faites sur des rats de laboratoire.