BETHLÉEM
À Bethléem (où nous n’étions que de passage), nous avons eu moins de chance. À cause du vent, de la pluie et du froid, d’abord. À cause de l’afflux de pèlerins/touristes, surtout, qui n’a pas manqué d’allonger les files d’attente et d’encombrer des lieux saints déjà exigus. La basilique construite sur la grotte de la Nativité est le plus ancien édifice chrétien du monde. Elle fut édifiée par l’empereur Justinien (527-565) sur le site de l’ancienne basilique constantinienne du quatrième siècle, gravement endommagée durant la révolte samaritaine de 529. Elle est consacrée à la Sainte Mère de Dieu (Theotokos). Le site traditionnel de la Nativité est vénéré dans la grotte située sous le chœur.
Les droits, privilèges et titres de propriété des trois communautés chrétiennes gardiennes des lieux font l’objet du Statu quo sur les lieux saints (1858), garanti par le traité de Berlin (1878). Y coexistent dans une paix plus que vigilante les Grecs se disant abusivement « orthodoxes » (qui se taillent comme d’habitude la part du lion), les « orthodoxes » arméniens et les latins (catholiques romains), ces derniers ayant un droit de propriété exclusif sur l’autel de l’Adoration des Mages, à proximité de la grotte de la Nativité (connue sous le nom de grotte de la Mangeoire), et possédant aussi l’étoile d’argent située sous l’autel de la Nativité voisin, qui porte l’inscription Hic de Virgine Maria Jesus Christus Natus Est.
Toute cette guérilla stupide, toutes ces chamailleries dégradantes, tous ces mesquins et indignes saucissonnages pour l’événement le plus joyeux, le plus émouvant, le plus porteur d’espérances (Puer natus est nobis) de toute l’Histoire Sainte, dont saint Luc (2 : 7) nous parle en ces termes tout simples :
« Elle l’enveloppa dans une pièce de tissu et le plaça dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait plus de place dans la maison. »
Tous les lieux saints, y compris celui de Bethléem, devraient revenir exclusivement à la seule Église du Christ, c’est-à-dire l’Église Une, Sainte, Catholique, Apostolique et Romaine, celle qu’éclipse depuis quarante ans la secte conciliaire, qui – entre autres énormités – pratique un « œcuménisme » à sens unique, avec les beaux résultats que l’on voit partout.
Dans la série : « Les chrétiens en général, et les catholiques en particulier, n’ont décidément pas d’amis », signalons que cette même basilique avait fait, en avril 2002, l’objet d’un siège de trente-neuf jours de la part de l’armée israélienne, car des dizaines de Palestiniens armés en avaient forcé les portes et s’y étaient retranchés. Une partie de l’Église conciliaire s’est alors livrée à une dialectique pro-palestinienne relevant de la désinformation pure et simple en prétendant, et en laissant publier partout, que les religieux présents sur place avaient accordé asile et hospitalité aux intrus, ce qui est entièrement faux. Dieu sait si la propagande israélienne peut être influente, mais en l’occurrence, le mensonge était du côté d’ecclésiastiques conciliaires imbus d’une idéologie gauchiste compliquée par le syndrome de Stockholm. Il faut rendre à Isaac ce qui est à Isaac et à Ismaël ce qui est à Ismaël, l’essentiel étant de ne jamais perdre de vue que sur cette terre comme ailleurs, les chrétiens sont coincés entre l’arbre et l’écorce… en l’espèce, les M 16 israéliens et les « kalachs » palestiniennes.
(à suivre)