Une analyse intéressante de la révolution safran: http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EEApAyyFkpAsKglzMV.shtml
Après la révolution orange, la révolution safran…
Christian Bouchet Éditorial
Au Myanmar les moines sont devenus le fer de lance d'un mouvement de protestation contre la junte militaire au pouvoir lancé le 19 août par des opposants à la suite d'une augmentation massive des prix. Leurs manifestations ont été réprimées assez durement et il y a eu quelques décès parmi les protestataires.
Rien que de bien normal dans un pays du Tiers-monde.
Ce qui ne l’est pas, par contre, c’est l’insistance soudaine des médias et des ONG sur la situation dans ce pays. Une insistance qui s’explique quand on admet le rôle de simples organes de transmission de la Propaganda-Staffel occidentale de ceux-ci et qu’on lit le communiqué de presse diffusé hier par nos amis italiens du « Coordinamento Progetto Eurasia – CPE » :
« Concernant les évènements qui secouent actuellement le peuple du Myanmar, le CPE exprime sa radicale opposition aux ingérences de la soi-disante « communauté internationale », qui visent à déstabiliser le légitime gouvernement du Pays, par l’antique pratique néo-colonialiste du blocus économique et de l’isolement international.
Derrière les protestations des moines bouddhistes de ces jours derniers, et après les tensions entre groupes ethniques artificiellement exagérées précédemment, se dissimulent des manœuvres occidentales pour déstabiliser le Pays, afin de s’emparer de ses ressources et d'y installer un régime "démocratique", plus favorable aux intérêts financiers et économiques de l'Occident americocentrique. L’instrumentalisation des tensions internes au Myanmar vise, en particulier, à bloquer le projet stratégique d'un gazoduc qui, partant de l'Iran, traverserait l’Inde et le Myanmar et se terminerait en Chine.
Le CPE rappelle que Yangon-Rangoon est sous "observation" des USA depuis 1997, lorsque l'Administration américaine, représenté par le démocrate Clinton, établit l'embargo sur les investissements nord-américains au Myanmar ; il rappelle, en outre, que la résistance du gouvernement de Rangoon a provoqué les représailles économique-financières voulues par le républicain Bush, en conséquence de laquelle les importations et les exportations des produits financiers entre les USA et le Myanmar sont bloqués depuis 2003.
Aujourd'hui nous apprenons que l'Union Européenne renouvelle l’interdisions des investissements en Myanmar prise en 2001 et limite les relations diplomatiques, rendant ainsi difficile toute solution pacifique.
Le CPE déplore l'exploitation des malheurs du peuple birman par les soi-disant "humanitaires" radicaux, les pseudo-pacifistes et les ONG assujetties à Washington. Ces gens là, au lieu de chercher des solutions pacifiques, comme d'habitude alimentent la haine et pratiquent la désinformation pour nous empêcher de découvrir ce qui se produit réellement ».
Le quotidien russe Kommersant dans une longue analyse de la situation publiée le 28.09.2007 note avec justesse que le grand perdant d’un changement de régime à Rangoon serait la Russie car « Si des forces démocratiques arrivent au pouvoir, tout porte à croire qu’elles s’orienteront sur les Etats-Unis. Et si les intérêts de Pékin semblent garantis par une énorme diaspora chinoise et la proximité des frontières, Moscou n’a pas à espérer poursuivre la coopération au même niveau ».
Tout est dit dans ses lignes et les véritables enjeux révélés, une fois de plus ils n’ont rien à faire avec le bien être éventuel de la population locale et une fois encore les ONG, les humanitaires et les « démocrates » montrent quel maître ils servent ! Washington !