Biographie de l'abbé Rohrbacher

Contraint par les évènements révolutionnaires, de se former lui-même, Rohrbacher se nourrit de la lecture de Le Nain de Tillemont et d'auteurs germaniques tels que F. Stolberg ou L. de Haller, et des maîtres à penser français de l'heure que sont Chateaubriand, de Maistre ou Bonald. En 1826, cependant, intervient un fait décisif pour son itinéraire: sa rencontre avec la pensée de Lamennais; il s'engage alors à ses côtés, participant de manière active à l'expérience de la Congrégation de Saint-Pierre jusqu'à la rupture de Lamennais avec l'Eglise en 1835. A cette date, Rohrbacher rejoint son diocèse d'origine, celui de Nancy, où il avait été ordonné prêtre en 1812; il enseigne jusqu'en 1848, date à laquelle il se retire à Paris où il finit ses jours, au séminaire du Saint-Esprit, auprès de l'abbé Libermann.

L'œuvre de Rohrbacher est marquée par ses relations avec Lamennais. Ses écrits antérieurs à 1835 ont souvent pour but d'apporter des nuances à la pensée de Lamennais (sur la question du sens commun, par exemple, ou sur les relations entre la nature et la grâce). A partir de 1835, son œuvre se veut explicitement une mise au point, notamment son Histoire universelle de l'Eglise catholique dont les 28 volumes (dans la 1re édition qui paraît entre 1842 et 1849) constituent évidemment la partie monumentale. Deux préoccupations l'animent: d'une part présenter l'Eglise comme englobant tous les temps et tous les lieux, en réponse à la position de Lamennais qui subordonne l'Eglise catholique à une Eglise primitive; d'autre part, exalter l'Eglise et les papes.

Malgré ses défauts, cette Histoire universelle constitue une véritable révolution, ne serait-ce que parce qu'elle met fin à la suprématie de la gallicane Histoire de Fleury; et elle devient, avant d'être supplantée à son tour par l'Histoire générale de l'Eglise de Darras, un des manuels de choix pour la lecture au réfectoire dans les grands séminaires, bien qu'elle suscite des controverses doctrinales et même un recours, sans effet, à l'Index.


Bibliographie: DTC, t. XIII, col. 2767-2774.

Biographie de l'abbé Darras :

L'Abbé Darras, qui reçoit l'ordination sacerdotale le 8 avril 1848, acquiert sa formation chez un oncle curé dans le diocèse de Troyes, puis aux petit et grand séminaires de la ville où il semble éprouver les lacunes de la formation du clergé en matière d'histoire de l'Eglise, au point de décider, avec l'appui de l'évêque, Mgr Debelay, de s'y consacrer entièrement. Cependant, la réaction gallicane entreprise par Mgr Coeur à son arrivée dans le diocèse en 1848 contraint bientôt Darras, quant à lui très ultramontain, à abandonner son poste de professeur au petit séminaire et à quitter définitivement le diocèse. En 1851, il s'engage comme précepteur dans la famille du prince de Bauffremont-Courtenay.

C'est à son Histoire générale de l'Eglise qu'il doit sa célébrité. Après une première édition en 4 volumes (1854), il met en oeuvre, à partir de 1862, celle qu'il ne pourra achever lui-même et qui comptera finalement 44 volumes, en vente ici :

http://www.editions-delacroix.com/librairie/index.html?c70.html