Dhuoda Chevalier
Nombre de messages : 749 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Comparatif des politiques scolaires : aïe, aïe, aïe... Ven 4 Mai - 11:45 | |
| Liberté* d'éducation : comparatif des finalistes*: Cf "La paix, c'est la guerre", "l'amour, c'est la haine", "la mort, c'est la vie" et autres intoxications sémantiques... Mais c'est le petit monde d'Orwell tout ça, ou je ne m'y connais pas? (NDE) C'est un peu long, mais le comparatif proposé par Jeanne Smits vaut la lecture : "Il est certain que les propositions de Ségolène Royal ont de quoi glacer le sang des parents [...]. La plus spectaculaire d’entre elles [...] c’est la scolarisation obligatoire dès trois ans. [...] [L]a mesure irait de pair avec une multitude de dispositions qui laissent augurer le pire quant à la mainmise étatique sur les âmes et les intelligences de nos enfants. [...] Ségolène, c’est encore un renforcement du carcan scolaire par une révision de la carte scolaire en vue d’une vraie «mixité sociale» [...] Imposera-t-elle les mêmes mesures à l’enseignement libre sous contrat ? Ce serait en tout cas dans sa logique, d’autant qu’elle a déjà envoyé des signaux indiquant, par exemple, qu’elle compte supprimer les mesures de financement par les communes de la scolarisation dans le privé sous contrat. L’échec scolaire, qu’elle ne peut passer sous silence, elle entend le combattre par l’étatisation des cours particuliers : gratuits, dispensés par des professeurs de l’Education nationale et donc sous sa coupe. Quant à l’enseignement hors contrat, catholique notamment, elle en a professé sa haine dans des propos privés : et concrètement, peu avant l’époque où elle mettait en chantier la distribution de la pilule du lendemain dans les collèges et lycées, elle approuvait chaleureusement les mesures de contrôle accrues sur les écoles vraiment libres. Ces mesures de 1998, exigeant la déclaration des enfants scolarisés dans ces établissements et un contrôle du contenu des enseignements n’ont pas été appliquées avec rigueur à ce jour. [...] Nicolas Sarkozy [...] veut le respect de «l’autorité» et de la «liberté pédagogique» qui sont en réalité l’attente des parents. Mais les solutions proposées sont parfois les mêmes [...] : comme l’extension des études dirigées (on cherche toujours à soustraire systématiquement les enfants à l’influence des familles). Nicolas Sarkozy affirme, cela dit, vouloir renforcer la liberté de choix des parents et l’autonomie des établissements. Il annonce notamment qu’il faut mettre fin à la limitation absurde du nombre de places autorisées dans l’enseignement libre sous contrat [...]. On serait prêt à applaudir… si l’enseignement sous contrat était véritablement libre, or rien dans le programme de Sarkozy n’annonce, pas même verbalement, la disparition du carcan du recrutement des professeurs et des programmes. Quand Sarkozy promet d’en finir avec la carte scolaire [...] c’est pour annoncer aussitôt, dans son programme : «une obligation de mixité sociale, géographique et scolaire des effectifs, qui pèsera sur les établissements». [...] Sur le plan de l’action passée, on n’a guère vu Sarkozy à l’œuvre sur le chapitre de l’éducation et de l’école. Mais il n’a jamais suggéré de revenir sur le désastre de l’Education nationale, ni sur les mesures qui, progressivement, ont vidé l’école libre de sa substance et de son identité. [...] Ce que l’on sait, en revanche, et c’est une constante de ses propositions, c’est qu’il souhaite augmenter la «surveillance» des jeunes et des familles. Il l’a fait directement, en tant que ministre de l’Intérieur, en imposant le dépistage psychologique des «comportements à risques» dès la maternelle pour la «prévention de la délinquance». La loi qui limite le droit des parents d’instruire eux-mêmes leurs enfants à domicile, adoptée en février par un gouvernement dont il était solidaire, s’inscrit dans une même logique. Et impose une surveillance psychologique de la femme enceinte au cours des trois premiers mois de sa grossesse, et des consultations psychologiques régulières pour les enfants sous couleur de les «protéger» des abus de leurs parents. [...] A cela s’ajoutent et se superposent la réglementation et la politique européennes en matière d’éducation. Sur le plan national, le futur président de la République aura ainsi les mains liées par l’Europe [...]. Tant qu’un candidat n’évoque pas cette réalité, il n’est pas crédible."
CQFD
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