Mondialistes contre "alter-mondialistes" : L’été sera chaud !
Le mouvement anarchiste s’opposant au Groupe des Huit pays industrialisés est destiné à créer, dans toute l’Europe, un climat de violence, de terreur et d’assassinats politiques. C’est dans ce contexte qu’il faut situer les émeutes qui secouent Copenhague depuis la nuit du 1er mars, conduites par plus de
2000 jeunes autonomes venant de toute l’Europe et même des Etats-Unis. En effet, en janvier dernier, le mouvement anti G-8 a diffusé un tract appelant à des actions de plus en plus violentes visant à instaurer « un nouvel ordre mondial » d’ici le sommet du G-8, en juillet prochain. Déjà en décembre dernier, leur propagande incitait à des actions de masse pour protester contre la fermeture annoncée de l’Ungdohuset (maison de jeunes) danoise.
Les trois jours de bagarres de rue à Copenhague se sont répercutés à Hambourg où des heurts ont opposé 800 autonomes à la police. Des manifestations similaires, mais plus petites, ont eu lieu dans d’autres villes européennes, par exemple à Berlin, Hanovre, Braunschweig, Göttingen, Flensburg, Karlsruhe, Mayence et Francfort, en Allemagne. Des protestations ont aussi été organisées à Oslo en Norvège, à Gothenburg et Stockholm en Suède, à Helsinki en Finlande, à Vienne en Autriche, à Athènes en Grèce et même à Istanbul pour la Turquie. La crise elle-même semble avoir été artificiellement créée ; la ville de Copenhague a vendu la Maison des jeunes à une secte fondamentaliste dénommée Faderhuset (Maison du père), qui l’a achetée explicitement dans le but d’expulser les jeunes « sataniques » qui y squattaient depuis des années. Les dirigeants de la secte, Ruth et Knud Evensen, l’ont fondée après que Ruth ait eu une « vision » alors qu’elle visitait le Canada. Les manifestations ont commencé suite au premier avis d’expulsion, en décembre.
Une des principales organisations étrangères apportant un soutien juridique et politique aux autonomes est la Croix noire anarchiste (CNA). Son antenne danoise était basée à la Maison des jeunes, d’où elle mobilisait l’appui international. L’origine de la CNA remonte au mouvement anarchiste de la Russie tsariste. Plus tard, son dirigeant en Grande-Bretagne était Stuart Christie, un anarchiste lié aux services secrets britanniques qui, dans les années 60, fut arrêté dans l’Espagne de Franco alors qu’il tentait d’y faire passer des explosifs. Il fut relâché suite à une campagne dirigée par Bertrand Russell et Jean-Paul Sartre.
Plus récemment, l’organisation s’est redéployée sous deux filiales : l’une est la Fédération de la Croix noire anarchiste, avec un large réseau aux États-Unis que le FBI considère comme une organisation révolutionnaire violente. L’autre est le Réseau de la Croix noire anarchiste, qui compte parmi ses membres la filière danoise. Basé à Houston au Texas, ce dernier dispose d’un large réseau international dans toute l’Europe, plus précisément en Angleterre, Allemagne, Grèce, Turquie, Scandinavie, France, Espagne et en Europe de l’Est.
Parallèlement à ces déploiements, des organisations terroristes comme la Faction Baader Meinhof/Armée Rouge (RAF) et les Brigades rouges italiennes s’adressent à de larges audiences de jeunes radicaux, se présentant sous la bannière alter-mondialiste. En Allemagne, la campagne pour relaxer l’ancien terroriste de la RAF, Christian Klar, l’a même élevé au rang de leader « anticapitaliste » ; certains politiciens de droite ne veulent pas qu’il soit gracié car il attaque le capitalisme, tandis d’autres, de gauche, veulent qu’il le soit pour la même raison. Une autre ancienne terroriste, Inge Viett, a publié un article dans le quotidien de gauche Junge Welt du 24 février, décrivant la RAF comme le prédécesseur des combattants anti-mondialisation.
La campagne de « réconciliation » avec des membres de la RAF, qui ne se sont jamais eux-mêmes distanciés du terrorisme, est soutenue par Klaus Kinkel, le politicien du parti libéral qui fut un temps coordinateur des services secrets. En janvier, Kinkel a demandé au président allemand Horst Koehler de gracier Klar.
En Italie, tous les terroristes des Brigades rouges impliqués dans l’assassinat de Moro sont maintenant sortis de prison en raison de leur relation avec l’ancien président Francesco Cossiga, qui, comme Kinkel en Allemagne, est un libéral proche des services secrets anglo-américains. Une source a souligné le rôle politique dirigeant de Tony Negri et d’Oreste Scalzone, tous deux anciens fugitifs de la justice qui furent protégés par des cercles associés à l’ancien président français François Mitterrand. Renato Curcio, un membre fondateur des Brigades rouges, est maintenant promu comme orateur public ; le 1er mars, il s’adressait à environ 200 jeunes radicaux d’une usine occupée, provoquant des polémiques dans tous les partis politiques en raison de son refus de rompre ouvertement avec son passé.
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