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| Lorenzo Valla et les "mensonges" de l'Eglise | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Lorenzo Valla et les "mensonges" de l'Eglise Lun 14 Mai - 11:44 | |
| - Wikipedia a écrit:
- Lorenzo Valla, dit aussi Laurentius della Vale (Rome, 1407–1457), humaniste, philosophe et polémiste italien.
Lorenzo Valla étudia le latin et le grec à Rome sous la direction des professeurs Leonardo Bruni et Giovanni Aurispa, puis la rhétorique et la philosophie à l'université de Padoue. Tenté par la carrière diplomatique, il dut cependant se résoudre, après deux échecs successifs auprès du Saint-Siège (1428, 1431), à enseigner dans les universités de Pavie, Naples et Rome.
Finalement, il obtint en 1433 la protection d'Alphonse V d'Aragon et rejoignit la cour de Naples comme secrétaire particulier. Cet emploi laissait tout loisir à Valla de poursuivre ses recherches sur les écrits des Pères de l'Eglise. Les résultats de ses études sur les Actes des Apôtres, tendant à démontrer que ce livre n'avait pas été rédigé par les Apôtres eux-mêmes, lui valut une mise en accusation devant l'Inquisition, dont il se tira avec l'appui de son protecteur. Il publia ensuite que la lettre du Christ à Abgarus, ainsi que d'autres documents naguère considérés comme sacrés, était un faux, mettant en cause le caractère chrétien de l'idéal monastique. Lorsqu'en 1444 il voyagea à Rome, il ne put échapper à la haine de ses nombreux ennemis qu'en se déguisant pour s'enfuir à Barcelone, d'où il reprit le bateau pour Naples.
La roue tourna à la mort du pape Eugène IV en février 1447 : Valla était à ce moment à nouveau à Rome lorsque le nouveau souverain pontife, Nicolas V, le recruta comme secrétaire apostolique et le fit nommer à la Curie romaine. Désormais respecté pour son savoir, Valla conserva son crédit sous le règne de Calixte III.Dans ses premiers travaux, il se présenta comme un porte-parole ardent d'un nouvel humanisme devant réformer la langue et l'éducation. Il rechercha des textes oubliés de l'Antiquité classique, pensant que l'esprit gréco-romain qui avait été perdu au Moyen Âge devait être rétabli. Connaissant aussi bien le grec que le latin, il fut choisi par le pape Nicolas V pour traduire Hérodote et Thucydide en latin.
Par sa focalisation sur des disciplines humanistes, c'est-à-dire la poésie, la rhétorique, l'éthique, l'histoire et la politique, il accorda une dignité spéciale à la vie et à la conduite de l'homme. Dans un travail exemplaire, Valla démontra que le long texte nommé Donation de Constantin n'était qu'une contrefaçon grossière puisque le texte latin avait été écrit très vraisemblablement en 754, soit quatre siècles après la mort de Constantin Ier en 315.
Quelqu'un pourrait-il m'expliquer: - si la Donation de Constantin et la lettre d'Abgarus sont vraiment des faux comme Valla l'avait affirmé et, si non, qu'a fait l'Eglise pour défendre l'authenticité de ces documents? - pourquoi Valla a bénéficié d'une telle protection de la part de certains papes? |
| | | Parvulus Page
Nombre de messages : 115 Localisation : «Un saint triste est un triste saint.» Date d'inscription : 08/05/2007
| Sujet: Re: Lorenzo Valla et les "mensonges" de l'Eglise Lun 14 Mai - 13:29 | |
| Tiré du tout dernier ouvrage d'Alain Pascal, La Renaissance, cette imposture, dernier tome de sa série La Guerre des gnoses, pp.166-167:
[quote][...] le latiniste païen Valla y [à Rome, note de P.] vient également. Le destin de Valla est extraordinaire. Convoqué par l'Inquisition pour ses écrits, Valla se moque du tribunal ecclésiastique et continue ses attaques contre l'Eglise, sur le plan politique, mais aussi sur le plan doctrinal. Non seulement, il n'est pas condamné, mais plus étonnant encore, lorsque Nicolas V devient pape, Valla le rejoint à Rome! On pourait penser que le pape commet une imprudence en accueillant un humaniste païen qui a été l'ennemi de la papauté, mais n'est-ce pas plutôt un signe de tolérance, ou mieux encore, une tentative de sanctifier le paganisme? À Rome, Valla tente de concilier la sagesse antique avec la foi chrérienne? Nous ne saurions dire qu'il y a réussi puisque son œuvre prépare et annonce celle d'Erasme... Toutefois, Valla meurt quasi chrétiennement en 1457 après que son érudition eut permis à la papauté de “récupérer» la culture latine, en plus de la grecque. Avec Filello, Bessarion et Valla, l'humanisme païen est ancré de nouveau à la foi. C'est le temps d'un humanisme chrétien qui unit Rome et Byzance, le latin et le grec. Naples et Florence sont renvoyées dos à dos.
Les faits relatés ainsi par A. Pascal se situent après l'épisode de la dénonciation du testament de Constantin. Je ne sais s'ils constituent une réponse suffisante à la question de Garcia Moreno. De plus savants que moi pourraient apporter leur contribution.
P.S.: dans tout son bouquin, A. Pascal fait la distinction entre le paganisme et la gnose. Valla se proclame païen, mais --toujours selon Pascal-- il n'est pas contaminé par l'averroïsme et les autres cochonneries ésotériques du temps. Son paganisme est agressivement antichrétien, dirigé contre la mortification et le renoncement au monde, mais il ne se croit pas obligé de souscrire aux métaphysiques aberrantes des occultistes et des gnostiques. Encore une fois, c'est ce que dit Pascal, et j'espère que de plus savants rectifieront s'il se trompe. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Lorenzo Valla et les "mensonges" de l'Eglise Dim 20 Mai - 11:32 | |
| Il faut savoir que Valla a contesté l'authenticité de la donation de Constantin (il le fait remonter à l'époque de Pépin le bref, soit 440 ans après Constantin) mais n'a pas pour autant remis en cause le contenu de la Donation - à savoir le fait que le pape bénéficiait de l’imperium (pouvoir impérial) sur l'Occident. Loin de contester ce document, les rois puis empereurs francs paraissent au contraire l'avoir avalisé puisqu'ils se fondent dessus quand ils accordent ou confirment des privilèges à la papauté : donation de Pépin (754). pactum ludovicianum, conclu par Louis le Pieux (817). pactum ottonianum, conclu par Othon Ier (962). actes d'Henri II (1020). actes d'Henri V (1111). actes d'Otton IV (1201). actes d'Henri VII (1301). actes de Sigismond (1433). Il est même probable que la "donation de Constantin" ait été rédigée par la cour de Pépin le bref à l'occasion de l'acte de donation de 754. En effet, la distorsion évidente entre la publicité du texte en Gaule carolingienne et l'obscurité de son statut à Rome peut plaider en la faveur d'un faux carolingien. L'attitude des premiers carolingiens, qui ont mis leur bras au service de l'Eglise, illustre bien le fait que ceux-ci étaient conscients de ne tenir leur pouvoir temporel que de l'Eglise (cf la théorie des deux glaives, temporel et spirituel: l'Eglise confie le premier glaive au prince - cérémonie du sacre - et conserve le second). Les gibelins (partisans d'un pouvoir impérial indépendant du pape) n'avaient donc aucune raison de s'appuyer sur la fausseté supposé du document pour appuyer leurs revendications, puisque ce document avait été avalisé par les empereurs eux-mêmes. Au lieu de cela, ils ont préféré renverser le sens du texte : ainsi, selon Marsile de Padoue, si l'Empereur Constantin a accordé au pape des pouvoirs temporels, cela prouve bien la supériorité du premier sur le second. Il faudrait voir si Charles Quint a repris cette argumentation, mais ceci fait partie d'un autre fil. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Lorenzo Valla et les "mensonges" de l'Eglise Dim 20 Mai - 12:10 | |
| Concernant la lettre d'Abgar, roi d'Edesse, à Jésus, je n'ai qu'une seule source qui vaut ce qu'elle vaut: il s'agit des visions mystiques d'Anne-Catherine Emmerich (béatifiée par Subito). En tout cas, ces visions "prouvent" que cette lettre a existé (mais je crois que ce que Valla remettait en cause n'était pas son existence, mais l'authenticité du document authentifié par Saint Jérôme). - Anne-Catherine Emmerich
a écrit: - Trois semaines après la Pâque, [...], je fus témoin d'une scène qui se passa dans une ville non loin de Damas. Un roi souffrait d'une éruption qui, à demi sortie, lui était tombée sur les pieds, de telle sorte qu'il boitait. Des voyageurs lui avaient beaucoup parlé de Jésus, de ses miracles et de l'irritation qu'il avait excitée parmi les Poldèves le jour de Pâques; ce qu'ils racontaient inspira au roi, qui était homme de bien, une grande affection pour Jésus et le désir de le voir. Il espérait même être guéri par lui, et il lui écrivit pour l'appeler auprès de sa personne. En outre il manda un jeune homme de sa cour qui savait peindre, et lui remit sa lettre, lui ordonnant de faire le portrait de Jésus, s'il ne pouvait pas le déterminer à satisfaire à sa demande, qu'appuyaient des présents. L'envoyé partit aussitôt avec six serviteurs, lui sur un chameau, eux sur des mules.
Je vis cet homme arriver avec sa suite à quelque distance de l'endroit où Jésus enseignait, et où plusieurs personnes avaient établi leurs tentes. Il chercha sur-le-champ à pénétrer jusqu'à lui. Ne pouvant pas lui parler pendant qu'il prêchait, il voulut du moins l'écouter et faire en même temps son portrait. Depuis longtemps déjà il s'efforçait en vain de se faire jour à travers la foule attentive, lorsque Jésus, l'apercevant, dit à un ancien disciple de Jean qui se trouvait près de lui, d'aider cet homme qui ne pouvait écarter la foule, de le faire approcher et de lui donner place sur un banc. Le disciple, après avoir conduit l'envoyé au lieu désigné par Jésus, fit aussi asseoir les gens de sa suite, de manière qu'ils pussent voir et entendre le Seigneur. Ces derniers apportaient les présents du roi, qui consistaient en étoffes, en petites plaques d'or et en plusieurs couples de beaux et bons agneaux. Le fidèle envoyé, tout joyeux de se placer en face du Sauveur, s'empressa de dresser son chevalet sur ses genoux, regarda Jésus avec une attention pleine d'admiration et se mit à l'oeuvre. Il fit d'abord l'ébauche de sa tête et de sa barbe. Il couvrit ensuite la tablette de quelque enduit, puis il retoucha à plusieurs reprises son esquisse avec le crayon; il continua longtemps ce travail, mais sans arriver à en être content. A chaque regard qu'il jetait sur Jésus, son visage semblait lui causer un étonnement nouveau, et il se voyait contraint de recommencer. Jésus enseigna quelque temps encore, et envoya ensuite dire à cet homme qu'il pouvait se présenter et remplir son message. Il vint donc vers le Sauveur, suivi des serviteurs et des présents. Il ne portait pas de manteau, mais seulement un vêtement court qui ressemblait à l'habit des trois rois. Le tableau, qui avait la forme d'un bouclier, était suspendu par un cordon à son bras gauche; dans la main droite il tenait la lettre du roi. Il se prosterna ainsi que les siens la face contre terre devant le Seigneur, et il dit : "Votre serviteur est l'envoyé d'Abgar, roi d'Edesse, qui est malade; il vous adresse cette lettre, et vous supplie d'agréer ces présents." Jésus lui répondit qu'il était satisfait des bonnes dispositions de son maître, puis il ordonna aux disciples de prendre les dons et de les distribuer aux plus pauvres des assistants, ensuite il ouvrit la lettre. Je ne me souviens plus du contenu, sinon que le prince lui disait, entre autres choses, qu'il avait le pouvoir de ressusciter les morts, et qu'il le priait de vouloir bien venir le guérir. Lorsque Jésus eut lu la lettre, il la retourna, prit un crayon, qu'il tira de son sein, et écrivit plusieurs mots en gros caractères, après quoi il la replia. Jésus se fit alors donner de l'eau, se lava le visage, contre lequel il pressa l'enveloppe molle de la lettre, qu'il remit enfin à l'envoyé. Celui-ci l'appliqua sur son portrait, (je crois que Jésus lui avait dit de le faire) : alors le portrait changea d'aspect et devint parfaitement ressemblant. Le peintre, ravi de joie, montra le portrait aux assistants, se prosterna devant Jésus, et s'en retourna aussitôt. Quelques-uns des serviteurs d'Abgar restèrent auprès de Jésus, qui, après cette prédication, traversa le Jourdain et se rendit à la seconde fontaine baptismale de Jean. Ils s'y firent aussitôt baptiser. Je vis cependant l'envoyé arriver à Edesse. Le roi vint au-devant de lui dans son jardin, et fut profondément ému en regardant le portrait et en lisant la lettre. Il s'amenda, et renvoya un grand nombre de femmes avec lesquelles il vivait.
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| | | E-M Laugier Thèsard Hardcore
Nombre de messages : 1801 Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Lorenzo Valla et les "mensonges" de l'Eglise Dim 20 Mai - 21:05 | |
| Au risque de passer pour un "obscurantiste" doublé d'un paresseux intellectuel, je me contenterais du début du message pour faire une conclusion: - Citation :
- Lorenzo Valla, dit aussi Laurentius della Vale (Rome, 1407–1457), , humaniste, philosophe et polémiste italien.
trois coups de glaive et au trou | |
| | | RENE 54 Postulant
Nombre de messages : 46 Date d'inscription : 17/05/2007
| Sujet: Re: Lorenzo Valla et les "mensonges" de l'Eglise Lun 21 Mai - 13:41 | |
| Je n’ai pas d’éléments concernant la Donation, si ce n’est la copie de cette donation trouvée sur internet : ]http://asv.vatican.va/fr/visit/p_nob/doc_don_costantino.htm
Il ne faut pas oublier qu’avant la conversion de Constantin, les empereurs s’arrogeaient le droit d’être les chefs de religion, voire même de se prétendre des dieux. Constantin comprit qu’il ne pouvait être le chef de cette religion nouvelle comme il l’était de l’ancienne. N’ayant aucun pouvoir d’ordre que possédaient les évêques, les actes du sacerdoce lui étaient interdits par ce fait même. Le Dictionnaire d’Apologétique de d’Alès précise :
« Repoussé du sanctuaire par ce côté (absence de pouvoir d’ordre) il trouva un biais pour y pénétrer quand même. Lui-même, à ce que rapporte son historien et panégéryste, Eusèbe, eut une expression heureuse pour caractériser sa position à l’égard du christianisme : il s’intitula ‘’l’évêque du dehors’’ (Vita Constant., IV, 24, P.G., t..XX, col.1172) Comme évêque il gardait quelque chose de sacerdotal et de sacré, et les évêques du dedans, mus tantôt par la reconnaissance des services rendus à l’Eglise, tantôt par l’esprit de servilité, ne se firent pas faute de mettre en relief ce caractère du Basileus. On le nomma l’isapostole (égal aux apôtres), l’élu, le vicaire, l’image de Dieu, prêtre et roi. Tout ce qui touchait à sa personne fut considéré comme sacré, et bientôt le cérémonial de la cour lui décerna des honneurs presque divins. Comme évêque du dehors, il se plaçait, sans en avoir l’air, au-dessus de tous les évêques du dedans, qui devenaient ses sujets et à qui il se réservait de commander en maître. Constantin et ses successeurs prirent tout à fait au sérieux leur fonction d’évêques du dehors, et ils montrèrent bientôt ce qu’ils entendaient par là. Leur ambition n’allait pas seulement à faire la police du culte ; ils prétendirent s’occuper personnellement de tout ce qui regardait la religion dont ils avaient pris la protection officielle. Aux évêques du dedans ils n’abandonnèrent complètement que la sacristie et l’autel, sauf à s’approcher de celui-ci le plus près possible et à réclamer certaines privautés liturgiques. Pour le reste, dans les questions de dogmes comme dans celles de la discipline, ils s’arrogèrent un pouvoir décisif, qui en faisaient de vrais papes. C’est ce qu’on a appelé le césaropapisme. » (Fascicule VIII, colonne 349 ss)
Dès l’origine du christianisme, et tout au long de l’histoire sous des régimes et institutions différentes,on constatera le désir constant des souverains temporels de supplanter le pouvoir spirituel.
Cependant, nous savons, et bien avant ce problème de Donation. :
- que Notre Seigneur possède conjointement les titres de Roi et Prêtre pour l’éternité. (Heb VII, 1-28 )
- que Tout pouvoir Lui a été donné sur la terre et dans les cieux. (st Matth 28,18 ) En vertu de ce pouvoir universel,
- C’est à son Vicaire qu’Il a dit « Tout ce que tu lieras sur la terre sera aussi lié dans les cieux » (st Matth XVI,19)
Bien avant la Bulle Unam Sanctam du Pape Boniface VIII, le Pape Gélase (492-496) écrivait déjà à l’empereur Anastase « Il y a deux choses par lesquelles ce monde est gouverné : l’autorité sacré des Pontifes et la puissance royale, entre lesquelles la charge des prêtres est d’autant plus lourde qu’ils doivent rendre compte à Dieu, au jour du jugement, même de l’âme des rois. Vous n’ignorez pas, cher fils, que, quoique votre dignité vous fasse présider au genre humain, dans les choses divines vous courbez avec dévotion votre tête devant les Pontifes…Pour ces choses vous dépendez de leur jugement et vous n’avez pas le droit de les régir à votre volonté » (Patrologie Latine, t.LIX, colonne 42)
Fraternellement en Christ-Roi
René | |
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