Tiré du site : http://contra-impetum-fluminis.net/etude_de_cas_2.htm
Le tract ci-joint, diffusé le dimanche 22 février 2009 à la sortie de la messe à saint Nicolas du Chardonnay et retransmis avec jubilation par le site Virgo-Maria.com est un vrai chef d'œuvre, un parangon d'instrument d'action révolutionnaire :
* Il se présente comme une émanation spontanée de la base (comme le fut, dit-on, la Révolution de 1789) : « exigeons » , etc.
* La phraséologie ne serait pas désavouée par Arlette Laguiller : « collectif » , etc.
* Comme un certain W. (c'est étrange) qui a l'honneur des médias ces temps-ci, les auteurs du tract se posent comme des durs, des à-qui-on-ne-la-fait-pas et qui exigent bruyamment des comptes (« non aux ... » , etc.). Combien tomberont sous ces caresses subliminales ?
* Il s'adresse, non à ceux qui veulent conserver la Foi (quoi qu'ils en aient), mais aux dépendants de la messe en latin avec encens, et même plus précisément aux dépendants de la messe en latin avec encens dans « leur » église de Saint Nicolas, qui est « leur » messe.
* Il propose non la fidélité à l'unique vraie Église de Jésus-Christ, qui seule sauve, mais à la personne de Mgr. Lefebvre.
* En mettant en avant la seule validité des sacrements (que possède la prétendue église « orthodoxe » , qui, schismatique, ne peut cependant sauver), et non sur leur efficacité, qui ne peut être acquise qu'au sein de l'unique vraie Église, il trompe gravement ceux à qui il s'adresse. Il ne peut évidemment en être autrement puisque les sacrements administrés à S. Nicolas le sont una cum B. XVI, schismatique et hérétique[1]. Marcello gratias.
* Selon une technique classique, il reprend une partie du vocabulaire des véritables opposants, semblant ainsi se présenter comme tel, mais il l'utilise pour désigner des réalités accidentelles (le double jeu des dirigeants de la FSSPX) pour mieux faire oublier les réalités essentielles auxquelles il s'applique in primis : la contradiction entre la reconnaissance des occupants du siège de Pierre depuis un demi-siècle comme vrais papes, exprimée in conspectu Dei par l'una cum et la désobéissance qu'on leur manifeste. Rappelons que cette contradiction est le constitutif formel du lefebvrisme en tant que tel.
* Il donne le primat, et même l'exclusivité à l'action (« impliquez-vous » , « multipliez » , « propager » , etc.) et non à la réflexion et à l'étude : « Im Anfang war die Tat ! » (« au commencement était l'action ») fait dire le haut initié Gœthe au démon Méphistophélès de son Faust en parodiant le premier verset du Prologue de l'Évangile de saint Jean.
La liste qui précède n'est évidemment pas exhaustive.
Il s'agit de capter, avant même que des évènements attendus se produisent et n'emportent le grand nombre, le petit nombre qui résistera, en l'entraînant dans une fausse opposition basée sur un faux principe (la contradiction lefebvriste), conservé en vue d’un amenuisement ultérieur et dirigée en sous-main par l'adversaire. C'est la stratégie de réduction par décrémentations successives usque ad mortem.
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[1] Puisque chef d’une église parallèle à l’Église fondée par Jésus-Christ (bien qu’utilisant ses structures) et en opposition de contradiction à celle-ci sur des points clés touchant au salut des âmes, c’est-à-dire à ce qui est la fin même de l’Église.