"“Comme la paix dans les Etats n'a pour objet que de conserver les biens des peuples en assurance, de même la paix dans l'Eglise n'a pour objet que de conserver en assurance la vérité qui est son bien, et le trésor où est son coeur.
Et comme ce serait aller contre la fin de la paix que de laisser entrer les étrangers dans un état pour le piller, sans s'y opposer, de crainte d'en troubler le repos (parce que la paix n'étant juste et utile que pour la sûreté du bien elle devient injuste et pernicieuse, quand elle le laisse perdre, et la guerre qui peut le défendre devient juste et nécessaire); de même, dans l'Eglise, quand la vérité est offensée par les ennemis de la foi, quand on veut l'arracher du coeur des fidèles pour y faire régner l'erreur, de demeurer en paix alors, serait-ce servir l'Eglise, ou la trahir? serait-ce la défendre ou la ruiner? Et n'est-il pas visible que, comme c'est un crime de troubler la paix ou la vérité règne, c'est aussi un crime de demeurer en paix quand on détruit la vérité?[/u] Il y a donc un temps où la paix est juste et un autre où elle est injuste. ”
Blaise Pascal Pensées 974 (éd. Lafuma)