Diocèses et Sièges épiscopaux titulaires

Existe-t-il des Sièges titulaires en dehors des pays infidèles ou schismatiques ? Un Siège titulaire peut-il se trouver sur le territoire d'un actuel diocèse possédant un Evêque résidentiel ?

D'une part :

Citation :

Naz, Traité de Droit Canonique,, tome Ier, p. 439 a écrit:

622. Division. - On distingue : 1° les évêques résidentiels et les évêques titulaires; les premiers possèdent de fait la juridiction sur un diocèse déterminé; les seconds possèdent l'ordre épiscopal, sans juridiction actuelle sur un diocèse; on leur donne en titre un ancien diocèse habité maintenant principalement par des infidèles ou des schismatiques et devenu pays de mission...

Il semblerait donc que les Sièges titulaires ne se rencontrent que dans les contrées infidèles ou schismatiques. D'ailleurs, il était un temps où l'on désignait les Evêques titulaires sous le nom d'évêques "in partibus infidelium".

D'autre part, d'après le site
http://www.catholic-hierarchy.org/diocese/lt.html ,
la ville d'Ypres est un Siège titulaire. Or, ladite ville se trouve actuellement dans le diocèse de Bruges, qui n'est pas considéré comme étant une contrée schismatique ou infidèle ( même s'il le devient ou l'est réellement ... )

Alors, les Sièges titulaires peuvent-ils être compris dans des diocèses existants, ou bien est-ce là une invention post-conciliaire ( ou plus exactement : post-conciliabulaire, du conciliabule Vatican II ) ?

Merci d'avance pour toutes informations éventuelles ...

François

 

François a écrit:

Existe-t-il des Sièges titulaires en dehors des pays infidèles ou schismatiques ? Un Siège titulaire peut-il se trouver sur le territoire d'un actuel diocèse possédant un Evêque résidentiel ?

Le dictionnaire de Bricout confirme ce que dit Naz :

F. Cimetier (Dictionnaire pratique des connaissances religieuses, 1926, t. 3, p. 91) a écrit:

Les évêques titulaires reçoivent en titre un ancien diocèse, actuellement situé en pays de mission, et dans lequel ils ne peuvent ni résider, ni exercer aucune juridiction. Jusqu’en 1882, on les appelait évêques in partibus (infidelium).

 

Bonjour François

Bonne question !

Encyclopédie théologique de Jacques-Paul Migne a écrit:

EVEQUES TITULAIRES. — Les évêques titulaires sont ceux dont le titre est attaché à une ville détruite ou tombée au pouvoir des infidèles, de sorte qu'ils n'ont pas de juridiction.

Dictionnaire de droit canonique et de pratique bénéficiale a écrit:

Évêque Titulaire ou in partibus. On appelle évêque titulaire celui qui n'a que le titre & le caractère d'évêque sans diocèse actuel : on l'appelle aussi in partibus , parce que le diocèse qui accompagne son titre, est dans le pays des ennemis ou des infidèles, in partibus infidelium.

R. P. Charles-louis RICHARD, Professeur en
Théologie, Analyse des conciles généraux et particuliers a écrit:

Des Évêques in partibus infidelium.

Les évêques in partibus infidelium, sont ainsi nommés parce que leurs diocèses sont dans les pays des infidèles. On les nomme aussi évêques titulaires, parce qu'on leur assigne un titre dans leur ordination, quoiqu'ils n'en possèdent point en effet, & qu'ils n'aient seulement que le caractère d'évêque, sans diocèse actuel. Les évêques in partibus , ou titulaires, viennent donc de ce que les pays chrétiens étant tombés entre les mains des infidèles, on ne laissa pas de nommer des évêques pour les villes de ces pays qui en avaient auparavant.

Merci Pluchon et Clément pour vos citations tendant à confirmer celle de Naz.

Mais, je constate, toujours sur le même site ( http://www.catholic-hierarchy.org/diocese/lt.html ), que non seulement Ypres, mais aussi Jamestown et Quincy y sont répertoriés comme étant des Sièges titulaires.
Or, Jamestown et Quincy sont deux villes des Etats-Unis, et ne sont pas considérées comme étant dans un pays de mission, vu que les Etats-Unis possèdent des Sièges résidentiels légitimement institués.

Je ne vois qu'une explication possible : actuellement, au moins dans l'Eglise conciliaire, les Sièges titulaires ne se trouvent plus seulement dans les pays des infidèles ( ou équivalents ). Mais cette réforme date-t-elle d'avant Vatican II, ou d'après ? Telle est la question. Je penche plutôt pour la deuxième alternative : en effet, Naz n'en parle pas, alors que son traité de droit canon ne date que de quelques années avant Vatican II.

Si quelqu'un possède d'autres renseignements à ce sujet, qu'il n'hésite pas.

François