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 La mort d'un réformateur

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Nordland
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Nordland


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MessageSujet: La mort d'un réformateur   La mort d'un réformateur EmptyLun 19 Fév - 22:25

Décès du père Marcel Godard

Il s’est éteint ce vendredi 16 février 2007 au matin à Lyon... Ses funérailles seront célébrées jeudi 22 février 2007 à 10h en la cathédrale Saint Jean-Baptiste à Lyon.

La mort d'un réformateur Arton864


Cette distinction est une manière de saluer son travail au service de la liturgie depuis soixante ans et de reconnaître son ministère de prêtre musicien.

Le Père Godard habite chez les petites sœurs des pauvres, rue Henri Gorjus, depuis une dizaine d’années. Il a passé la plus grande partie de son ministère au service de la musique liturgique.

Travail discret et de solitude, fait de solides amitiés, en particulier avec le poète et jésuite Didier Rimaud décédé il y a deux ans.

Travail qui requiert un talent et des compétences de musicien, mais aussi un sens pastoral pour créer les chants qui aideront les communautés chrétiennes à prier.

La réforme liturgique du dernier concile, préparée par des pionniers dont il fut, rendit nécessaire la constitution d’un nouveau répertoire tant dans les monastères que dans les paroisses. Il y eut forcément du bon et du mauvais dans ce mouvement enthousiaste qui permettait aux chrétiens de se réapproprier des textes que la langue latine leur avait trop souvent confisqués. On peut relever des strates dans la composition, des modes ; il y eut le modèle de la variété, celui du jazz, de la chanson populaire, le néo-byzantin, etc.

Le travail de Marcel Godard est celui d’un compositeur, d’un créateur et non pas seulement celui d’un adaptateur. C’est d’ailleurs ce qui lui permet de traverser les décennies et, en même temps, l’a parfois tenu à l’écart des modes et fait ignorer. Il n’a jamais usé de ses responsabilités nationales dans le cadre de la musique liturgique pour imposer son œuvre. Il a plutôt mis en avant des musiciens désormais reconnu comme Florenz.

Aujourd’hui, le choix de textes à la réelle qualité poétique est particulièrement apprécié, alors que les convictions ne jouent plus le même rôle mobilisateur. Le chant liturgique a pour mission d’aider à être chrétiens, disciples du Seigneur, et non pas petits soldats d’une idéologie.

D’un point de vue musical, il faut souligner l’attention au texte poétique. Comment la musique respecte-t-elle et met-elle en évidence le texte ? Ici Debussy, Poulenc et Honegger sont des maîtres. « Ce qui compte avant tout pour moi, écrit le Père Godard, c’est la parole. C’est le mouvement du texte qui est primordial, l’unité sémantique qui doit s’imposer à la musique ». Voilà une bien belle manière d’être disciple du Dieu Verbe.

Mais c’est surtout une langue musicale qu’il faut essayer de caractériser : sens de la mélodie et de l’instrumentation. Faire attention aux courbes musicales que l’on retient aisément, aux grands intervalles comme chez Martin, aux modulations aussi abruptes qu’éloignées comme chez Ravel ; repérer le violoncelle ou le trombone ; la flûte aussi tient une place importante, à l’occasion de rencontre avec tel instrumentiste, dans un monastère ou une communauté paroissiale.

Les moyens requis pour l’interprétation sont en général modestes pour que la musique puisse facilement être jouée dans les communautés. La voix principale peut être très simple, mais l’harmonisation ose la dissonance que l’on répugne trop souvent à utiliser ou à chanter. Comment faire en sorte qu’une musique savante permette à l’interprète qui est habituellement un non-musicien d’y prendre aisément part et d’ainsi prier avec son corps, se laisser conduire dans la prière ? Ainsi, seul le spécialiste repérera ici un travail sur les modes de Messiaen, ailleurs une influence de Ligeti, et même de la variété mais tous peuvent aisément entrer dans la musique et non pas seulement chanter.

C’est en effet l’enjeu de la musique liturgique. Non pas seulement proposer une chanson pour distraire au milieu des textes et des rites ou pour accompagner la prière. Il faut une musique qui soit prière, qui permette d’être tout entier dans ce que l’on célèbre. L’art est chemin vers Dieu, mais toute musique n’est pas de l’art.

Ainsi les grandes œuvres composées par Marcel Godard pour des ensembles professionnels laissent apparaître la maîtrise de l’art. Mais c’est toujours l’annonce du mystère qui y est soulignée. Dans la Vocation de Saint Matthieu, par exemple, la mise en œuvre du texte fait entendre au milieu des pécheurs « Pierre ». Voilà qui sont les croyants. Mais aussi, de suite, l’anecdotique « Matthieu se leva » se fait entendre comme le cœur même de la Bonne Nouvelle : "il ressuscite" !

Père Patrick Royannais
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