| Gesta Dei Per Francos Regnum Galliae, Regnum Mariae ! |
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| GdT oscille entre le merveilleux et le légalisme | |
| | Auteur | Message |
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luernos Sénéchal
Nombre de messages : 1588 Date d'inscription : 27/08/2006
| Sujet: GdT oscille entre le merveilleux et le légalisme Ven 18 Juil - 1:45 | |
| J'ai posté un passage de V2 et l'Eglise de l'abbé G de T au sujet de la nouvelle religion, c'était ce qu'il avait écrit en 2002 Dans son débat avec Pétrus le 18 mais 2005, il a déclaré deux arguments contre le "sédévac" Pétrus. Le premier est le suivant, qui précise ce qu'il écrivait en 2002. Par parenthèse il faudrait comparer avec ce que l'abbé Gdt pense aujourd'hui en 2008 sur ce sujet précis que personnellement je trouve capital. - Citation :
- le concile pastoral, reflétait dans l’ensemble de ces textes un message cohérent que l’on pouvait formaliser comme une véritable nouvelle religion. Et j’entendais par là une nouvelle relation entre Dieu et ses serviteurs. Effectivement, je pense que cette nouvelle religion parasite le corps de l’Eglise. Mais un parasite ne fait pas une Eglise. Je pense que c’est quand même le premier problème, si vous voulez, de vos différents raisonnements qui se cache derrière votre
éloquence. Il précise en 2005, qu'un parasite ne donne pas naissance à une église. Et je crois qu'il y a beaucoup à réfléchir là-dessus. Pour l'instant je ne saisis pas la différence entre un parasite d'une nouvelle religion qui ne peut donner lieu à une structure cléricale et un parasite qui peut faire apparaitre cette structure. Au contraire même, le premier parasite la "foi moderniste" ne donne pas naissance évidememnt à une nouvelle église, car il est de la nature même de la foi moderniste de ne pas créer de structures dures... et Le seconde argument qu'il oppose à Pétrus est le suivant durant le même débat: - Citation :
- Parce que lorsqu’on dit, « ce n’est plus l’autorité », eh bien on fait disparaître tout le corps social, et tout le corps social surnaturel en l’occurrence, auquel on appartient. Et à partir d’une thèse sédévacantiste on aboutit à une réalité ecclesiovacantiste. En mettant en cause l’autorité, au lieu simplement de réfléchir sur le devoir de désobéissance, on se met hors d’état de produire aucun pape et on crée le vide. Car la question n’est pas tant de savoir si le pape est pape ou pas, la question est de savoir s’il est licite, en tant que catholique, de dire qu’il n’y a plus de pape et de prendre son parti de ce fait : il n’y a plus de pape, nous n’avons plus les moyens d’en faire un autre de manière incontestable, c’est tout le problème de ce que vous appelez, je crois, dans votre jargon les thèses conclavistes. Comment faire pour remplacer finalement cette église d’imposteurs qui, par génération spontanée, a pris la place de l’Eglise réelle et que vous dénoncez, sinon en organisant un conclave ? [Incident de séance]
Le raisonnement semble etre celui ci: L'autorité légale est l'autorité surnaturelle. Donc si on ose dire que l'autorité légale n'est pas l'autorité surnaturelle on détruit l'institution légale l'Eglise institutionnelle, et on détruit plus que cela, on détruit le Corps du Christ c'est à dire qu'on interdit à Dieu de se communiquer de manière incréée par la Grâce sanctifiante. Tandis que si on se soumet au pape hérétique, on permettrait à la Vie Divine elle-même de se communiquer aux âmes et de faire lever des héros et des martyrs de la Foi, des milliers de soldats du Christ comme on voit dans cette Si sainte Eglise Romaine, Eglise de France... GdT conclut: par votre folle présomption sédévacantiste et votre lubie personnalisée , vous aboutissez donc à l'écclésiovacantisme... Mais la solution ne réside pas l'orgueilleuse liberté que s'arrogeraient certains fidèles d'oser imaginer et dire ("ajoutant un scandale à une autre scandale"!) si le pape est pape ou non. La solution est dans l'humilité (et l'intelligence, pour ceux qui prétendent penser) de voir que la masse des fidèles de l'Eglise sont apostats, - qu'ils refusent la vérité ! - et que leur clergé du bas jusqu'en haut sont apostats, par mimétisme car un clerc n'est en iren différent d'un laïc. Et par conséquent, il faut recevoir le fait incontournable que l'écclésiovacantisme, de fait ,existe, et le sédévacantisme n'est dont qu'un point de détail d'une apostasie générale qui puise ses racines dans la fin du XIX° siècle . Ceci a été vu par les auteurs antiléraux par leur intelligence, et leur intelligence de la Foi, et cela a été illustré telle un témoignage d'humilité par Notre Dame à la Salette. Et il ensuite précise sa pensée sur cet argument, par le concept de droit divin qui définirait la substance ontologique de l'Eglise , et qui rendrait donc intouchable l'interrogation sur l'institution, par qui que ce soit, intouchable grâce au truchement de ses structures légales, qui garantirait la Vérité et la Présence Surnaturelle de la Grâce! - Citation :
- Le droit divin, c’est un droit qui relève uniquement de Dieu et qui, par conséquent, ne peut pas être fonction des circonstances, de l’attitude du souverain ou des gestes qu’il aura posés ou qu’il n’aura pas posés. Au fond, qu’est-ce qui fait un pape ? C’est son oui au Christ. Le pape dit oui au Christ. Il est celui qui a dit oui et aucun homme ne peut remettre en cause ce droit. Je pourrai vous citer Cajetan dans le texte : « Il est clair que la communauté de l’Eglise considère selon sa nature propre qu’elle n’est pas d’une telle nature qu’il lui revienne de pourvoir par elle-même à un prince et qu’il ne lui revient pas par sa nature de punir, de déposer ou autres choses semblables son prince.
Mais dans la citation de Cajetan, ici l'Eglise est perçue comme une structure où l'immense majorité des responsables, et des théologiens, sont catholiques ( et où les fidèles acceptent la vérité, bon gré ou malgré c'est une autre question). Doncdans ce contexte social, les responsables de l'Eglise, ni le moindre fidèle n'a aucun droit de récuser le pape hérétique, car celui-ci est protégé lagalement par le droit divin, du moment qu'on ne lui a demandé qu'une seule chose un "oui" officiel, légla, - et qui peut être hypocrite, ce qui est insignifiant car on ne juge pas du for interne, - à l'institution écclésiale; et là alors dans ce cas, les membres de cette institution doivent se soumettre. Et Contrairement à ce que dit de manière polémique et caricaturale l'Abbé de G de T, il n y a pas génération spontanée d'une nouvelle église et même pas non plus d'une nouvelle religion, il y a une lente émergence d'une nouvelle religion babélienne, qui s'accompagne de l'émergence secondaire de vagues structures sociales qui suivent l'émergence de cette nouvelle religion. Des théologiens hérétiques, des responsables humanitaristes, des fidèles fétichistes. On constate l'écoulaement d'un siècle et demi d'"émergence" religieuse et un demi siècle d'emergence de la structure conciliaire. Comme on dit que la vie a émergé dans la matière inanimée, comme on dit qu'une nation émerge d'une ethnie, c'est à dire un phénomène naturel. Or la différence intellectuelle est considérable entre 1) la génération spontanée de la vraie Religion : il faut étudier les origines historiques et intellectuelles de la Sainte Eglise, car dan son cas il y a Création par Dieu, création à partir de rien ! 2) et la génération par émergence est une notion liée à la notion darwinienne. C'est donc la lente apparition naturelle de nouvelles croyances . En fait des croyances paIennes et fétichistes, par certains côtés, qu'est ce qu'un pasteur ou un curé à part un druide perverti, ou un psychologue de banlieue, ou un animateur de colonie de vacances. Les phénomènes naturels sociaux émergent de manière informe, anarchique, sélective, par le hasard et téléguidé par le pouvoir politique. C'est le cas de la nouvelle religion depuis 1850, légalisée par V2 depuis 1960. Connaissant la culture de l'Abbé G d T Je serais surpris qu'il ignore la différence de substance entre les deux notions. + | |
| | | luernos Sénéchal
Nombre de messages : 1588 Date d'inscription : 27/08/2006
| Sujet: Re: GdT oscille entre le merveilleux et le légalisme Lun 21 Juil - 19:27 | |
| l'Abbé de T affirme qu'il s'agit d'un parasite, et qu'un parasite est incapable de créer une nouvelle église. Mais il ne s'agit pas d'un parasite comme celui qui provoque uniquement des débâcles, comme nous devons les subir cependant... Il s'agit d'un virus mortel, un cancer, qui crée donc un nouveau mort-vivant, un cadavre ambulant. LA fin du néo-thomisme - Citation :
- L’auteur concentre son analyse sur les effets qu’eut le Concile dans sa réception commune et en particulier dans l’ordre de Saint Dominique et l’assaut parallèle à la tradition accompli par les intellectuels "de la révolution estudiantine : de ce mélange explosif provint, chez nombre de théologiens et de philosophes catholiques, la ferme conviction que l’on assistait à une véritable « mutation anthropologique » destinée à renverser tous les principes et toutes les valeurs jusqu’alors reconnus comme certains et établis
(référence FC, post sur la fin du néo-thomisme de Cristo) "nombre" est un euphémisme qu'emploie les auteurs pour ne pas heurter et pour ne pas généraliser de leur chef, alors que la réalité est pourtant la "presque totalité". Maintenant consultons des spécialistes qui expliquent la raison de cette illusion des théologiens catholiques que la façon de croire et le conte pour enfant qu'est le récit de la foi est irréversiblement changé: - Citation :
- cf . E . POULAT - in "L'Ere postchrétienne" -édité par Flammarion -Paris 1994
Page 191 : "Un édifice de certitude se met à se défaire; la conscience prend un tour nouveau. Il ne s'agit pas du problème de la vérité, telle que la raison théologienne philosophique ou savante a coutume d'en débattre, ni même du problème de l'aliénation, qui présuppose un Monde vrai à retrouver ou à établir, mais de ce que les anthropologues appellent le problème de la réception: un mystérieux processus social convertit en une conviction généralisée des intuitions isolées et des intentions méconnues. Au terme, tout le monde s'étonne. Comment a-t-on pu ainsi penser si longtemps et pourquoi n'a-t-on pas pu penser autrement plus tôt? La question se pose dans tous les les domaines, et en religion comme en science: c'est une affaire de société, de la société toute entière". L'auteur analyse ensuite "l'expérience française" (de déchristianisation) pour reconnaître son irréversibilité. Il se demande (note 2, page 190) si l'ouvrage de J.MARITAIN "Le paysan de la Garonne" ne devrait pas être compté parmi les facteurs de déchristianisation.
Monsieur Poulat explique une des raisons du cancer qui a tué le corps de l'Eglise, il y a deux siècles encore, l'intuition isolée du moindre clampin "croyant" (son "inspiration" intérieure comme dirait Sa Sainteté notre très saint père-moderniste Léon XIV) additionnée à l'intention méconnue de l'autre calmpin "croyant" produisaient sur le plan collectif, enseigné par les théologiens et les prêters, l'illusion d'une vérité collective et unique: "dieu" serait une même et unique chose pour chaque habitant sur la terre, Poulat s'étonne qu'on commence à comprendre seulement cela aujourd'hui Ensuite si nous passons de cette nouvelle mentalité moderne commune à tout le monde, aux théologiens d'Eglise le père Drewermann suisse, (rappelé à l'ordre, mollement , vu son discours trop franc ! ) - Citation :
- Cf. Eugen DREWERMANN - in "Dieu en toute liberté" -
édité par Albin Michel Paris 1997. Page 24 : "Il faut bien constater, alors, que la théologie de l'Eglise catholique pratique le fétichisme conceptuel, au sens le plus strict du mot, toute l'attitude affective du croyant face à l'ensemble des articles de la foi devant être définie comme totalement magique: le fétiche constitue le condensé objectif, le support réifié de toutes les aspirations religieuses du sujet, qui s'y contemple lui-même, sans le savoir, sous cette forme aliénée Donc l'Eglise catholique stricto sensu serait "fétichiste": elle croirait que chaque mot (Dieu, Jésus, Marie Ciel, enfer, rédemption, etc.) aurait un sens réel, elle lui donnerait donc une valeur magique ! "on y croit et on est sauvé! alors que chaque personne inventerait un sens personnel à chaque mot du vocabulaire (ici catholique) et donc le mot n'a aucune valeur ! ce qui compte c'est le sentiment personnel: mon idée ou mon sentiment de "dieu", d'"amour", d'"enfer"... C'est pourquoi il ne faut pas trop changer les mots, on chante le credo, on recite même l'ave , comme autrefois, ces mots sont vides!...vous leur donnerez le sens qui vous plaira, et qui changera au cours de votre vie. Déjà Alfred Loisy (officiellement réhabilité par la Radio 23 de Paris) avait dit il y a un siècle: - Citation :
- Cf. A.LOISY -in "La Religion" -Op.cit. Page 307 :
"Pas plus que la prière le sacrement n'a réalisé quoi que ce soit de son objet apparent...nous avons toujours été dupes de notre propre action, de notre besoin d'agir...si l'on veut bien y regarder, il y a tout autant de magie - à moins qu'il n'y en ait infiniment davantage, bien que ce soit une magie plus raisonnée et plus moralisée - dans le mythe et les rites du Salut chrétien que dans le mythe et les rites du totémisme australie et encore là : - Citation :
- Cf. A.LOISY -in "La Religion" -Op.cit. Page 306 :
" Il n'est pas prouvé, il n'est pas à prouver, que, mis à part le mirage de la foi, le mystère du Salut par la mort expiatoire de Jésus soit autre chose que la sublimation du plus abominable des sacrifices, le sacrifice humain magie divine où la foi n'est sûre d'elle-même qu'à condition de ne point s' examiner donc les mots (exemple Dieu) n'ont pas de sens véritable, chaque humain invente un sens, et il croit dans ce sens il est le "croyant" personnel en son "Dieu". A fortiori, comme le dit Loisy, les sacrements sont des mots vides, c'est pourquoi : le NOM, ou le rite de Saint Pie X , les anciens sacrements, ou les nouveaux, sont des images, .. sans importance, donc l'intercommunion est souhaitable car fraternelle et non pas magique! Or d'après certains, il resterait des catholiques, vraiment malades, car n'ayant pas compris que depuis 1945 et un certain événement, l'esprit humain ne serait plus le même qu'avant. Oui et ces malades mentaux il faut les insulter, et on croit le faire, du terme de sédévacantiste, pour la simple raison qu'ils comprennent eux ce que tout intellectuel normal, - surtout hors des bondieuseries fétichistes justement - comprend depuis longtemps. Depuis 1945, v2 a fait comprendre et consacré juridiquement que les rites de comptaient pas, que ce qui compte c'est l'émotion religieuse . et surtout une émotion censée pouvoir conduire politiquement les ploucs vers la paix universelle. Pas un seul évêque, ou théologien ne parle autrement depuis 5O ans. Mais seul l'abbé de T croit voir là un petit parasite. | |
| | | luernos Sénéchal
Nombre de messages : 1588 Date d'inscription : 27/08/2006
| Sujet: Re: GdT oscille entre le merveilleux et le légalisme Dim 3 Mai - 20:14 | |
| Je réactualise ce fil, en trouvant cet article par l'abbé G d T sur "le discours de Ratisbonne". On apprend grâce à internet que beaucoup de catholiques, lors de leur re-conversion ont été sédévacs, (exemple l'abbé Barthe, l'abbé Lucien,...) et les adeptes de la Secte officielle nous disent: voyez donc, il leur aurait suffi d'étudier,de réfléchir, de prier (sic) pour sortir de cette ornière; De même on apprend ,si l'on côtoie ce milieu, que des jeunes catholiques se sont permis de se convertir au traditionnalisme! pensez-donc! les offices et enseignements de la secte auraient été trop ploucs, ou je ne sais quoi etc...et ces messieurs allaient nous apprendre ce qu'était le vrai catholicisme, rien de moins! Et maintenant, nous devons supporter de telles "autorités" (Paul Sernine, abbé Laguérie, abbé Aulgagnier, abbé de Cacqueray, abbé de Tanouarn,) via le "GREC", nous dire, : "mais non il ne fallait pas rester définitivement dans cette impasse que vous, et nous mêmes, avions choisie, cette impasse d'une église d'Ecône, nous avons eu un rêve d'adolescent et de jeunesse mais maintenant nous sommes murs et adultes, à l'âge des réalités mondaines, ralliez-vous comme un seul homme, vous les vrais catholiques, sauvés par nous seuls, ralliez-vous au Tradi-(guenonien)Ratzi, au vrai catholique seul au milieu de 4OOO épiscopes vulgaires et de millions de populaces impérmébles , vous serez enfin avec nous le sel de la terre !" Je leur répondrai que certains, - mais le nombre ne compte pas, - et non encartés dans les prieurés, - n'ont pas attendu ces petits messieurs ensoutanés, jouer les catholiques purs et durs, pour savoir, apprendre, connaitre comprendre ce qu'était le Catholicisme et l'Eglise catholique! Quand on lira ci-après la nouvelle théologie de l'abbé de T, l'intellectuel du Traditionnel-catholicisme, on a de quoi remercier le Seigneur d'échapper à de tels faux-bergers, ignorants, non-pieux, et bouffis de vanité.
Deshellénisation : qu’est-ce que cela signifie ? Le concept est nouveau. Benoît XVI lui donne une portée historique globale, en distinguant les trois phases de la Réforme (avec sa radicalisation kantienne), du modernisme (allemand : celui de von Harnack ; français : celui d’Alfred Loisy) et de l’inculturation (le stade contemporain, où l’on devine l’ombre de Lévy Strauss, avec cette idée que les cultures sont irréductibles les unes aux autres et proprement incomparables).
On pourrait définir la déshellénisation comme le schisme entre le contenu du message et la tradition (grecque, forcément grecque dans son langage) qui le porte jusqu’à nous. Le Saint-Père nous demande de résister à la tentation de revenir à “la foi seule”. Il explique posément ce que saint Pie X en son temps exposait avec fougue : il est impossible en christianisme d’isoler “le fond” et “la forme” dans sa croyance. La foi est inséparable des formes (théologiques, dogmatiques mais aussi liturgiques) à travers lesquelles elle se présente à nous.
Quel théologien a su dire une chose aussi cruciale en termes aussi universels ?
Prenons l’école thomiste, celle qui se targue d’exprimer le plus adéquatement possible le génie de l’Église. Le Père Ambroise Gardeil dans ce vieux livre qu’est Le donné révélé et la théologie (1909), parle des formules dogmatiques en évoquant leurs « valeurs de représentation » et leur « valeur d’unification ». Et il s’en remet à une Providence historique de Dieu, « une disposition spéciale de la Providence qui veille sur la vie du dogme de son Église » (sic p. 180, éd. 1932) et qui en explique la « genèse ».
Cette disposition spéciale, il ne sera pas difficile au Père Chenu (fils spirituel du Père Gardeil) de montrer qu’elle n’existe plus aujourd’hui, qu’elle n’est plus valable dans le moment historique particulièrement novateur que nous avons traversé à la fin du XXe siècle…
Il me semble que la puissance du concept de déshellénisation peut se mesurer aux errements de cette théologie du passé. Pour Benoît XVI l’hellénisme n’est pas une disposition “spéciale” de la Providence, qui serait appelé à disparaître lorsque « la foi socialisée » de l’Église, enfin devenue adulte, pourrait s’en passer. C’est une dimension intrinsèque de la foi elle-même, comme la forme est inséparable du fond qu’elle exprime et comme la raison (l’histoire humaine de la raison) est inséparable de la foi, qui en représente en quelque sorte l’accomplissement surnaturel : « Dans le christianisme, la raison est devenue religion. Elle n’est plus sa rivale » dit Benoît XVI quelque part. Fides et ratio : pas de foi authentique sans la recherche rationnelle qu’elle exauce divinement.
Cette raison devenue religion, ce n’est pas la raison pure de Kant, c’est la raison lestée de tous les legs que l’histoire humaine lui a laissés. C’est en particulier et pour toujours – Maurras est ici étrangement d’accord avec Benoît XVI – la raison hellénique, avec toute sa puissance de définition et son génie de l’affirmation.
Il ne faudrait pas sacrifier cette souveraineté intellectuelle de l’hellénisme à l’étroitesse de nos âmes, en proie à la trop moderne difficulté d’être. Tel est me semble-t-il l’ultime message de Benoît XVI à Ratisbonne voilà Un perfide renversement | |
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