| Gesta Dei Per Francos Regnum Galliae, Regnum Mariae ! |
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| Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? | |
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Herne Postulant
Nombre de messages : 18 Age : 38 Date d'inscription : 05/03/2007
| Sujet: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Mar 27 Mar - 20:52 | |
| Voilà, j'aimerai connaitre les personnages historiques qui sont pour vous des exemples, ou tout simplement, dont l'histoire vaut le "détour". Une petite déscription serait la bienvenue Je dois dire pour ma part, que Baudouin IV de Jerusalem a ma préfèrence. Voici une petite "biographie" que j'ai trouvé sur wikipédia: ------------------------------------------- Baudouin IV le lépreux, (1161-1185) roi de Jérusalem (1174-1185), fils d'Amaury Ier, roi de Jérusalem et d'Agnès de Courtenay Dès qu'il apprit à prier, on lui inculqua des règles de vie qu'il dut traduire dans les faits le jour où il devint roi : aimer, être juste, généreux jusqu'à la largesse, servir les pauvres, être fidèle à la parole donnée. En se fiant toujours à Dieu: "Fais ce que dois, advienne que pourra". Il était très beau, un cavalier tel qu'on en vit peu, intelligent, cultivé et grâce aux meilleurs professeurs de l'époque en tous domaine. Hélas, à l'âge de la puberté, on s'aperçut qu'il était lépreux. Il fut atteint très jeune de la lèpre et en fut très affaibli. Ce fut probablement Guillaume de Tyr qui se rendit compte de la maladie en constatant que Baudouin ne ressentait pas de douleurs lorsqu'il était blessé Il monta sur le trône de Jérusalem à la mort de son père en 1174, à l'âge de 14 ans. Durant les deux premières années de son règne, la régence fut assurée par Raymond III de Tripoli, puis il devint majeur. Ce fut le début d'un règne stupéfiant, étant donné, non seulement l'âge de l'héritier, mais surtout la maladie qui le rongeait : la lèpre. Le petit roi accepta la croix, embrassa la Passion, et porta la charge du royaume sous la constante menace musulmane. Peu après, ce fut le roi chevalier, responsable de la Terre Sainte, où il était né et à 14 ans, il était à la tête de son armée (souvenons-nous qu'à 16 ans Saint Louis commandait ses troupes). Il avait 17 ans, le roi Baudouin, lorsqu'il transforma une situation désespérée en victoire, grâce à une force de caractère surhumaine, face au redoutable Saladin (Salâh ad-Din). René Grousset a écrit: "Le règne du malheureux jeune homme ne devait donc être qu'une longue agonie. Mais une agonie à cheval, face à l'ennemi, toute raidie dans le sentiment de la dignité royale, du devoir chrétien et des responsabilités de la couronne en ces heures tragiques, où au drame du roi répondait le drame du royaume". Sa lèpre gagnait, affreuse, l'épuisant. Bien des conseillers lui conseillaient de se retirer et de vivre "avec de bonnes rentes". Mais la chronique met en valeur son refus "parce que, s'il était faible de corps, il avait l'âme haute et la volonté tendue au-delà des forces humaines". Il faut se rappeler qu'il mena ses hommes à 1 contre 20 ! Ainsi le 24 novembre 1177, les forces des Turcs étaient "comme une mer" pendant la bataille de Mongisard. 26000 Turcs contre la petite armée de 400 chevaliers Francs. Michel le Syrien rapporte: "Quand le Dieu qui fait paraître sa force dans les faibles, inspira le roi infirme... Il descendit de sa monture, se prosterna la face contre terre devant la Croix (les saintes reliques) et pria avec des larmes. À cette vue le cœur de tous ses soldats fut ému. Ils étendirent tous la main sur la croix et jurèrent de ne jamais fuir et, en cas de défaite, de regarder comme traître et apostat quiconque fuirait au lieu de mourir". Baudouin et Saladin conclurent ensuite une trêve en 1180, indispensable pour le royaume épuisé. Saladin avait une telle estime de la qualité du jeune roi, qu'il suffit, par exemple, qu'il fut annoncé, pour que son adversaire lève le siège de Beyrouth prête à tomber entre ses mains! Des félonies, lors de la fin de sa courte vie, le soulevèrent de réprobation. Mais il ne céda pas. Il resta roi jusqu'à la dernière minute, alors qu'en réalité il était devenu aveugle, mais conservant sa lucidité jusqu'au bout, "Christ de douleur couronné d'or et d'épines". Les efforts de Baudouin pour maintenir la paix et l'existence du royaume furent cependant diminués par deux choses : * le problème de sa propre succession : l'héritière était Sybille, sa sœur, mariée en secondes noces à Guy de Lusignan, un chevalier particulièrement démuni de sens politique. En 1183, le Roi lépreux organisa sa succession, confiant d'abord le gouvernement à son beau-frère, Guy de Lusignan, qui se révéla incompétent. Il attribua ensuite la régence, au nom de son neveu Baudouin V de Jérusalem, à Raymond III de Tripoli. Les difficultés de la succession inauguraient une suite de disputes qui allaient ébranler sévèrement le royaume latin d'Orient.
* les actes de brigandages de Renaud de Châtillon qui menaçaient la paix fragile entre le royaume et Saladin.En décembre 1183, Saladin revient avec une puissante armée et une forte escadre égyptienne. Le roi domine alors le cadavre qu'il est devenu, convoque ses troupes et se fait porter en civière. Baudouin mourut le 16 mars 1185 des ultimes phases de la lèpre, laissant le royaume à son neveu, encore enfant. Il fut enterré dans la basilique du Saint sépulcre, aux cotés des autres souverains de Jérusalem. ----------------------------------------------- | |
| | | Abbé Grossin Sénéchal
Nombre de messages : 1023 Localisation : Par grâce et aussi par vouloir, je dors en Bretagne ce soir...dans la beauté ! Date d'inscription : 04/10/2006
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Mar 27 Mar - 21:14 | |
| NOMINOË, PERE DE LA PATRIE La Bretagne historique, on peut considérer qu'elle a vécu sous trois régimes différents de gouvernement : la Bretagne indépendante, la Bretagne autonome, la Bretagne assujettie avec comme dates clés : 845, 1532, 1789. 845 avec la victoire de Nominoë à Ballon marque le départ de la première étape. Pour comprendre l'oeuvre de Nominoë, il n'est que de considérer la Bretagne aux siècles précédents. Une expression géographique : il y a en Armorique des territoires peuplés de Bretons ; il n'y a pas une Bretagne. Aux IVème et Vème siècles, la Gaule romanisée et unifiée a été envahie par différentes tribus, germaniques ou autres, qui ont détruit l'unité impériale et introduit l'anarchie avec la ruine. Le chiffre de population ? De 200 à 300 000 âmes au plus, selon Léon Fleuriot, qui fait autorité en la matière. Cette faible densité explique la relative facilité du débarquement des Bretons et de la bretonnisation de toute la région côtière. Sous les rois mérovingiens, l'Armorique semble mener sa vie en dehors du reste de la Gaule ; on ne peut guère se fier aux textes ni aux cartes des "Histoire de France" qui l'englobent dans la Neustrie. De temps à autre, les rois arrivaient à faire accepter leur autorité d'un tiern ou d'un comte, mais pour un temps, et jamais sur tout le pays. L'argument appuyé sur le versement d'un tribut ne signifie rien. En 1919, l'Allemagne fut condamnée à payer tribut pendant quinze ans : elle n'était pas pour autant gouvernée par les Alliés. Si le roi avait été le maître, il eût désigné les chefs du pays à sa guise et nommé surtout des Francs ; or, partout les tierns sont Bretons. Le système des évêchés monastiques limite fort l'influence de la métropole de Tours. En 800, deux zones : la zone bretonne, la zone gallo-franque. Quatre comté breton : la Domnonée, le Léon, la Cornouaille, le Bro-Erec ; trois comtés gallo-francs: Rennes; Nantes et Vannes : pays de "marches", c'est-à-dire de territoires militaires de défense. Le Roland de "La Chanson..." aurait été comte des marches de Bretagne. Pour renforcer leurs positions, les rois tendaient à multiplier le peuplement franc sur le substrat gallo-romain : les actes notariés de la région nord de Redon fourmillent de patronymes germaniques indiquant les nouveaux possesseurs des terres. Comtes et "marquis" sont nommés par les rois en ces pays de marches. Pas question de le faire en ces comtés bretons qui se révoltent tous les dix ou douze ans, contre ce tribut qu'on veut leur imposer. La puissante autorité carolingienne doit faire campagne en 786, 799, 811. 818, et c'est toujours à recommencer. Les comtes sont battus ; le temps de refaire leurs forces, ils remettent ça... Le drame, c'est que tierns et comtes mènent chacun leur lutte et semblent incapables de s'unir devant l'ennemi commun. S'il est puissant, on risque l'absorption irrémédiable. En 818, ils s'entendent pour reconnaître comme chef MORVAN, dit Lez-Breizh, (soutien de la Bretagne) qui vainc ainsi les comtes des marches. Mais une expédition de l'empereur frank, Louis Le Débonnaire le poursuit jusqu'à Langonnet où il est tué près de sa place forte. Guyomarc'h prend la relève et mène encore la vie dure aux Francs, si bien qu'en 826, Le Débonnaire, se disant que les Bretons se soumettront peut-être plus facilement s'ils ont à leur tête un breton, choisit un noble qu'il avait eu l'occasion de connaître comme délégué pour le tribut : NOMINOE. Il le désigne comme duc avec autorité sur tous les comtés bretons, Vannes y compris. SAVOIR ATTENDRENevenoë ou Nominoë serait originaire de Plumaugat, près de Dinan et fils d'un tiern. Le poète chroniqueur, Ermold Le Noir, le dit paysan parvenu à la suite de la découverte d'un trésor. Mais, étant du monastère de Saint-Florentin, dévasté par Nominoë, son objectivité est nulle, et son histoire n'a même pas de vraisemblance. La promotion exigeait un homme qui avait reçu une éducation de chef de par le sens politique de tout premier ordre qu'il montra. Son grand mérite a été de savoir attendre et de ne prendre l'initiative des opérations qu'avec la quasi-certitude de vaincre. Deux époques dans son gouvernement : celle de "gouverneur", celle de chef indépendant. Une date entre les deux : 840, date de la mort de Louis Le Débonnaire. Au cours de la première période, Nominoë se comporte en sujet loyal. Deux motifs à cette attitude : son serment de fidélité à Louis, en un temps où un serment était sacré ; - la faiblesse des Bretons en face d'un adversaire encore puissant. Ses buts immédiats : modérer l'impatience des tierns pour que ne s'usent pas inconsidérément les forces bretonnes et les amener à accepter de fait et pas seulement de principe son autorité. Ainsi, on comprend mieux les positions qui nous déconcertent de sa part, quand il semble prendre le parti de Louis contre ses compatriotes (aux heurts de 830, 834, 835, 837, il réprime les représailles des Bretons contre les provocations des Francs ; mais il se plaint à Louis contre les Francs). Quelques faits révèlent ses visées lointaines : il prend lui aussi les méthodes franques de gouvernement et de peuplement et pousse pacifiquement ses Bretons, paysans, guerriers et moines, vers l' Est. SA PLUS BELLE REUSSITESa plus belle réussite est d'avoir compris et appuyé saint Convoïon. En 830, Convoïon, archidiacre de Vannes, part, avec cinq compagnons bretons, à la recherche d'un site pour un monastère dans le but de se donner au service de Dieu et de "prier pour toute la Bretagne". Il conquiert la sympathie d'un chef, qui lui cède une terre au confluent de l'Oust et de la Vilaine. L'emplacement est de premier ordre au point de vue militaire : un promontoire qui domine tout le pays et commande la route des invasions. Les autres chefs sont furieux, protestent auprès de l'empereur et de l'archevêque de Tours, qui interdisent l'installation monastique. Même Nominoë ne peut les fléchir. Mais, en 834, les fils de l'empereur, révoltés contre leur père, ont remprisonné Louis. Ils essaient, en vain d'avoir l'appui de Nominoë, qui reste fidèle à l'empereur. Mais, pour obtenir l'aide de Dieu en faveur de l'empereur, il ne trouve pas de meilleur moyen que la concession, au nom de l'empereur, des terres nécessaires à l'établissement monastique de Convoïon : "Considérant les angoisses. Les tribulations de l'empereur Louis, en ce temps où les ruines s'accumulent, annonçant la fin des temps, je fais cette donation aux religieux de Redon pour que Dieu, touché par leurs prières, daigne venir en aide à l'empereur, en considération de cette aumône faite en son nom". Comment Louis pourra-t-il désavouer cette expression de fidélité ? Sur Convoïon, le jugement de Dom Lobineau l'historien : "Comme il avait l'esprit docile et le naturel heureux, il se rendit sçavant et joignit même l'éloquence au sçavoir". 840 : Louis meurt, laissant l'Empire à Lothaire, contre qui partent en guerre ses frères Louis Le Germanique et Charles Le Chauve. L'adversaire divisé et affaibli, c'est l'heure de Nominoë, c'est "l'heure bretonne". Les conditions ont changé depuis le début du siècle. Morvan n'arrivait à rallier qu'incidemment les tierns, qui n'acceptaient son commandement que pour un cas précis ; d'où sa défaite finale, abandonné par les siens. Nominoë, depuis quinze ans régente le pays, avec autorité et prestige. Il a son monde bien en mains. Questionné sur sa fidélité, il répond au Chauve qu'il est d'accord avec lui, mais ne lui prête pas serment. Et pendant que Charles est occupé contre son frère Lothaire et Pépin d'Aquitaine, Nominoë‚ s'abouche avec Lambert à qui le roi avait refusé le comté de Nantes ; tous deux descendent ravager le pays nantais en 843, Rennes et Angers en 844. Il est plus que temps que Charles accourt. Ses effectifs sont supérieurs à ceux de l'armée bretonne. Nominoë juge prudent de se rapprocher de ses bases. Il choisit son terrain de combat à deux lieues au nord de Redon : Ballon, près de Bains-sur-Oust. 845 : la première date de l'Histoire de Bretagne (une date qu'on ne trouve guère dans les manuels d'Histoire de France, et pour cause...) La bataile est le triomphe de la légère cavalerie bretonne contre les Francs lourdement armés : "Tantôt, (les cavaliers) donnent impétueusement, avec toutes leurs forces, dans la masse serrée des bataillons francs et les criblent de leurs javelots ; tantôt, ils font mine de fuir et les ennemis lancés à leur poursuite reçoivent leurs traits. Accoutumés à combattre de près, lance contre lance, les Francs restent immobiles, frappés d'étonnement, effrayés de ce nouveau péril qui leur était inconnu ; ils ne sont point équipés pour poursuivre ces troupes légères, et s'ils les attendent rangés en lignes serrées ils n'ont contre leurs coups aucun abri". (Raison du Cleuzioul). Le combat repris le lendemain, se terminant par un désastre. Charles Le Chauve s'enfuit pendant la nuit, abandonnant armée, pavillon, ornements royaux. De ce jour, Nominoë est maître incontesté de la Bretagne. Il s'applique à l'intérieur à faire reconnaître partout son autorité, évoquant les causes litigieuses à son tribunal. Il s'applique à étendre vers l'est les frontières, en s'installant sans plus de façon dans les comtés de Rennes, de Nantes et de Retz, sans s'occuper des prestations royales, déterminant ainsi les frontières qui resteront celles de la Bretagne. Ses incursions ne s'arrêtent pas là. Une pointe dans le Bessin en 846, Angers de nouveau, Le Mans en 848, en 850 ; et il était dans le Vendômois quand il mourut subitement le 7 mars 851, d'apoplexie ou d'empoisonnement. Le roi franc s'imaginait qu'il allait pouvoir reconquérir les territoires perdus. Erispoë, fils de Nominoë, puis Salomon, se chargèrent de lui faire comprendre que l'oeuvre était solide et durable. ELIMINER LES EVEQUES ETRANGERSLe chef de guerre s'était montré prestigieux ; le politique ne fut pas moins habile. On ne peut passer sous silence ses démêlés avec l'église franque. Quelle que soit religion et pays, les chefs temporels cherchent toujours à avoir sous leur coupe les chefs spirituels. C'est vrai aujourd'hui ; c'était encore plus vrai dans ce Haut Moyen Age, où les évêques avaient gardé ombre de prérogatives temporelles, depuis ce cinquième siècle qui les avait vus défenseurs de la cité. Ainsi certains devinrent-ils en même temps évêques, comtes et chefs, de guerre. L'empereur tenait donc à avoir comme chefs religieux des hommes à lui. En Armorique, il réussit souvent à installer des évêques francs, là où la métropole de Tours exerçait son autorité théorique, encore que la juridiction en territoire breton était souvent assez flottante et enchevêtrée, à cause du système des évêchés monastique. Maître de l'Armorique, Nominoë s'employa assidûment à éliminer les évêques étrangers, dont tel se donnait plus de souci de saper le pouvoir breton que de promouvoir le bien de son peuple. Convoïon fournit la méthode : il réussit à les faire prendre en défaut de simonie et à les faire démissionner d'eux-mêmes. Ces évêques s'étaient fait payer, entre autres, pour agréer des candidats à l'ordination. Pratiques courantes à l'époque mais irrégulières et réprouvées par Rome. Deux des accusés partirent se défendre à Rome. Convoïon y arriva avant eux, officiellement délégué par Nominoë. Il obtint une condamnation de principe. Pour application Nominoë réussit à Coatleu, près de Saint-Congard, en 849, une assemblée de 72 notables, religieux et laïcs, devant laquelle, couverts de confusion, les évêques simoniaques donnèrent leur démission "spontanée"... Nominoë les fait remplacer aussitôt par des Bretons. Les protestations du roi franc, du métropolitain de Tours, des autres évêques de Neustrie, le laissèrent totalement sourd. Peut-être commença-t-il lui-même les démarches pour l'érection de Dol en métropole de Bretagne ; il aurait également transformé en évêchés territoriaux Saint-Brieuc et Tréguier, régis par des moines-évêques. La délégation à Rome de 847 aura même obtenu du pape que Nominoë fût couronné "roi de Bretagne". Tous les historiens ne sont pas d'accord sur le titre. Lui y semblait assez indifférent, se faisant appeler tantôt "princeps" , tantôt "dux" ou "rex". Charles Le Chauve, en tous cas, ne reconnut officiellement le titre de "roi de Bretagne" qu'à Erispoë‚ en 851, en même temps qu'à l'autorité sur les comtés de Rennes, de Nantes et de Retz. Indifférent aux titre Nominoë avait la réalité. On comprend qu'un pareil homme ait pu être la terreur des voisins, qui ne sont pas fait faute de salir sa mémoire, le traitant de "brigand chanceux", étendant même à toute la population bretonne cet sévérité de jugement : "race menteuse, arrogante, rebelle, perfide, chrétienne de nom seulement sans rien de chrétien dans ses moeurs, sans culte et sans églises". (Ermold le Noir). Dupouy, qui ne semble guère l'aimer, le reconnaît : "prudent, patient, habile à saisir l'occasion et à la faire naître, énergique et hardi dès qu'elle se présente. Au surplus, un homme de son temps qu'il ne faut pas travestir en prince-chevalier ; ardent au pillage, pieux avec discernement"... Mais, "Nominoë a fini par vaincre ses ennemis grâce au patriotisme romantique des poètes et des historiens du XIXème siècle". (Duine) Héros national, "Pater patriae", fondateur de l'unité bretonne, fondateur de la Bretagne, voilà Nominoë. Son génie, éclate dans la durée de son oeuvre. Si aujourd'hui, nous luttons contre l'arrachement de la Loire-Atlantique, c'est parce que cette terre est bretonne depuis Nominoë, depuis 1100 ans. Il n'y a plus d'Etat breton depuis 1532 ; quatre siècle d'efforts d'assimilation n'ont pas réussi à détruire chez nos compatriotes la conscience d'être Bretons. Cette conscience nous la devons à Nominoë. VIVE SAINTE ANNE ET SAINT YVES ! VIVE LA BRETAGNE ! | |
| | | Abbé Grossin Sénéchal
Nombre de messages : 1023 Localisation : Par grâce et aussi par vouloir, je dors en Bretagne ce soir...dans la beauté ! Date d'inscription : 04/10/2006
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Mar 5 Juin - 18:22 | |
| Apparemment ce fil n'intéresse pas grand monde et c'est bien dommage ! personne n'a d'admiration pour un personnage historique ?
Allez, un petit effort, quoi ! | |
| | | E-M Laugier Thèsard Hardcore
Nombre de messages : 1801 Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Mar 5 Juin - 19:08 | |
| Il faut dire Mr l'Abbé que beaucoup de personnages Historiques que j'appréciais autrefois, sont en réalité des "mauvais". Maurras, Daudet, De Gaulle (il y a longtemps ) .... La venue de Garcia Moreno m'a fait connaitre ce personnage qui est ma Foi somme toute assez interressant, un des derniers bons de l'Histoire. Ayant commencé MGR Gaume et le Traité du Saint Esprit, j'ai en seulement une dizaine de pages été époustouflé par la qualité rédactionnelle de cet auteur, même si MGR de Ségur (lu il y a peu) était déja d'un bon niveau. Mais je m'éloigne je digresse | |
| | | Etienne VII Chevalier
Nombre de messages : 687 Localisation : Mon coeur en Bretagne, mes pieds en France, mon âme au Ciel. Date d'inscription : 03/10/2006
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Mer 6 Juin - 0:05 | |
| - Abbé Grossin a écrit:
- Apparemment ce fil n'intéresse pas grand monde et c'est bien dommage ! personne n'a d'admiration pour un personnage historique ?
Allez, un petit effort, quoi ! J'arrive monsieur l'abbé ! Vive Nominoë ! Statue de Nominoë au Mémorial de Bain-sur-Oust, près de Redon ; commune sur le territoire de laquelle se déroula la bataille de Ballon remportée par Nominoë sur Charles Le Chauve. Lorsqu'on évoque Nominoë, il faut évoquer d'autres grands saints de Bretagne, dont le grand saint Magloire, gallois de naissance, évêque de Dol et dont les reliques sont toujours aujourd'hui sous le maître-autel de l'église Saint-Jacques-dy-Haut-Pas à Paris. Nominoë lui fit de nombreuse donation pour ses fondations. Une tache dans la vie de Nominoë - qu'il chercha à réparer d'ailleurs quelque cinq ans avant de mourir en demandant aux moines de saint Magloire d'aller à Sark et de lui ramener les reliques de saint Léhon (il croyait que par leur présence et l'inetrcession du saint il pourrait obtenir le pardon divin) - fut le sac et l'incendie du monastère de Saint-Florent du Mont-Glone, en Anjou, sous le gouvernement de son vénérable abbé Didon (fêté le 3 mai). Il faut rappeler aussi qu'il fut l'oncle de saint Salomon Ier, roi de Bretagne (notons au passage que Nominoë ne revendiqua jamais le titre de roi. On ne trouve pas trace de cette dénomination pour lui dans le cartulaire de Redon alors qu'on le trouve pour son fils Erispoë et pour saint Salomon. Il était appelé prince ou duc de Bretagne). Nominoë. Saint Salomon, dont nous donnerons une notice le 25 juin prochain, fut roi de Bretagne et martyr : Saint Salomon était de la race des anciens princes Bretons. Il était fort jeune, quand Rivallon, son père, mourut, et son oncle Nominoë eut pour lui des soins et des bontés dont Salomon resta toujours reconnaissant. Après la mort de Nominoé, en 851, il n'eut pas les mêmes égards ni le même attachement pour Erispoé, son successeur. Sous prétexte qu'il descendait du frère aîné de Nominoé, et qu'il avait plus de droits sur la Bretagne que son cousin, il se mit à caballer contre lui, et obtint du roi Charles-le-Chauve, en 853, le tiers de la Bretagne, sous la suzeraineté d'Erispoé. Cette première satisfaction le rendit paisible pendant quelques années. Mais en 857, craignant de voir passer la couronne sur une autre tête, par le mariage de la fille de son rival, il ourdit une noire conspiration, et ne craignit pas de poursuivre Erispoë jusque dans une église, et de l'assassiner sur l'autel même. Statue de saint Conwoïon. Eglise Saint-Eloy de Comblessac, Bretagne. Les Bretons, ignorant ce crime, acceptèrent Salomon pour roi, et l'aidèrent à repousser les Francs qui cherchaient à envahir la Bretagne. A part son crime, Salomon avait toutes les qualités que l'on peut souhaiter dans un prince : une taille majestueuse, la science de la guerre, un courage intrépide ; il fît aussi paraître depuis beaucoup de justice et de piété. Mais Dieu, qui ne laisse jamais le crime impuni, suscita à Salomon une foule d'affaires et d'épreuves qui servirent à expier son péché et à sanctifier son âme. Sans parler des guerres qu'il eût à soutenir contre les Francs et contre les Normands, il dût s'occuper des évêques injustement déposés, en 847, par Nominoé, et cette épineuse affaire lui occasionna bien des correspondances et bien des embarras, soit avec les évêques, soit avec le pape lui-même. Sans compter les pénitences qu'il accomplissait, Salomon, pour se purifier de plus en plus, multipliait les bonnes oeuvres, bâtissait le monastère de Plélan (aujourd'hui Plélan-le-Grand en bordure de la Forêt de Brocéliande en Ille-et-Vilaine) ou de Saint-Maixent (ou Saint-Maxent, aujourd'hui Maxent en Ille-et-Vilaine), et le comblait de dons magnifiques. Cependant, une conspiration se tramait aussi contre Salomon : la peine du Talion lui était réservée. Surpris par les conjurés et incapable de résister, il prit la fuite et se réfugia dans un petit monastère aux confins du Poher et du Léon, dans une paroisse appelée jadis Mezzer-Salün (" martyr de Salomon "), et aujourd'hui " La Martyre " (Finistère). Les rebelles investirent sa retraite le 23 juin 874. Un reste de religion les empêcha de rien entreprendre contre lui le jour suivant, fête de la nativité de saint Jean Baptiste. Ils lui envoyèrent seulement un évêque pour l'engager à quitter son asile et à se rendre volontairement pour éviter la profanation possible du lieu saint. Salomon, résigné à tout, se munit du Sacrement de l'Eucharistie et se présenta devant ses ennemis avec un courage magnanime. Les Bretons, frappés de respect, n'osèrent tirer l'épée contre lui, et ils le livrèrent à Fulcoald, et à quelques autres Français qui lui firent crever les yeux par son propre filleul. Le vieux roi ne pût survivre à ce cruel supplice et fût trouvé mort le lendemain, 25 juin 874. C'est encore le jour où l'Eglise de Vannes honore sa mémoire. Le corps du roi Salomon fut inhumé dans le monastère de Plélan ou de Saint-Maixent, conformément aux désirs qu'il avait exprimés de reposer auprès de la reine Wembrit. Plus tard, ce corps fut enlevé, probablement pendant les ravages des Normands, et transporté, paraît-il, jusqu'à Pithiviers, au diocèse d'Orléans, où une église fût érigée en son honneur. Cependant une partie de ses reliques resta ou revint en Bretagne, car l'église de Saint-Salomon, à Vannes, possédait quelques ossements de ce saint roi jusqu'à la révolution ; depuis la destruction de l'église de Saint-Salomon en 1793, les reliques ont été transférées à la cathédrale, où elles sont encore l'objet de la vénération des fidèles. Le souvenir de Nominoë est toujours vivant chez les Bretons. Le bagad de Redon s'est mis sous son patronnage : Le Bagad Nominoë de Redon. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Pythéas Jeu 7 Juin - 0:44 | |
| Personnellement, si on met de côté les personnages historiques exceptionnels que sont les Christ et les grandes figures de l'Eglise, j'ai une prédilection pour les explorateurs...y compris païens. Avec une prédilection pour Pythéas, explorateur grec né à Marseille vers 380 avant notre ère, qui s'est aventuré jusqu'en Islande (qu'il baptise Thulé) et a également découvert les pays baltes, d'où le part le commerce de l'ambre, et l'île de Scandinavia (l'île suédoise de Bornholm). C'est proprement fascinant au vu des faibles connaissances géographiques dont il disposait. A l'époque, la cartographie était centré sur la méditerranée: ci-dessous une carte du monde dont disposait Pythéas lors de son voyage. Pythéas ramène non seulement un récit complet de ses voyages, mais également des notes concernant les latitudes enregistrées depuis le départ: - il établit la corrélation entre les marées et les phases de la lune, - il voit le soleil de minuit durant le solstice d'été, - il cartographie les frontières de la Grande-Bretagne et lui donne des proportions précises avec un rapport : 3 - 6 - 8, - il calcule la latitude du cercle arctique avec une erreur de quelques degrés, - il confirme la sphéricité de la terre et les travaux de ses maîtres Une vue d'artiste du bateau de Pythéas tentant de naviguer dans la mer gelée. Pour en savoir plus sur les voyages de Phinéas: http://infog.free.fr/Pytheas/fla2/index.html Sinon, il y a bien entendu Leif Ericsson (v. 975-1020), le premier Européen à avoir dirigé une expédition sur le continent américain et à y avoir envoyé des prêtres catholiques( ), et Magellan pour la première circumnavigation. Quant à Marco Polo, je fais un blocage (à tort?) du fait qu'il ait été marchand de Venise.
Dernière édition par le Jeu 7 Juin - 1:18, édité 1 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Anne de Kiev Jeu 7 Juin - 1:17 | |
| Du côté des femmes (tiens, d'ailleurs, personne n'avait pensé à poster sur un personnage féminin?), j'ai toujours été fasciné par Anne de Kiev, petite-fille de Saint Vladimir, prince de la Rous' de Kiev qui renonça à un harem de mille concubines pour se convertir au christianisme. Elle épousa le roi de France Henri 1er en 1051, trois ans avant que n'éclate le schisme d'Orient. Jamais, dans toute l'histoire de France, une reine de France n'est venue d'une contrée aussi éloignée qu'Anne de Kiev. Après la mort de son épouse Mathilde de Frise, Henri Ier chercha à contracter un nouveau mariage, mais l'Allemagne, dont la famille était selon lui son seul espoir, lui était interdite, car l'alliance était assimilée par l'Église à la parenté, et toutes les cousines de la reine morte, jusqu'au septième degré, étaient interdites au malheureux veuf. Sur le conseil de son beau-frère Baudouin, il envoya dès 1045 des observateurs de confiance dans tous les royaumes d'Orient, qu'il chargea de lui signaler toutes les princesses à marier dont ils pourraient entendre parler dans ces lointaines contrées. Pendant quatre ans, Henri attendit qu'on lui signalât une fiancée possible, car toutes les princesses dont on lui parlait étaient peu ou prou ses parentes. Son humeur s'en trouva modifiée : il devint coléreux et méchant, même avec ses concubines, et lorsqu'elles manifestaient un désir de tendresse, « il faisait l'agacé, nous dit un chroniqueur, et les battait durement ». Elles finirent par s'enfuir du palais, laissant le roi déçu, amer et sans consolation. En avril 1049, l'un de ses informateurs lui révéla que le grand-duc Iaroslav Vladimirovitch, qui régnait à Kiev, avait une fille prénommée Anne, qui n'avait aucun lien de parenté avec Henri et qui était, en outre, d'une beauté ravissante. Sa mère était Ingrid de Suède et de Norvège. La future épouse du roi ne manquait pas de patronymes, puisqu'on la connaît sous les noms d'Anne de Kiev, Anne de Russie, Anne de Ruthénie, Anne d'Ukraine, Anne d'Esclavonie et quelques autres. En apprenant qu'on parlait d'elle, de sa grâce, de son esprit, de ses cheveux blonds et de sa bouche sensuelle jusqu'à Constantinople, le roi eut l'œil pétillant. Il chargea Roger, évêque de Châlons-sur-Marne, de porter des bijoux à Iaroslav de la part du roi de France et de lui demander la main de sa fille. Favorable à une politique d'ouverture, le prince de Kiev, l'un des douze fils de Vladimir le Grand qui avait converti le pays au christianisme, accepta la proposition, et Anne arriva à Reims au printemps 1051, apportant une dot considérable en belles pièces d'or frappées à Byzance. Si Henri l'attendait avec une grande émotion et un peu d'inquiétude, ses craintes s'évanouirent lorsqu'il vit la fille du grand-duc. Il en devint immédiatement fort épris. La légende veut qu'au moment où elle descendit de son chariot, le roi, incapable de se maîtriser plus longtemps, se soit précipité sur elle pour l'embrasser avec une belle ferveur. La princesse n'ayant pas protesté contre cette ardeur un peu hâtive, la foule, dit-on, put contempler les fiancés, qui ne s'étaient jamais vus encore, serrés l'un contre l'autre comme des amants. On assure également que, lorsqu'ils eurent fini de s'embrasser, Anne se dégagea et dit à Henri, en rougissant un peu : « Je suppose que c'est vous, n'est-ce pas, qui êtes le roi ?... » Le mariage eut lieu à Reims le 19 mai 1051. Henri avait alors quarante-trois ans et Anne dix-neuf. La reine, sacrée le même jour par l'archevêque Guy de Châtillon, fut appliquée à la prière, libérale envers les pauvres, sensible au malheur, n'occupant le trône que pour y paraître comme compagne du roi, et pour accorder des grâces. Elle ne fut pas épargnée par la dislocation de sa famille d'origine : en 1052 son frère Vladimir mourut, sa mère Ingrid disparaissant dix-huit mois plus tard ; en février 1054, son père Iaroslav s'éteignit, deux autres frères décédant peu de temps après. Anne de Kiev eut quatre enfants avec Henri Ier : Philippe (premier prince de la maison de France à porter ce prénom grec), né en 1052, qui deviendra roi de France sous le nom de Philippe Ier ; Robert, né en 1054 et mort vers 1063 ; Emma, née en 1055 et morte vers 1109 ; Hugues, né en 1057 et mort en 1102, qui fut comte de Vermandois sous le nom de Hugues Ier, prit plus tard la croix avec Godefroy de Bouillon et combatit à Nicée, Doryleum et Antioche. Le 29 mai 1059, Philippe, fut sacré roi à Reims, du vivant de son père Henri Ier. Il fut le premier roi de France à prêter serment sur l'Evangéliaire de Reims qu'Anne avait amené avec elle en France en 1051. Ecrit par Saint Procope, il s'agit d'un des plus anciens documents de la langue littéraire ruthène (ukrainienne). La première alliance franco-russe ne devait pas être longue, car Henri Ier mourut brusquement à Vitry-aux-Loges le 4 août 1060. Aussitôt, Anne se retira au château de Senlis avec son fils Philippe, qui avait été sacré roi du vivant de son père. La reine mère ne s'était pas vu confier la tutelle de ce fils ; il n'y avait pas à cet égard de coutume établie. Baudouin V, oncle du roi mineur, fut désigné tuteur-régent. Afin d'éviter les troubles, la famille royale se montra : en 1060, séjour à Dreux, Paris, Senlis, Étampes. En 1061, à Compiègne, Reims, Senlis, Paris. Anne vécut dès lors libre de tout souci politique dans son domaine valoisien, se retirant d'abord à l'abbaye de Saint-Vincent de Senlis. Un chroniqueur nous dit qu'elle aimait beaucoup Senlis, « tant par la bonté de l'air qu'on y respirait que pour les agréables divertissements de la chasse à laquelle elle prenait un singulier plaisir ». Elle y ajouta rapidement d'autres agréments. En effet, malgré son veuvage récent, la reine Anne se mit à organiser des réceptions mondaines qui furent très courues. De nombreux seigneurs des environs prirent l'habitude de venir lui faire leur cour et plus d'un parmi eux, rapporte le vicomte de Caix de Saint-Aymour, « apportait ses hommages non seulement à la reine, mais aussi à la femme ». C'est ainsi qu'au bout de trois ans elle épousa Raoul le Grand, comte de Crépy-en-Valois, son aîné de quelques années, qui possédait de nombreux titres : compte de Crépy, de Valois, du Vexin, d'Amiens, de Bar-sur-Aube, de Vitry, de Péronne et de Montdidier. Il était l'un des plus puissants seigneurs de France, se plaisant à dire qu'il ne craignait ni les armes du roi, ni les censures de l'Église. En juin 1063, il répudia Haquenez, sa tendre et juvénile épouse, et enleva la reine, complice, lors d'une des promenades en forêt dont elle avait l'habitude, pour l'épouser. Cet enlèvement et le mariage semi-clandestin causèrent un grand scandale dans tout le royaume. En suivant un homme marié, la reine se rendait coupable d'adultère, trois ans après la mort du roi Henri. Haquenez apprenant la raison pour laquelle elle avait été répudiée, se rendit à Rome pour se plaindre au pape Alexandre II, qui l'accueillit avec bonté et chargea Gervais, archevêque de Reims, d'effectuer une enquête, avant d'enjoindre Raoul de se séparer de la reine et de reprendre sa femme légitime. Devant le refus du comte, le pape l'excommunia et déclara nul son mariage avec Anne. Bravant les foudres de Rome, les deux amoureux voyagèrent ensemble dans le royaume, se cachant si peu, montrant une telle absence de remords, qu'on finit par admettre leur union. Quelques années plus tard, le roi Philippe Ier trouva sage de se réconcilier avec eux, admettant même Raoul à la cour. Anne y reparut à son tour avec le titre de reine mère quand le comte mourut, en 1071 ou 1074. On eut pour elle le plus grand respect, et elle régna sur le palais, bien qu'elle ne s'occupât point des affaires de l'État. On a dit qu'elle était ensuite retournée en Russie, mais sa tombe, trouvée en 1682 dans l'abbaye de Villiers, près de La Ferté-Alais, donnerait à penser qu'elle n'a pas quitté la France, à moins que le monument funèbre qui portait pour inscription : Anne, femme de Henri, ne fût qu'un hommage de la reconnaissance des religieux, et non le lieu de la sépulture de cette princesse. Plus sûrement, ayant obtenu une terre sise à Verneuil, près de Melun, elle y serait morte vers 1076 et assurément avant 1080, sans avoir connu son petit-fils, le futur Louis VI, né en 1081. Une ouvrage de la journaliste Jacqueline Dauxois sur Anne de Kiev: http://www.france-ukraine.com/Anne-de-Kiev-par-Jacqueline.html |
| | | Dhuoda Chevalier
Nombre de messages : 749 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Jeu 7 Juin - 10:36 | |
| Je reprends le texte de Marcel Fabre sur la princesse Dhuoda, mis sur un autre fil par par Etienne VII, dans une version plus lisible (police de caractère plus grande et fond moins foncé). Il y aurait beaucoup à dire sur ce personnage qui m'avais marquée pendant mes études, à une époque où il était bien difficile de se procurer même le texte du manuel, merci internet...(j'y reviendrai quand j'aurai plus de temps). http://www.nimausensis.com/personnages/Dhuoda.htm J'espère que vous vous laisserez toucher et édifier par cette "femme d'élite dans un siècle de fer". | |
| | | Abbé Grossin Sénéchal
Nombre de messages : 1023 Localisation : Par grâce et aussi par vouloir, je dors en Bretagne ce soir...dans la beauté ! Date d'inscription : 04/10/2006
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Jeu 7 Juin - 11:08 | |
| Le texte du manuel d'éducation de Dhuoda a été publié en 1975 par les éditions du CERF, collection Sources Chrétiennes. il fut réédité en 1997.
On le trouve en vente sur internet :
http://librarius.net/boutique_librarius/product.php?productid=4897&js=n | |
| | | Dhuoda Chevalier
Nombre de messages : 749 Localisation : Paris Date d'inscription : 11/03/2007
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Jeu 7 Juin - 15:09 | |
| Ah ça, monsieur l'abbé, ce n'est pas très élégant de révéler publiquement l'âge d'une dame HIHIHIHI | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Dim 1 Juil - 18:02 | |
| Godefroy de BouillonJe ne suis pas digne de porter une couronne d'or,là ou le Roi des rois n'eut qu'une couronne d'épines. - Citation :
- Godefroy de Bouillon, premier souverain chrétien de Jérusalem, mais qui refusa le titre de roi pour celui, plus humble, d'avoué du Saint-Sépulcre, naquit vers 1058 à Boulogne-sur-Mer, et non à Baisy-Thy en Belgique comme certaines rumeurs le prétendent.
Fils de sainte Ide d'Ardenne, héritière des ducs de Basse-Lotharingie et d'Eustache II, comte de Boulogne, du royaume de France, Godefroy de Bouillon est un descendant de Charlemagne et, comme son illustre ancêtre, un personnage de légende.
Godefroy est né fils cadet en 1060. Son éducation de chevalier est faite par son oncle Godefroy III le Bossu à Bouillon. À la mort de ce dernier il hérite de ses terres. Toutefois, si l'empereur d'Allemagne lui concède l'office de marquis d'Anvers (1076), il lui interdit, en tant que roi de Germanie, le titre de duc de Basse-Lotharingie comme le souhaitait son oncle dans son testament. Godefroy se range néanmoins fidèlement au côté d'Henri IV dans la Lutte d'Investiture qui oppose l'empereur germanique et le pape Grégoire VII; et entre dans Rome les armes à la main. Pour le récompenser de ses fidèles et loyaux services, l'empereur germanique le reconnaît finalement duc de Basse-Lotharingie en 1087. Il règne donc désormais sur un duché s'étendant entre la France et le Rhin qui couvrait le Brabant, le Hainaut, le Limbourg, le Namurois, le Luxembourg et une partie de la Flandre. Mais ayant été gravement malade peu après cette expédition sur Rome, il fit vœu, pour réparer ses torts, d'aller défendre les Chrétiens en Orient. - Citation :
- L'un des premiers à répondre à l'appel d'Urbain II, en 1095, Godefroy de Bouillon devient aussi l'un des principaux chefs de la première croisade. En 1096, pour financer son départ, il vend le château de Bouillon à Otbert, prince-évêque de Liège et Sténay au prince-évêque de Verdun. Parti de Bouillon le 15 août 1096 avec une suite nombreuse, il passe par Ratisbonne, Vienne, Belgrade et Sofia, arrive à Constantinople, et se heurte aussitôt à Alexis Comnène. Après avoir longuement négocié avec l'empereur de Constantinople sa traversée du Bosphore et s'étant engagé à lui restituer les territoires qu'il reprendrait aux Turcs, il pénétra en Asie. Il s'empara d'abord de Nicée, vainquit ensuite les Turcs à Dorylée puis prit d'assaut Antioche.
Il est au premier rang lors de la prise de Jérusalem en 1099 (les deux premiers sont Letold et Gilbert de Tournai, puis vient Godefroy suivi de son frère Eustache). La couronne de roi de Jérusalem lui est proposée après la prise de la ville, mais il la refuse, arguant qu'il ne pouvait pas porter une couronne d'or où Jésus Christ devait porter une couronne d'épines. Il acceptait le titre d'Avoué du Saint-Sépulcre et se contenta du titre de baron. Ce choix signifiait qu'il considérait la Terre sainte, Jérusalem avant tout, comme la propriété du Christ et donc, par extension, du Saint siège. Il se positionnait ainsi en serviteur, en défenseur de l'Église. Il était nominalement seigneur du Saint-Sépulcre tout en se maintenant sous l'autorité ecclésiastique. Son titre lui conférait les responsabilités suivantes : il devait d'abord avec ses vassaux garder Jérusalem et le tombeau du Christ, puis il devait ensuite distribuer des terres aux chevaliers, conquérir et pacifier les villes aux alentours, rendre la justice et pérenniser l'économie locale. Il donna à ses nouveaux États un code de lois sages, connu sous le nom d' Assises de Jérusalem. Godefroy et les barons reçus par l'empereur Alexis - Citation :
- Il mourut le 18 juillet 1100 en revenant d'une expédition contre le sultan de Damas, qu'il avait battu devant Ascalon; on soupçonna qu'il avait été empoisonné après avoir mangé une pomme de cèdre que lui avait offert l'émir de Césarée. Son frère Baudouin, qui avait aussi participé à la croisade, devient roi. Après avoir abandonné Edesse, il se fait couronner le 25 décembre.
Albert d'Aix, chroniqueur allemand, reconstitua vers 1100-1110 l'histoire et les hauts faits du duc. Guillaume de Tyr contribua au XIIIe siècle à la légende de Godefroy de Bouillon dans son ouvrage intitulée l'Histoire d'Eraclès. On raconte de lui des exploits extraordinaires, et généralement fabuleux ; il joignait au courage la prudence, la modération et la piété la plus vive. Le seigneur de Bouillon devint le chevalier au cygne que l'on retrouve dans Lohengrin. Le Tasse l'a choisi pour le héros de son poème. Sa statue équestre orne la place Royale de Bruxelles.
Albert d'Aix écrivait ceci peu après 1100 à propos de Godefroy de Bouillon lors de la prise de Jérusalem en juin 1099 : « tandis que tout le peuple chrétien […] faisait un affreux ravage des Sarrasins, le duc Godefroy, s'abstenant de tout massacre, […] dépouilla sa cuirasse et, s'enveloppant d'un vêtement de laine, sortit pieds nus hors des murailles et, suivant l'enceinte extérieure de la ville en toute humilité, rentrant ensuite par la porte qui fait face à la montagne des Oliviers, il alla se présenter devant le sépulcre de notre seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu vivant, versant des larmes, prononçant des prières, chantant des louanges de Dieu et lui rendant grâces pour avoir été jugé digne de voir ce qu'il avait toujours si ardemment désiré ». |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Votre (Vos) Personnage(s) historique(s) favori(s)? Dim 1 Juil - 18:03 | |
| http://fr.wikipedia.org/wiki/Godefroy_de_Bouillon |
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