Un abbé maurrassien à la dérive

Voir ce qui a été énoncé sur Maurras : https://gestadei.1fr1.net/viewtopic.forum?p=2403#2403

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Voir cet article sur http://www.lesmanantsduroi.com/articles/article27112.php



Nous reprenions place dans la galerie, fiévreusement. Une conférence de « poids » s’annonçait ! Nous allions entendre parler de Charles Maurras et le christianisme.

Monsieur l’Abbé Guillaume de Tanoüarn rayonnait :
« Je dois vous parler de Maurras. Ma soutane suffira à justifier mon propos. Maurras est-il anti-chrétien ? Etait-il un chrétien qui s’ignore ?

Maurras continue à instruire les jeunes esprits. Sa pensée n’est pas datée. Charles Maurras a pris position avec la flamme, le « jusqu’auboutisme » qui le caractérise…
Maurras peut être interrogé. La pensée de Maurras est une annonciation dont on n’a pas mesuré toutes les virtualités. Charles Maurras n’est pas une vieille barbe, un vieux barbon. Sa méthode est bien vivante, à contre-courant… Le consensus, en un mot ou deux mots ?
Affirmation commune ? Attitude commune ! Avant tout, la pensée de Maurras est une pensée de résistance et si nous avons recours à Maurras, c’est parce que nous avons besoin d’une pensée de résistance. »
« Personnellement il me semble que Maurras est le plus grand penseur chrétien du XXe siècle. Provocation ? Je suis prêt à soutenir cette affirmation… »


« Au XXe siècle, la pensée chrétienne a été insuffisante. Maurras est le remède au prurit ! »

Et l’Abbé de Tanoüarn de nous rappeler les « fondamentaux » de la pensée maurrassienne :
« Maurras est avant tout un penseur de la nature… La vérité politique est analogique, différente selon les situations… La politique maurrassienne est empirisme organisateur et une physique sociale. »

La doctrine sociale ne se dessinait-elle pas ? Les rappels de Léon XIII prenaient tout leur sens : La réalité politique est antérieure aux grands idéaux qu’on lui inflige…L’Abbé ne manquait pas de nous rappeler que toute notre famille de pensée devrait se mobiliser et s’unir pour rappeler cette vérité « naturelle » ! (Bravos…)

Les papes Léon XIII et Pie X l’avaient compris : « Ne pas s’enfermer dans une politique de parti, mais initier un élan pour la défense de la civilisation… »

Comprendre le naturalisme de Charles Maurras et ne jamais perdre de vue que le Christianisme est « Loi de la nature »… Me revenait en mémoire la critique du « Rêve » d’Emile Zola par Charles Maurras, ses belles pages dans les « Matinées espagnoles » :
« Cette fille Angélique si doucement confiante en la bonté finale des choses, en la distribution du bonheur dans la vie »…

Loi de la nature antérieure à la loi surnaturelle, étape incontournable afin que puisse se fonder la Grâce…
Le Christianisme défend la loi du genre humain.

Et toujours revenir à la réalité, éviter les écueils de l’idéalisme. Les exemples, hélas ne manquent pas :
« … les évêques qui soutiennent les « sans-papier » de Cachan… Pour eux la politique est affaire d’idéal. Dans l’idéal, il faut accueillir tout le monde, idéal louable et généreux. Mais la politique est affaire de faits, pas d’idéal. »

« A force de dire que Dieu est amour, on finira par dire que tout amour est Dieu, ou vient de Dieu… Le sujet ainsi spiritualisé devient infaillible et impose ses pulsions au genre humain. »

Mais nous disposons d’efficaces contre-feux : « Le catholique trouve des légions d’intermédiaires… » Et Maurras se réjouit de « cette chaîne continue qui relie la terre au Ciel (Communion des saints) »

L’Abbé de Tanoüarn ne manque aucun rappel salutaire : « Notre monothéisme, c’est la religion de l’incarnation. Dieu fait Homme. Notre Dieu assume son humanité. » « Et si Dieu parle au secret du cœur humain… l’Eglise fait autorité pour imposer sa vue… »

Et pour grandir, l’homme concret a besoin de l’autorité. Sans l’autorité, rien n’est possible.

L’Abbé déroulait pour nous toutes les vérités : « … le mystère romain dont le pape est le garant… le meilleur de l’homme qui est dit par l’Eglise… »
Et tout cela, Charles Maurras ne l’ignorait pas : « La pensée de Charles Maurras serait aujourd’hui utile aux théologiens qui lui ont préféré l’idéalisme… »

A l’ère de la « langue de bois », l’Abbé se plaçait sous la protection de saint Jean « Chrysostome »… Pourfendant les grands mensonges, il nous remémorait les échanges entre Maurras et le jeune Massis :
« Qu’est-ce qui vous semble le pire : l’idéalisme ou le matérialisme ? L’idéalisme car il ment plus. » « Ne pas se mentir à travers les grandes déclarations où l’on se ment à soi-même. »

Ne jamais s’égarer. La politique ? L’art du possible dans l’observation attentive des faits !



Dieu est « auteur » du réel. Et l’empirisme du politique rejoint la pensée spéculative du théologien…

Et de relire « Le chemin de Paradis »… Présence de la pensée grecque, belle notion du Fini : « Rien de trop » C’est une pensée de la mesure, de l’ordre.

Dans ce petit ouvrage - « manifeste », Maurras rejoint la pensée patristique et augustinienne. Et l’Abbé d’insister sur la mesure apportée au désir… la transfiguration du désir… la charité.

« Maurras a pressenti le néant. ». Oui, lire, relire, « Les 4 nuits de Provence », « Le Mont de Saturne ».

Le beau imprime une mesure à l’âme ! « Hellénisme ? Le christianisme l’a fait sien… Saint Augustin, président de l’Académie impériale de culture… ! »

Et les conclusions se dessinaient en traits d’or : La politique ?

« La politique de l’objectivité, du fait et non pas de l’idéal… Ne pas prendre ses désirs pour des réalités : On juge une politique non pas à l’intention de ses désirs, mais à sa conformité profonde à la politique naturelle. » ( Aristote, saint Thomas d’Aquin)

Les communautés naturelles ? « Maurras soutient une politique des communautés naturelles, communautés naturelles antérieures à l’Etat. »
L’Etat ? « L’Etat est le premier fonctionnaire de la société »
Et il se doit de respecter ce qui est donné !
Et donc, « La monarchie est une solution française, la solution française pour la France »