Ratzinger prépare la « synthèse » des deux missels
Le projet d’Anglo-Tridentinisme
Traduction en français d’un article de Traditio.com
http://www.traditio.com/comment/com0706.htm
Un quotidien italien confirme que Ratzinger veut appliquer l’« Indult » à la « messe de 1967 », qui est invalide – Les « conservateurs » de l’Église conciliaire bouleversés par la révélation d’une commission secrète de Ratzinger
Adressé par Pierre, correspondant liturgique canadien du réseau TRADITIO
Dans son ouvrage monumental, P.-H. Omlor démontrait l’invalidité de la « messe de 1967 ». Or on vient de divulguer le procès-verbal d’une commission secrète faisant apparaître que Ratzinger a voté pour un « Indult » relatif non pas à la « messe de 1962 », mais à la « messe de 1967 », qui est invalide.
Messieurs les abbés,
Le quotidien italien Il Giornale
vient de confirmer une révélation stupéfiante. Celle-ci a laissé en
état de choc les conciliaires qui s’excitaient à la perspective d’un
nouvel « indult » pour la « messe de 1962 » modernisée par Bugnini et qui considéraient à tort Benoît Ratzinger comme un pape « traditionaliste ».
Il
s’avère qu’en 1982, année où l’on commençait à parler d’un « indult »,
Ratzinger, alors Préfet de la Doctrine de la Foi, a présidé le 16
novembre une réunion où fut préconisée l’adoption d’un « indult » non pas pour
la « messe de 1962 », mais pour la « messe de 1967 », qui est invalide.
Cette « messe de 1967 » contenait déjà, en effet, les trois vagues de
modification de la Sainte Messe que la Commission d’Hannibal Bugnini
avaient publiées sous forme d’Instructions après Vatican II (1963-1967) et avant l’imposition définitive du service Novus Ordo, en 1969.
La « messe de 1967 » comprend les « prières d’intercession » empruntées aux services protestants
(« Pour tous les gays et lesbiennes, que les catholiques accueillent
leur sexualité et leur diversité : Seigneur, entends notre prière »),
la suppression des prières au bas de l’autel et du dernier Évangile,
l’abandon des ornements liturgiques traditionnels et l’abolition des
génuflexions, entre autres « réformes » dues à Vatican II. Le plus
notable, toutefois, c’est que la « messe de 1967 » se caractérisait
aussi par l’infâme corruption du Canon et de sa Consécration et
l’addition des trois nouvelles « prières eucharistiques » concoctées
par Hannibal Bugnini.
C’est cette même « messe de 1967 » qui a incité P.-H. Omlor à publier en 1968 son best-seller « Questioning the Validity of the New, All-English Canon » (Validité
contestable du nouveau Canon entièrement anglican), premier ouvrage à
lancer publiquement un défi à l’Église conciliaire et à présenter sa
« messe » comme une perversion de la théologie sacramentelle catholique
romaine. Pour plus amples informations, se reporter à la FAQ05 « What Traditional Catholic Books Do You Recommend ? », dans la « Library of Files » du site TRADITIO (FAQs & Traditional Apologetics).
Les recommandations de la Commission secrète présidée par Ratzinger n’avaient jamais été publiées jusqu’à ce que Il Giornale réussisse
à se procurer le procès-verbal confidentiel de la réunion en question,
où l’on apprend en outre que Ratzinger siégeait en compagnie des
prélats suivants : les cardinaux conciliaires Sebastiano Baggio, Préfet
des évêques, William Baum, Préfet de l’éducation catholique, Agostino
Casaroli, Secrétaire d’État et premier personnage du Vatican après le
pape, et Silvio Oddi, Préfet du clergé, ainsi que l’archevêque
conciliaire Giuseppe Casoria, Préfet des sacrements et du culte divin.
La
commission secrète de Ratzinger, nommée par Jean-Paul II, a recommandé
que « le Missel romain dans la forme sous laquelle il était demeuré en
usage jusqu’à 1969 [année où fut imposé le service Novus Ordo] … soit admis par le Saint-Siège pour toutes les Messes [sic] célébrées en langue latine ». Deux conditions étaient attachées à cette recommandation :
1. que tout « indult » relatif à la « messe de 1967 » exige de ceux participant à celle-ci qu’ils professent l’« entière acceptation des normes publiées après Vatican II » et affirment que ces normes ne sont pas « hérétiques ou invalides » ;
2. que les messes « Indult » célébrées dans les églises paroissiales les dimanches et jours de fête respectent le calendrier du Novus Ordo.
Plus choquante encore était la recommandation de la commission secrète de Ratzinger que soit réalisée à l’avenir « une synthèse des deux Missels » [le Missel traditionnel et le missel du Novus Ordo]. Autrement dit, le Missel traditionnel, ou du moins le Missel de 1962, aurait dû ensuite être intégré au service Novus Ordo de 1969, concocté par Hannibal Bugnini et sa commission de six protestants.
Il
se trouve que les recommandations de la commission secrète de
Ratzinger, dont le procès-verbal montre qu’elles ont été adoptées à l’unanimité des membres présents, n’ont pas été toutes retenues lorsque Jean-Paul II a publié le premier « indult » pour la « messe de 1962 » dans sa lettre apostolique Quatuor abhinc annos du 3 octobre 1984, puis le deuxième « indult », dans sa lettre apostolique Ecclesia Dei du
2 juillet 1988, sans doute en raison des menaces de l’archevêque Marcel
Lefebvre, fondateur de la Société Sacerdotale Saint-Pie X, ainsi que
d’autres prêtres et organisations indépendants, dont beaucoup refusaient d’avoir à faire quoi que ce soit ne fût-ce qu’avec le missel Bugnini modernisé de 1962.
Il est évident qu’au cas où Benoît Ratzinger publierait un nouvel « indult », ce ne serait pas par « traditionalisme »,
ce serait uniquement parce que l’intéressé y verrait une phase
transitoire dans l’application des prescriptions modernistes de Vatican
II. On voit bien, ici, la main écrire sur le mur… L’Église conciliaire de Benoît Ratzinger va amener par ruse plusieurs groupes « conservateurs » à traiter avec elle, et une fois qu’ils seront habitués aux arrangements ainsi conclus, elle les « intégrera » peu à peu au service Novus Ordo. Étant
donné une telle révélation, Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la
FSSPX, s’il est vraiment un traditionaliste et non un vassal de
l’Église conciliaire de Benoît Ratzinger, devra répondre au feu par le
feu en rejetant la « messe de 1962 » et en retournant à la Messe traditionnelle en latin d’avant 1951, c’est-à-dire antérieure aux modifications modernistes de Bugnini.