L'Eglise peut-elle mourir?

Jésus a dit de l'Eglise que "les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle." (Matthieu 16:13-23)

Mais l'Eglise, "Corps Mystique" du Christ, n'est-elle pas en train de vivre sa Passion, à l'image de son fondateur?

"Passus, et sepultus est. Et ressurexit tertia die".
Si tel devait être le destin de l'Eglise, il y aurait donc bien un moment où on pourrait parler de "mort de l'Eglise", où tout semblerait perdu, où il n'y aurait plus ni prêtre, ni sacrements?

Comment expliquer l'apparente contradiction entre la phrase de Jésus et l'idée de Passion de l'Eglise?

Garcia Moreno a écrit:

Jésus a dit de l'Eglise que "les portes de la mort ne prévaudront pas contre elle." (Matthieu 16:13-23)

Mais l'Eglise, "Corps Mystique" du Christ, n'est-elle pas en train de vivre sa Passion, à l'image de son fondateur?

"Passus, et sepultus est. Et ressurexit tertia die".
Si tel devait être le destin de l'Eglise, il y aurait donc bien un moment où on pourrait parler de "mort de l'Eglise", où tout semblerait perdu, où il n'y aurait plus ni prêtre, ni sacrements?

Comment expliquer l'apparente contradiction entre la phrase de Jésus et l'idée de Passion de l'Eglise?

par la réssurection qui sera la Victoire finale.

L'Église catholique et le Saint-Siège ont qualité de personnes morales (1). Une personne morale est de nature perpétuelle (2).

"D'après Gierke, la notion de Siège apostolique a été dégagée dès le Moyen Age par les canonistes pour marquer la permanence de l'autorité centrale dans l'Église, quels que soient les changements susceptibles de se produire dans les personnes qui l'exercent. Le pouvoir, en effet, est attaché à la fonction, non à l'individualité du fonctionnaire. D'où il suit que l'autorité souveraine est attachée à la dignité pontificale et survit à la disparition des personnes qui en sont revêtues".
Dictionnaire de droit canonique, contenant tous les termes du droit canonique, R. Naz, col.838.


Ainsi, pendant une vacance du Saint-Siège, l'Église ne meurt évidemment pas. La Papauté n'a pas cessée d'exister depuis 1958 ... elle est seulement usurpée.

"On peut définir la personne morale: un être juridique, constitué par l'autorité publique, subsistant indépendamment des personnes physiques qui le composent et capable d'acquérir et d'exercer certains droits".
Adrien Cance, Le Code de Droit Canonique, commentaire succinct et pratique, tome I, p. 123, 1933.

Il en est de même du Pontife Romain, le code de droit canon précise que le Saint-Siège a qualité de personne morale tout en précisant que l'on doit entendre par là la personne du Souverain Pontife (3).
"Comme l'Église a été créée par Jésus-Christ sur le type de la monarchie absolue, dans l'expression de S.-Siège, il faut comprendre le Souverain Pontife en personne".
Dictionnaire de droit canonique, contenant tous les termes du droit canonique, R. Naz, col.837.

La papauté peut être usurpée, l'Église peut mourir en apparence ou être éclipsée, mais étant d'institution divine, les portes de l'enfer ne pourront jamais prévaloir ...

"Qu'un Decius produise par ses violences une vacance de quatre ans sur le Siège de Rome, qu'il s'élève des antipapes soutenus les uns par la faveur populaire, les autres par la politique des princes, qu'un long schisme rende douteuse la légitimité de plusieurs pontifes, l'Esprit Saint laissera s'écouler l'épreuve, il fortifiera, pendant qu'elle dure, la foi de ses fidèles; enfin, au moment marqué, il produira son élu, et toute l'Église le recevra avec acclamation"
Dom Guéranger, L'année liturgique, mercredi de la Pentecôte.





(1) Can. 100
§ 1 Église catholique et le Siège apostolique ont qualité de personnes morales par l’effet de l’ordonnance divine.

(2) Can. 102
§ 1 Une personne morale, par sa nature, est perpétuelle.

(3) Can. 7
Sous le nom de Siège Apostolique ou de Saint-Siège sont désignés dans le Code non seulement le pontife romain, mais encore, à moins que la nature des choses ou le contexte n’indiquent le contraire, les Congrégations, Tribunaux et Offices par lesquels le pontife romain a coutume de traiter les affaires de l’Église universelle.

Merci Garcia Moreno pour cette question fondamentale.

Merci Francis, d'y avoir répondu avec autant de clarté.

Si donc vous dites que "l'Eglise peut mourir en apparence ou être éclipsée" sous la férule d'un ou plusieurs usurpateurs successifs. Peut-on imaginer un temps à venir, sans prêtre et sans messe valide.

Quand Monseigneur Pie envisageant les persécutions des derniers temps, dit que chaque famille deviendra une église domestique (cit. de mémoire), est-ce ce qu'il envisage?

Est-il imaginable que dans un avenir plus ou moins éloigné, nous (nos enfants) ne soyons livrés à nous mêmes, comme ces chrétiens japonais qui on vécu de la foi pendant trois siècles, sans prêtres, avec pour seule soutiens les sacrements qui peuvent être dispensés par des laïcs (baptème et mariage).

Dans l'affirmative, n'incombera-t-il pas à la dernière génération de préparer à les futurs croyants? Et comment est-ce que ce serait possible pratiquement?

Merci de me reprendre si par ignorance j'ai proféré des hérésies.

Préparer nos freres: c'est ce que font plusiurs d'entre nous depuis des années, à commencer par LHR et son site ACRF, fruit d'un travail acharné: il n'y a plus qu'à se former !

Quand il n'y aura plus de pretres , il faudra bien se débrouiller: comme vous l'avez bien expose, nos freres japonais ont tenu pendant des siecles, sans pretres et sans sacrements...

Mais Dieu aide!

Réponse ici :

https://gestadei.1fr1.net/Crise-de-l-Eglise-f2/Effondrement-ou-mort-de-l-Eglise-p811.htm?highlight=mort+de+l+Eglise#811

Il faut croire très fortement :

"Qu'Il Règnera malgré tous Ses ennemis"

et "Qu'à la fin Mon coeur Immaculé triomphera"

Francis a écrit:

Francis a écrit:

Les ennemis de l'Église rendent aussi témoignage de la vérité et bien malgré eux également ... y'a-t-il quelqu'un ou quelque chose qui est davantage persécuté que l'Église catholique de nos jours ?

"Le catholicisme est divin. J'en atteste ses ennemis. Hérétiques, athées, libres penseurs, libres viveurs, tous, quoiqu'en guerre entre eux, sont toujours d'accord pour l'attaquer. On laisse en paix la religion chinoise et la religion mahométane, le rabbin Poldève, le marabout arabe, le ministre protestant. Les méchants ne persécutent que la religion catholique. Pourquoi ? Ce n'est pas qu'elle soit fausse, car les objections qu'on lui oppose sont absolument sans valeur, et ont été cent fois réfutées. Ce n'est pas qu'elle soit mauvaise, car elle ne fait que du bien partout, toujours, à tous. Pourquoi donc cet accord de haine contre la religion catholique ? C'est qu'elle est la seule dont les affirmations et les exigences inquiètent les âmes impies et dévoyées. Elle fait peur. Elle est un remords vivant; on la déteste parce qu'elle est vraie; on la maltraite parce qu'elle est sainte; on la redoute parce qu'elle est divine. Vraie, sainte, et divine, elle a l'incomparable honneur de compter pour ses ennemis tous les vauriens de haut et de bas étages. Chrétiens, vous n'êtes pas assez fiers de votre religion ! Pour l'estimer à sa juste valeur, vous n'avez qu'à prêter l'oreille aux imprécations de ses ennemis, non moins glorieuses pour elle que les acclamations de ses amis."

Mgr Gibier, Conférences aux hommes, tome 12, 1905, p.336.

Mais combien étaient-ils lorsque des prêtres catholiques purent à nouveau pénétrer au Japon?

comme vous l'avez bien expose, nos freres japonais ont tenu pendant des siecles, sans pretres et sans sacrements...

Mais combien étaient-ils...

(bis repetita... veuillez excuser la tête en l'air)