Evêque et apôtre de la lutte antimaçonnico-occultiste. Né Jean-Gabriel-Léon Meurin le 23 juin 1825 à Berlin (Allemagne). Fils de Ferdinand Meurin, officier d'état-major de l'armée française chargé par Napoléon d'établir le cadastre de la ville lors de la prise de Berlin en 1806 et qui y demeura par la suite au titre de Conseiller d'Etat du Royaume de Prusse où il contracta mariage avec une demoiselle du pays. Elevé en Rhénani, Léon Meurin poursuivit ses études philosophiques et théologiques au séminaire de Cologne où il est élevé à la prêtrise en 1848. Remarqué pour ses talents exceptionnels il devient aussitôt le secrétaire privé du cardinal-archevêque Geissel avant de prendre la décision de joindre les rangs de la Compagnie de Jésus en avril 1853. Désireux de se consacrer à l'Oeuvre missionnaire il est envoyé en Inde, plus précisément à Bombay, à l'automne 1858. Après avoir servi tour à tour comme vicaire, aumônier militaire, principal du collège universitaire Saint-François-Xavier et recteur du grand séminaire, en mars 1867 S.S. Pie IX le désigne comme vicaire apostolique de Bombay avec le titre d'évêque in partibus d'Ascalona.
Déjà rompu à l'hébreu et tôt familiarisé avec l'anglais et le portugais aussi bien qu'avec le persan et le sanscrit, il ne tarde pas à se livrer à une étude approfondie des religions de l'Asie centrale qui donne lieu à deux brochure savantes Dieu et Brahma suivie de Zoroastre et le Christ. De même il dispense de nombreuses conférences fort prisées par l'élite tant catholique et protestante que hindoue et musulmane et provoque des controverses et discussions publiques avec les anglicans et les brahmes qui portent fruit et qui sont relatées dans Select writing (1891); ainsi la conversion retentissante du Supérieur des Cowleys Fathers de Bombay le révérend Luke Rivington. Délégué du Saint-Siège auprès des principautés de Cochin et de Travancore, il se montre aussi très actif en faveur des chrétiens du rite syro-malabar.
De retour à Rome en juillet 1886- il avait déjà siégé au premier concile du Vatican (1869-1870) - S.S. Léon XIII lui décerne peu après le titre d'archevêque titulaire de Nisibi et le nomme évêque résidentiel de Port-Louis.
Le diocèse laissé dans un piètre état par son prédesseceur, dès son arrivée à l'Ile Maurice en novembre 1887, monseigneur Meurin est contraint de devoir faire face sur tous les fronts: religieux, scolaire, organisation du travail etc. Ainsi, dès 1888, sous les auspices de l'Union Catholique qui a pour secrétaire le baron Félix de Rosnay, il crée une Union ouvrière et une Société de prévoyance et organise divers syndicats; l'ensemble de ces associations en vient à regrouper près du quart de la population active de Port-Louis.
D'autre part il reprend ses controverses et discussions publiques sur le protestantisme, le spiritisme et l'occultisme - cinq conférences qui ont trait aux superstitions anciennes et modernes sont réunies dans La lutte de l'enfer contre le ciel (1890) - et livre combat à la franc-maçonnerie,plus précisément contre la loge de La triple Espérance qui était devenue le centre de la vie sociale de Port-Louis. Enfin, il s'emploie à mettre au point son oeuvre maîtresse déjà ébauchée en Inde La franc-maçonnerie, Synagogue de Satan (1893) publiée deux ans avant sa mort survenue en son chef-lieu diocésain le 1er juin 1895.