- Citation :
- A propos d'une traduction du Pater commune aux
catholiques et aux protestants, le bureau
d'information protestant publie :
L'annonce d'une version de l'oraison dominicale qui
serait commune aux catholiques et aux protestants a
été fort remarquée en France et à l'étranger. C'est à
l'occasion de la traduction française des textes de la
messe que la commission liturgique de l'épiscopat a
proposé la recherche de cette version commune à la
Fédération protestante de France qui en a accepté le
principe. Une commission comprenant des théologiens
et des liturgistes catholiques et protestants, ainsi
qu'un expert orthodoxe, a été chargée de l'établir.
Il convient de souligner que les commissions de
liturgie luthérienne et réformée, siégeant ensemble, et
le Conseil de la Fédération protestante de France, ont
voulu donner à cette affaire une portée vraiment
oecuménique, en y associant les Eglises étrangères de
langue française.
La prière fondamentale des chrétiens pose des
problèmes délicats de traduction. Il est heureux que
des spécialistes catholiques, orthodoxes et protestants,
tant en France qu'à l'étranger, soient appelés à les
examiner ensemble. La préparation de la version
définitive va donc demander un certain temps avant de
pouvoir être soumise aux Conseils des Eglises et aux
Synodes nationaux.
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2)VVOICI LES MISES AU POINT DE L ABBE JEAN CARMIGNAC A CE SUJET Fin 1984, il précise certains points :
Dans mes ouvrages et dans mes travaux, je n'ai pas voulu parler de cela bien que je sois
très renseigné : j'ai des documents de première main qui me permettent de savoir comment a
été faite la traduction actuelle. Je ne voulais pas en parler car je ne voulais pas faire de
polémique. Malheureusement quelqu'un a publié un article où il faisait, lui, de la polémique et
prétendait que cette traduction avait été faite avec le concours de nombreux exégètes et
autres choses, si bien que quelqu'un m'a mis au défi de répondre à cet article-là.
Voici les six points qui terminent et résument cette réponse de l'Abbé Carmignac parue
dans "
Foi et Langage", avec quelques commentaires qu'il rajoute :
1
. Ce n'est pas sur mandat des évêques de France que certains catholiques ont pris
l'initiative de former avec des protestants une commission pour rédiger une nouvelle
traduction du Notre Père.
2. Parmi les
catholiques de cette commission ne figurait aucun exégète.
3. Cette commission n'a
consulté ni le professeur d'exégèse du Nouveau Testament de
l'Institut catholique de Paris, ni celui de l'Institut catholique d'Angers, ni celui de l'Université de
Fribourg, ni celui de l'Institut catholique de Lille, ni celui de l'Université de Louvain, ni celui de
l'Université de Strasbourg, ni celui de l'Institut catholique de Toulouse. Seul a été consulté le
professeur de l'Institut catholique de Lyon, mais il n'a pas donné de réponse en ce qui
concerne la 6è demande* du Notre Père. Donc aucun exégète compétent n'a été consulté.
4.
C'est pour des motifs non scientifiques et non exégétiques que la traduction actuelle de la
6è demande a été adoptée. Je sais pour quels motifs, je n'ai jamais voulu le dire parce que ce
serait trop injurieux pour ceux qui en ont été les auteurs.
5. Après l'adoption de cette traduction, on a consulté un exégète catholique mais qui n'était
nullement mandaté par ses collègues, qui ne représentait donc que lui seul. D'abord réticent,
il a fini par ratifier la traduction qu'on lui soumettait.
6.
Plusieurs évêques ont voulu s'opposer à cette traduction : on leur a dit qu'elle représentait
le sentiment des exégètes, et c'est précisément parce qu'on a dit cela aux évêques - ce qui
n'était pas vrai, que cette traduction représentait le sentiment des exégètes - que les
évêques, croyant qu'ils avaient à faire à une position scientifique, ont cédé et l'ont adoptée.
Mais en réalité un certain nombre d'évêques (je ne sais pas combien) étaient opposés à cela
et c'est tout naturel qu'ils y soient opposés.
D'ailleurs de même chez les protestants : cette
traduction-là a été adoptée chez les protestants mais non sans résistance, il y avait un
groupe d'opposition et alors on est arrivé à cette situation paradoxale : les protestants l'ont
acceptée pour faire plaisir aux catholiques et les catholiques l'ont acceptée pour faire plaisir
aux protestants. Et malheureusement il n'y a pas eu de connaissance entre les deux
oppositions, les protestants ne savaient pas qu'il y avait une opposition chez les catholiques
et les catholiques ne savaient pas qu'il y avait une opposition chez les protestants.
S'il y avait
eu connaissance de ces circonstances concrètes, la traduction actuelle n'aurait jamais été
admise. [...]
Tous les documents liturgiques doivent être approuvés par Rome. Mais j'ai fait une petite
enquête et je sais par qui elle [cette traduction] a été approuvée, je suis allé trouver le
personnage qui l'a approuvée, ce n'est pas le chef d'une congrégation, c'est un employé si
vous voulez, un des membres d'une congrégation. Alors je lui ai posé la question : « Pourquoi
avait-il permis une chose pareille ?» Il m'a répondu tout simplement : «
Du moment que les
évêques de France me le proposaient, j'ai supposé que les évêques de France savaient le
français mieux que moi - ce personnage n'est pas français - savaient le français mieux que
moi, alors j'ai dit "oui", comme cela, et c'est tout ». Mais il n'y a eu aucune approbation
explicite, ni du Saint Père, ni d'un cardinal, ni de la direction d'une congrégation romaine.
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5
Cette traduction-là, que l'on dit oecuménique, a été approuvée également par les
protestants. D'ailleurs,
la commission qui a fabriqué cette traduction-là, était une commission
mixte, il y avait six catholiques et six protestants. Parmi les catholiques, il n'y avait aucun
exégète, parmi les protestants il y en avait un, un seul mais un, qui d'ailleurs a donné son
nom parce qu'il en a parlé dans des revues. Mais les protestants sont les seuls pour l'avoir
approuvé en France.
Les orthodoxes n'ont pas été invités dans cette commission, ils se
refusent à accepter la nouvelle traduction. Pour les anglicans qui sont en France, je ne sais
pas. Ils ne sont pas très nombreux, mais je ne sais pas si pour eux ils ont participé à cette
traduction-là. Mais les protestants y ont participé, elle est devenue officielle chez les
protestants, elle n'est
pas officielle chez les orthodoxes.
3) Ce qu'il ajoutait en décembre 1975 :
A l'époque [ndlr : 1964-65] j'ai simplement interviewé l'un des membres de ce comité. Je
ne dis pas que sa pensée correspond à celle de tous les autres membres - je ne le sais pas -
mais ce membre du comité m'a ouvertement dit que, lui, sa pensée était clairement le
calvinisme, et que son idée était d'insinuer [dans le Notre Père] une pensée clairement
calviniste ; que c'était cela son intention, à lui. Je ne sais pas si c'était l'intention des autres
membres du groupe, mais en tout cas la formule* qui a été adoptée est clairement dans ce
sens-là. Les évêques de France évidemment ne l'ont pas acceptée facilement, il y a quand
même eu - j'en ai un bon témoignage, certain - une opposition dans le groupe des évêques,
et un certain nombre ne voulait pas adopter cette traduction-là. On
leur a forcé la main en
disant - ce qui était un mensonge - que cette traduction-là représentait, je cite ad litteram : "le
sentiment des exégètes". Or il y avait en tout et pour tout un seul exégète catholique qui avait
fait partie de cette commission-là, et simplement pour un seul jour. Et lui-même, l'exégète,
n'était pas d'accord, enfin finalement on lui a assez forcé la main pour qu'avant le soir il ait fini
par accepter, et voilà comment la chose s'est faite. Donc cela a été
accepté par les évêques
mais sur un mensonge et en pensant que le sens de cette formule* correspondait au
sentiment des exégètes. Ce qui n'était pas vrai. Les exégètes actuellement [ndlr : déc. 1975],
tels qu'ils sont, n'ont jamais été consultés. J'ai déjà demandé plusieurs fois qu'il y ait une
discussion scientifique entre exégètes sur ce problème-là, je n'ai jamais pu l'obtenir. Donc je
ne peux pas dire quelle est la pensée des exégètes en général ou en particulier : il n'y a
jamais eu en France de discussion sérieuse sur ce point-là entre exégètes.
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*
On disait à Dieu depuis des siècles : "Ne nous laissez pas succomber à la tentation" ; on doit dire depuis
Pâques 1966 : "Ne nous soumets pas à la tentation".VOILA UN EXEMPLE DE LA SAINTETE DE LA POURRITURE DE SECTE GNOSTIQUE QUI OSE S INTITULER CATHOLIQUE !