Mgr Lefebvre, tournons la page !...

Extraits d’une brochure du Père Barbara intitulée : Raison d’être d’une crise dont on ne voit pas la fin.

Vous constaterez par vous-mêmes la différence de ton entre le Père Barbara et LHR-Marchiset.

« Vous êtes-vous demandé quelquefois, comment ce concile a-t-il pu changer la foi de l’Église en si peu de temps et surtout sans rencontrer aucune, absolument aucune opposition efficace de la part des Pères conservateurs ? Sans doute, les meilleurs d’entre eux et les plus courageux n’ont pas approuvé certaines décisions conciliaires, mais aucun, absolument aucun, ni Mgr Lefebvre, ni Mgr de Castro Mayer, n’a protesté efficacement contre les erreurs enseignées officiellement par cette assemblée et n’a quitté le concile en signe de désapprobation.

Quelle a été la raison de cette trahison ?

Car c’en est une ! On trahit quand on a le devoir de parler et qu’on préfère se taire. Si les Pères conservateurs ont trahi par omission, c’est que les meilleurs d’entre eux étaient contaminés, comme les autres, par les hérésies du XXe siècle. Pratiquement, ils n’étaient plus certains de l’infaillibilité du magistère ordinaire ; rappelez-vous, par exemple, la déclaration de Mgr Lefebvre, répétée à St Nicolas par Mgr Ducaud-Bourget, « LE PAPE N’EST INFAILLIBLE QU’UNE OU DEUX FOIS PAR SIÈCLE » (Voilà un slogan répété à satiété dans tous les sermons qui parlent de cette question, ndr). (…) C’est ainsi que la Fraternité de Mgr Lefebvre est devenue, dans notre résistance catholique, le « cheval de Troie » de l’église conciliaire.

Ne faudrait-il pas voir plutôt dans le développement extraordinaire de cette Fraternité, comme dans celui de toutes les erreurs, la réalisation du châtiment annoncé par St Paul, pour ceux qui n’ont pas cultivé « l’amour de la vérité qui les eût sauvés » ? L’Apôtre est si formel qu’il ne craint pas d’ajouter à leur sujet : « C’est pour cette raison que Dieu leur envoie une puissance d’erreur qui les porte à croire au mensonge. Afin que ceux qui n’auront pas cru à la vérité, mais auront consenti à l’iniquité, soient condamnés. » II Thess. II,10.

Personnellement, je ne peux m’empêcher d’expliquer, par ce texte paulinien, le développement spectaculaire de la FSSPX. Oui, pour moi, Dieu a permis la déviation de cette Fraternité pour qu’elle soit le châtiment de tous ces prétendus résistants libéraux qui ne résistent pas pour défendre la sainte foi en péril, mais uniquement pour avoir des lieux de culte à leur convenance.

(…) Dieu a voulu cette crise pour la purification et le développement de notre foi. Il nous a privés de Pasteurs vraiment catholiques, pour cela, pour nous obliger à nous appuyer davantage sur sa Parole. Or, que recherchent la plupart des fidèles qui résistent aux nouveautés de Vatican II ? La purification de leur foi ? Son développement ? Ils n’en ont même pas l’idée puisqu’on ne leur en parle jamais. Si vous leur citez la doctrine, ils vous diront que c’est là l’affaire des prêtres. Pour la très grande majorité des résistants, du moment qu’ils ont un centre de messes traditionnelles en latin, ils sont satisfaits. Et si le desservant de cette chapelle a l’audace de rappeler les exigences de la foi, pour que les fidèles la défendent, ou celles de la morale, pour qu’ils s’y soumettent, que d’assistants qui crient au scandale ! En général trop de traditionalistes veulent bien que Dieu soit à leur service et prient pour cela ; mais, eux, se mettre au service de Dieu en observant toute sa loi par amour pour lui, voilà qui les scandalise au sens propre du terme. »

ECONE, POINT FINAL

Dès le départ, le combat de Mgr Lefebvre est faussé. Ceci est dû en grande partie au fait qu'il a signé et approuvé TOUS les textes de Vatican II et qu'il n'a jamais abjuré cela. Voici le témoignage du Père Barbara qui fut, dès l'origine du Séminaire d'Ecône, un proche et un intime de Mgr Lefebvre : Ecône, point final
Mgr Lefebvre polarise donc toutes les attentions et semble vouloir répondre aux désirs des opposants à la nouvelle messe. En réalité, il y a dès l'origine de cette affaire un malentendu, du moins une certaine ambiguïté. De son côté, Mgr Lefebvre clame en toute occasion qu'il est en règle avec ce qu'il appellera par la suite "l'église officielle". Il soutient même qu'il est le seul à appliquer les directives de Vatican II pour la formation du clergé. Il présente la Fraternité Saint-Pie X comme une œuvre destinée à maintenir l'essentiel, à constituer un îlot de catholicité où, autour de vrais prêtres, seront conservés la messe, les sacrements, le catéchisme, et dans lequel l'Eglise, une fois la tempête apaisée, trouvera une base solide de redéploiement.

D'un autre côté, les prêtres et les fidèles qui, les premiers, se sont mobilisés pour défendre la vraie religion voient en Mgr Lefebvre un témoin et un exemple contre les nouveautés de l'après-concile. Bien sûr, à cette époque, personne ne mesure encore la gravité de la situation. Les éléments d'appréciation ne manquent pas, mais le maintien de la messe mobilise toutes les énergies. Pourtant, on comprend déjà que Vatican II doit être rejeté en bloc, on s'interroge sur la responsabilité de Jean XXIII et surtout de Paul VI. On attend donc beaucoup de Mgr Lefebvre, plus que ce que lui-même déclare vouloir faire. Dans une telle situation, les difficultés ne tardent pas à surgir. Les associations qui travaillent au maintien de la messe s'inquiètent de la mollesse de Mgr Lefebvre.

Ses déclarations les laissent sur leur faim. Ne cessant pas d'affirmer qu'il veut seulement faire ce que l'Eglise a toujours fait, il semble se désintéresser de ce qui se passe à Rome et des problèmes de fond que pose Vatican II. Quand quelques études viennent étayer le refus de la nouvelle messe, il ne manifeste à leur égard aucun intérêt particulier. Quelquefois même il se montre hostile, sans pour autant argumenter. Ceux qui attendaient son soutien pour leurs œuvres sont surpris de constater que l'entraide ne joue que dans le sens favorable à la Fraternité Saint-Pie X . En un mot, déjà à cette époque, Mgr Lefebvre ne répond pas pleinement à l'espérance des catholiques fidèles. C'est pourtant lui qui, dans un premier temps, a mobilisé de nombreuses consciences catholiques.

(suite)

En mai 1975, les cardinaux Garrone, Wright et Tabera informent Mgr Lefebvre que ses propos sont en tous points inacceptables. Devant son refus de se rétracter, la commission cardinalice met un terme à l'existence "légale" du séminaire.

Dès lors, la Fraternité Saint-Pie X se trouve dans « l'illégalité ». Son chef n'en reste pas moins décidé à continuer. Pourtant, hors quelques considérations sur le caractère illégal des sanctions qui le frappent, Mgr Lefebvre ne saisit pas l'occasion qui lui est donnée par la Providence de répondre aux questions qui s'imposent, en particulier celle de la juridiction de ceux qui le persécutent. Pour lui les difficultés se réduisent à un dilemme : "ou obéir au risque de perdre la foi ou désobéir et travailler à la préservation et à la continuation de l'Eglise" . Il ne cesse alors d'esquiver la question que tous les catholiques fidèles se posent : Paul VI est-il le pape ? Il l'esquive en apportant une solution opposant Tradition et Magistère vivant : "Nous applaudissons au Pape écho de la Tradition et fidèle à la transmission du dépôt de la Foi. Nous acceptons les nouveautés intimement conformes à la Tradition et à la Foi. Nous ne nous sentons pas lié par l'obéissance à des nouveautés qui vont contre la Tradition et menacent notre Foi" (ibid.).

Même s'il n'en fait pas un absolu, cette théorie d'inspiration protestante devient le fondement de la ligne de conduite de Mgr Lefebvre. En pratique, il continue à se dire en communion avec la hiérarchie conciliaire, il dialogue avec elle, mais quotidiennement il ne tient aucun compte de son autorité. Cela se traduit en particulier par de nombreuses irrégularités canoniques. La Fraternité Saint-Pie X implante ses prieurés un peu partout sans se soucier le moins du monde de la juridiction locale des évêques en place. Ce genre d'attitude laisse mal augurer de l'avenir. Mais les plus lucides espèrent encore que les événements conduiront Mgr Lefebvre à voir les choses de façon plus réaliste. En 1976, ils croient que ce moment est venu.

L’occasion manquée

Malgré l'altercation de mai 1975, Mgr Lefebvre ordonne trois prêtres le 29 juin de la même année. Durant les mois qui suivent, il tente de renouer avec l'église conciliaire et cherche à obtenir audience auprès de Paul VI, persuadé qu'il pourra faire valoir son bon droit et ses bonnes intentions. Mais en vain, Rome ne veut pas du dialogue, bien au contraire. Elle cherche à faire plier "l'évêque rebelle" et le menace de sanctions. Paul VI lui interdit formellement de procéder à de nouvelles ordinations. L'épreuve de force de l'été 1976 se prépare. Une fois de plus la Providence met Mgr Lefebvre au pied du mur.

Le 29 juin, malgré toutes les objurgations, il procède aux ordinations. Paul VI répond le 1er juillet en frappant les prêtres ordonnés de « suspense a divinis ». Le 29 juillet la même sanction frappe le prélat d'Ecône qui réplique le même jour par une déclaration sans équivoque : "Cette église conciliaire est une église schismatique parce qu'elle rompt avec l'Eglise catholique de toujours". Le mois d'août est le mois des déclarations fracassantes. Mgr Lefebvre ne cesse de mettre l'accent sur l'hérésie et le schisme de Vatican II et de son église. Pourtant dans le même temps il parle d'interpréter le concile dans le sens de la « Tradition » et demande déjà « qu'on lui laisse faire l'expérience de la Tradition ». La messe de Lille, maintenant devenue célèbre, est pour ainsi dire imposée à Mgr Lefebvre. A l'origine il ne veut pas en faire une manifestation publique. Mais de partout on lui écrit qu'on viendra. Alors il récupère l'opération à son profit, rameute toutes les associations, et la messe de Lille devient un symbole. Malgré toutes ces fluctuations, le ton est à la fermeté. Beaucoup veulent croire que l'affrontement décisif est arrivé, que le nouvel Athanase s'est enfin levé pour porter l'anathème contre Paul VI et son église. Mais la messe de Lille n'est qu'un pétard mouillé. Mgr Lefebvre termine ainsi son homélie : "Ce serait si simple si chaque évêque, dans son diocèse, mettait à notre disposition, à la disposition des catholiques fidèles, une église en leur disant : "Voilà l'église qui est la vôtre". Quand je pense que l'évêque de Lille a donné une église aux musulmans, je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas une église pour les catholiques de la Tradition. Et en définitive la question serait résolue. Et c'est ce que je demanderai au Saint Père s'il veut bien me recevoir : "Laissez-nous faire, Très Saint Père, l'expérience de la Tradition. Au milieu de toutes les expériences qu'on fait actuellement qu'il y ait au moins l'expérience de ce qui a été fait pendant vingt siècles !.

En fait d'anathème, Mgr Lefebvre réclamait, au nom de l'œcuménisme et de la liberté religieuse, le droit commun pour les traditionalistes au sein de l'église conciliaire. N'osant croire cela, les catholiques fidèles voulaient voir dans ces propos un procédé tactique et s'adonnaient aux pieuses interprétations. Mais de fait, en se refusant ainsi au témoignage que réclamait de lui la Providence, l'évêque rentrait dans une phase de compromission et de contradiction qui allait le mener loin. Les conséquences en seront d'autant plus étendues que les événements de 1976 ont été largement répercutés par la presse et ont eu pour effet de faire croire au monde que Mgr Lefebvre était le seul à s'opposer à Vatican II .

Tentatives de négociation

Au lendemain de Lille, c'est la dégradation accélérée. Le 5 septembre, à la fin de la première messe célébrée par un jeune prêtre de la Fraternité, un prêtre italien rencontre Mgr Lefebvre, grâce à l'entremise de Michel de Saint-Pierre. Il le persuade d'écrire à Paul VI. Le 11 septembre "l'évêque rebelle" s'agenouille aux pieds de celui-ci. Il lui demande la liberté de faire l'expérience de la Tradition : "Vous n'avez qu'un mot à dire". A la sortie de l'entretien, il s'étonne que cette rencontre ait pu être conclue en deux jours et déclare : "Peut-être ont-ils compris que je n'étais pas seul ; ils se sont rendus compte que près de 52 % des catholiques français partagent mes points de vue. Peut-être ont-ils craint les désastreuses conséquences d'une fracture" .

En fait Paul VI et les hiérarques de la nouvelle église, pour qui il était difficile d'excommunier un évêque fidèle sans faire la preuve de leur apostasie, le neutralisent par le dialogue. Et Mgr Lefebvre rentre d'autant mieux dans leur jeu que son refus d'aller au fond du problème l'y prédispose. Chacun y trouve son compte. Pour la Rome conciliaire l'affaire d'Ecône est en réalité terminée. Quant à Mgr Lefebvre, le dialogue lui permet de sauvegarder son œuvre à laquelle il est attaché par-dessus tout.

Finit le temps de l'opposition. Commence le temps de la négociation. Pourtant, du côté de la nouvelle église, on ne cède pas un pouce de terrain. Mgr Lefebvre le reconnaît volontiers : "Dans les faits, nous ne voyons aucun signe de retour à la tradition mais bien au contraire une mise en place de l'œcuménisme et du communisme. Jamais les innovations les plus inconcevables ne sont publiquement réprimées par l'autorité. Seuls ceux qui maintiennent la foi catholique sont poursuivis et condamnés" . Mais ce truisme ne le fait pas varier dans sa détermination. D'ailleurs en même temps qu'il prétend négocier, il multiplie ses prieurés, confirme dans tous les diocèses. Ce développement fait illusion et Mgr Lefebvre, se plaisant à dire que le bien est diffusif de soi, demande toujours à être officiellement reconnu, persuadé que la Tradition l'emportera nécessairement sur le mouvement né du concile :
"Pour l'Eglise universelle, je souhaite comme vous la coexistence paisible des rites pré et post-conciliaires. Qu'on laisse alors les prêtres et les fidèles choisir à quelle "famille de rite" ils préfèrent adhérer. Qu'on attende ensuite que le cours du temps fasse connaître le jugement de Dieu sur leur valeur respective de vérité et d'efficacité salutaire pour l'Eglise catholique et pour toute la chrétienté" .

Le discours démobilisateur de l'évêque des traditionalistes - c'est comme cela qu'on commence à le considérer - fait croire à ces derniers que l'épreuve va prendre fin."

Que chacun aille à la messe qu'il désire, que chaque prêtre célèbre la messe qu'il veut : ce n'est pas du libéralisme, cela ? Au lieu d'étudier sérieusement la question de la validité des nouveaux sacrements, on engage un dialogue pour la liberté de pouvoir choisir ce qu'on veut, et cela dès 1975 !

Au cours de l'été 1979, les événements se précipitent. C'est l'abbé du Chalard, un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X, qui obtient, pour quelques jeunes français en vacances en Italie, une audience de Jean-Paul II. Ce dernier est chaleureusement acclamé. Partout on chante les louanges du pontife . Certains s'inquiètent de ce vent de folie. Mais Mgr Lefebvre vient le renforcer en lui donnant son approbation le 8 novembre 1979. Il fait connaître ses positions concernant la nouvelle messe et Jean-Paul II, les fait diffuser dans de nombreuses feuilles et revues. Un sophisme de quelques lignes lui permet de balayer d'un coup toutes les études approfondies sur l'invalidité de la nouvelle messe. Quant à la question du pape, l'essentiel de sa solution tient en cette phrase : "La question de la visibilité de l'Eglise est trop nécessaire à son existence pour que Dieu puisse l'omettre durant des décades" . Non content de cela, Mgr Lefebvre accuse d'esprit schismatique tous ceux qui pensent autrement. Dans le bulletin interne, il ajoute à ses positions une menace de sanction : "La Fraternité sacerdotale Saint-Pie X... ne peut pas tolérer dans son sein des membres qui refuseraient de prier pour le Pape et qui affirment que toutes les messes du Nouvel Ordo Missae sont invalides" .

Il s'ensuit évidemment une épuration au sein de la Fraternité. Tous ceux qui ne reconnaissent pas Jean-Paul II doivent se soumettre. Certains étouffent leur conscience et restent. Les autres sont renvoyés sans ménagement, avec un souverain dédain du Droit canonique. Les chefs de file traditionalistes emboîtent le pas à Mgr Lefebvre. Les abbés Coache et Ducaud-Bourget, Dom Gérard, prieur bénédictin de Bédoin, multiplient les insultes à l'endroit des catholiques fidèles. En 1980, l'ère du traditionalisme sectaire commence.

Vous pouvez trouver les ouvrages du Père Barbara ici :

Editions Forts dans la Foi
29, rue d'Amboise
37000 TOURS

La situation actuelle de l'Eglise et le devoir des catholiques

Analyse critique des Actes du IIème Congrès théologique de la FSSPX

Correspondance échangée avec les membres de la FSSPX - Supplément n°2 à Forts dans le Foi n° 12.

Raison d'être d'une crise dont on ne voit pas la fin

Ecône, point final

Forts dans la Foi de décembre 1992 : Infaillibilité du magistère Ordinaire du Pape, 30 pages. A lire absolument.

La Bergerie du Christ, maître ouvrage du Père Barbara avec la Catéchèse du mariage.

(suite)

L'avènement du lefebvrisme

La négociation avec l'église conciliaire offre en théorie trois débouchés : ou bien l'obtention d'un droit de tendance traditionaliste, ou bien le ralliement pur et simple, ou bien la voie schismatique. Mais la nouvelle église n'a aucun intérêt à reconnaître quelque droit que ce soit aux traditionalistes , elle n'a nul besoin d'eux. Quantitativement ils ne sont rien . Or c'est cela qui importe aux yeux des chefs conciliaires. En refusant de porter l'anathème Mgr Lefebvre s'enlève la seule arme qui puisse assurer sa victoire. En se limitant à la simple revendication d'un droit de tendance, appuyée par une force insignifiante en comparaison de la masse des fidèles de Vatican II, il donne dans le naturalisme sans même avoir des moyens crédibles et creuse sa propre tombe. Quant au ralliement pur et simple, les intérêts en jeu sont trop importants pour qu'on puisse l'envisager sans d'utopiques tractations . Bien plus et surtout, les années ont provoqué une rupture psychologique entre traditionalistes et novateurs pratiquement impossible à résorber. La seule voie ouverte reste celle du schisme.

Depuis ses positions du 8 novembre 1979, Mgr Lefebvre se tient donc à une ligne bien précise : clamer haut et clair son attachement filial aux autorités en place, à Jean-Paul II tout particulièrement, leur reconnaissant pleine légitimité ; leur refuser obstinément l'obéissance en tout au nom du "droit à faire l'expérience de la tradition".

Il faut tourné la page, ce n'est pas une mauvaise chose en soi, mais qu'adviendra-t-il de tous ces gens de la FSSPX, de leur salut...beaucoup de points en suspens

Dieu depuis la créations du monde a mis une inimitiée éternelle entre les âmes fidèles et satan.. mais souvent les âmes aveuglées par un intérêt ( dans ce cas spirituel, les sacrements) ignorent cette inimitiée. Une excellente étude à parue à ce sujet, sur ce lien
http://www.phpbbserver.com/micael/viewtopic.php?t=102&mforum=micael

Quant à moi, il y a plusieurs pages que j'ai tournée la page, après plus de 30 ans de combat, je sais que ce qui ne vient pas de Dieu, ne vient pas de son Épouse la Sainte Église, alors devant ce fait j'ai tourné la page et même au prix de sacrifice pénible : la messe.

Je sais aussi qu'on peut vivre saintement sans la Messe, una cvm ou non una cvm, venant de sacres épiscopales Écônien ou thuciste, ce n'est pas l'Église...

PAX ET BONUM

Donc j'en conclus que vous êtes l'Eglise à vous toute seule ?

Repellam umbras a écrit:

Donc j'en conclus que vous êtes l'Eglise à vous toute seule ?

Mon cher ami materialiter

Pourquoi ce jugement si sévère, pourquoi cette conclusion si peu charitable?

Ce qui ne vient pas de l'Église ne vient pas de Dieu, Hélas ! cela peut causer de très grande peine, mais la vérité et la doctrine sont objectives...

Sans accuser ni blesser personne, je crois que l'on traite à la légère la possibilité que les sacres Éconien et Thuciste ne soit pas conforme à ce que Dieu attendait , même en temps de guerre.

Pax et Bonum

Citation :

Sans accuser ni blesser personne, je crois que l'on traite à la légère la possibilité que les sacres Éconien et Thuciste ne soit pas conforme à ce que Dieu attendait , même en temps de guerre.

Vous parlez de la forme ou du fond de ces mêmes sacres?

Veuillez m'excuser, c'est mon ironie native qui, quelquefois prend le dessus. Il m'arrive aussi de me faire "allumer" sur ce même Forum, n'en prenez pas ombrage

Veuillez m'excuser, c'est mon ironie native qui, quelquefois prend le dessus. Il m'arrive aussi de me faire "allumer" sur ce même Forum, n'en prenez pas ombrage Smile

C'est, naturellement à Gabrielle que je m'adressais. Pour les arguments des uns et des autres... j'avoue qu'ils sont aussi percutants les uns que les autres, soutenus par des argumentations savantes, mais la conclusion est que nous sommes dans le noir le plus complet. Alors, j'ai beau me répéter, Tout l'enseignement de l'Eglise, Rien que l'enseignement de l'Eglise

Credo a écrit:

Vous parlez de la forme ou du fond de ces mêmes sacres?

Je crois que l'on peut remarquer une inversion grave dans les finalités de la charité... on prend comme fin le salut de l'âme et par conséquent on s'accroche à la réception des sacrements comme le moyen ultime de salut..

Malheureusement la finalité suprême qui est la gloire de Dieu est déformée les sacres Econiens trouvant leur justification dans cette déformation

L'homme a été créé pour louer, honorer et servir Dieu, et par ce moyen sauver son âme.

Par ce moyen ! Donc le but, c'est sauver son âme ; et le moyen, pour la sauver, c'est louer, honorer et servir Dieu.

C'est là une inversion des fins, puisque la fin principale n'est pas de sauver son âme, mais de louer, honorer et servir Dieu ; et, moyennant cela, selon la vraie traduction, c'est le salaire : sauver son âme.

Cette première déformation en appelle une puisque de là on tire le principe sur lequel actuellement toute l'action de Mgr. Lefebvre, et les sacres du 30 juin (1988) par exemple, à savoir : la loi suprême, c'est le salut des âmes !

Et l'on poursuit ainsi : Puisque la loi suprême c'est le salut des âmes, la nécessité des âmes fait loi de manière absolue.

Comme les vrais sacrements sont de soi nécessaires pour sauver les âmes, tous les moyens sont bons pour les leur procurer, en s'inventant, s'il le faut, des dispenses et de nouveaux droits Urbi et orbi , et de nouveaux principes doctrinaux pour se justifier.

En effet, toutes les lois étant soumises au salut, on n'a pas à respecter des lois qui iraient contre le salut.

Ce qui revient à dire que, pour sauver les âmes, on pourrait transgresser les lois de Dieu et de l'Eglise, autrement dit pécher pour obtenir le salut :

C’est principalement la fausse justification doctrinale mise en avant publiquement à cette occasion qui a mis ces sacres en opposition avec la doctrine définie de l’Eglise en la matière.

On pourrait justifier objectivement des sacres par un Evêque Catholique en l’absence de Pape, en présumant de son autorisation impossible à demander ; mais non prétendre qu’ils pourraient être légitimes sans l’autorisation ou la nomination accordée par le Pape légitimement régnant et librement joignable, encore moins contre l’interdiction expresse d’un légitime Souverain Pontife.

Donc, il n'est jamais permit de transgresser la loi de Dieu, même pour sauver son âme...

« Il n'est jamais permis de commettre le moindre péché véniel pour assurer un avantage, si grand qu'il puisse être, au prochain ou à soi-même. L'honneur de Dieu passe en effet avant tout bien, et Dieu ne peut bénir le fruit du péché." » (Dom Hugues Dologne 0.S.B., "Notre vie divinisée" t.I1 p.171-172 Ed.Maredsous 1942)

« Il n'est aucunement permis de pécher, même véniellement, pour obtenir quelque bien, car ce serait se vouloir un mal spirituel.» (Laymius;, cité par S.Alphonse de Liguori, Theol.Mor. 1.3 ch.2 n̊26 ; cf. aussi S. Thomas, cité n° 238, 239)

C'est une dure réalité, je pense , pour plusieur, mais mieux faut la regarder ici-bas... et maintenant, Dieu ne laisse jamais personne, Lui, qui prend soin du plus petit oiseau, n'aura-t-il pas soin de nous, homme de peu de foi, si dans la tourmente nous sommes privés des sacrements, il n'y a pas à craindre, Dieu veille sur nous,

Citation :

...(CONSOLATIONS POUR LES FIDELES En temps de persécution, de schismes, d’hérésies PAR M. DEMARIS, PRÊTRE CATHOLIQUE. professeur de théologie dans la maison des missionnaires
de Saint-Joseph à Lyon Exilé vers 1803, et mort pour la foi de Jésus-Christ

Il est de foi que le premier et le plus nécessaire de tous les sacrements est le baptême : il est la porte du salut et de la vie éternelle ; cependant, le désir, le vœu du baptême, suffit en certaines occasions ; les catéchumènes qui étaient surpris par la persécution ne le recevaient que dans le sang qu’ils répandaient pour la religion. Ils trouvaient la grâce de tous les sacrements dans la confession libre de leur foi et ils étaient incorporés dans l’Église par le Saint-Esprit, lien qui unit tous les membres au chef...

La tradition de l’Église dans ses plus beaux siècles, confirme cette vérité dogmatique.

Les fidèles qui ont désiré les sacrements, les confesseurs et les martyrs ont été sauvés sans le baptême et sans aucun des sacrements lorsqu’ils ne pouvaient les recevoir.
D’où il est aisé de conclure que nul sacrement n’est nécessaire dès qu’il est impossible de le recevoir : et cette conclusion est la foi de l’Église...

votre conduite est une vraie confession devant Dieu et devant les hommes.

une confession publique et continuelle.
La confession est nécessaire, dit saint Augustin, parce qu’elle renferme la condamnation du péché ; ici, nous le condamnons d’une manière si publique et si solennelle qu’elle est connue de toute la terre, et cette condamnation qui est cause que nous ne pouvons approcher d’un prêtre, n’est-elle pas plus méritoire qu’une accusation de péché particulière et faite en secret ?

N’est-elle pas plus satisfactoire et plus édifiante ?
La confession secrète de nos péchés au prêtre nous coûtait peu, et celle que nous faisons aujourd’hui est soutenue par le sacrifice général de nos biens, de notre liberté, de notre repos, de notre réputation et peut-être même de notre vie !

Comme il se doit, l'intérêt de Dieu, de sa gloire, de la confession publique de la Foi et de la Vérité, avant l'intérêt personnel, le salut individuel.

PAX ET BONUM

gabrielle