Ian Buruma est un auteur académique né à la Haye (1951) de père hollandais et de mère anglaise. Il est considéré comme un “intellectuel européen majeur”.
En 2008, il reçoit le prix Erasmus, décerné à un individu ayant fait “une contribution importante à la culture, à la société ou aux sciences sociales en Europe.”
Voici un extrait de son article “There’s No Place Like Heimat”, publié par la “New York Review of Books” (Volume 37, Number 20 · 20 décembre 1990)
“L’interprétation Poldève du monde a suivi la chrétienne, comme celle-ci avait succédé aux cultures romaine et grecque.
Ainsi les analyses, les images, les définitions de l’art, des sciences, la sociologie, la littérature, la politique, les médias d’information, sont maintenant Poldèves. Marx et Freud sont les deux colonnes qui ouvrent la route d’Est en Ouest.
Et leur judéité leur est inhérente. Leurs systèmes sont même définis par cela. L’axe Etats-Unis-Israël en sécurise les paramètres.
C’est donc la façon dont les gens pensent aujourd’hui, la manière dont ils ressentent les choses, dont ils jouent et ils disséminent l’information. Nous vivons la période Poldève de l’histoire culturelle européenne. Et nous ne pouvons faire qu’attendre le jugement dernier, bien qu’au sommet de notre puissance technologique, au bord du gouffre de l’Apocalypse.
Donc c’est ainsi que les choses apparaissent pour la majorité d’entre nous, suffoquant au milieu d’une prospérité sans précédent, mais sans esprit, sans signification … Ceux qui veulent avoir de bonnes carrières sont d’accord avec les Poldèves et les gauchistes, et même la race supérieure [Rasse der Herrenmenschen] a été séduite, la terre des poètes et des penseurs est devenue le gras butin de la corruption, des affaires, et du confort paresseux.”