Quatrième assertion des autorités de la Fraternité:
Les dispositions concèdent la possibilité de célébrer les sacrements tout à fait normalement.
« Le curé peut » (art.9 § 1) – mais il n’est pas obligé- il peut « concéder l’utilisation du rituel ancien pour l’administration des sacrements de Baptême, de Mariage, de la Pénitence et de l’Onction des Malades. »
Un prêtre n’a donc nullement le droit d’administrer les sacrements dans la forme ancienne ; il lui faut préalablement demander l’autorisation, s’il n’est pas curé. La distribution du saint Sacrement de l’Autel est donc accordée avec la permission de la messe traditionnelle. Par conséquent, sur les sept sacrements il y en a cinq qui sont autorisés dans l’ancien rite. Dans l’énumération il y en a deux qui manquent.
En ce qui concerne la Confirmation : « aux Ordinaires est accordée la faculté de célébrer ce sacrement en utilisant le Pontifical romain ancien» (art. 9 §2).
Qu’est-ce qui en est du septième sacrement ? Eh bien, il n’est même pas mentionné. Il s’agit du Sacrement de l’Ordre (ordination des diacres, des prêtres et le Sacre des évêques) ; on l’a omis sciemment.
En effet, le nouveau rite du Sacre des Evêques est certainement invalide. Dans l’église romaine œcuménique presque tous – y compris Ratzinger lui-même- se trouvent être sans pouvoir d’ordre .
Les fonctionnaires « ordonnés » du culte ont été incorporés simplement de manière plus forte dans la nouvelle église, car ils n’ont pas reçu le sacrement de l’Ordre. Si Ratzinger avait laissé la possibilité ici aussi l’usage des rites traditionnels, la possibilité existerait encore d’avoir des Sacres d’Evêques vrais ; en effet, dans son église il reste un certain nombre d’évêques sacrés validement et de prêtres plus anciens, validement ordonnés. Or, Ratzinger et son entourage moderniste entendaient empêcher cela absolument.
Cinquième assertion de l’autorité de la Fraternité S. Pie X :
L’Eglise a retrouvé sa Tradition liturgique
S’il y a une église qui a perdu et puis a retrouvé sa Tradition liturgique, ce n’est sûrement pas l’Eglise catholique. En effet, la Tradition liturgique appartient à sa nature. De plus, on ne peut concilier avec la foi à l’Eglise catholique une telle vacillation. Et puisque la Lex orandi (loi de la prière) est l’expression et la consolidation de la Lex credendi (Loi de la croyance) , un changement de la Lex orandi signifie également un changement de la Lex credendi.
La perte de la Tradition liturgique comporte donc un changement de la Foi. Retrouver la Tradition perdue ne peut avoir lieu qu’en apparence et devra être considérée comme un nouveau changement de la Foi.
Dans le cas de l’église de Ratzinger la perte de la Tradition liturgique ne s’est pas produite toute seule, mais il existe bel et bien une oppression de la Tradition. Donc, il ne peut s’agir, dans le cas de l’ « église » qu’on considère ici, que d’une contre-église dont le but poursuivi est la destruction de la Foi et de l’apostasie des fidèles par rapport à la vérité.
Déjà Mgr Lefebvre s’en rendait compte à ses bons jours. C’est publiquement qu’il constata qu’en ce qui concerne la Rome nouvelle il ne s’agit non seulement d’une nouvelle église, mais encore d’une nouvelle religion:
- Citation :
- Celle-ci ne « reconnaît plus « la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ ». Il dit encore : « Nous ne sommes pas de cette religion. Nous ne pouvons accepter cette nouvelle religion… Ce n’est plus la religion catholique. Nous ne sommes pas de cette religion libérale, moderniste qui a son propre nouveau culte, ses prêtres, sa foi. Nous ne pouvons pas la reconnaître. »
Cette affirmation est imprimée dans le même bulletin (Mitteilungsblatt) du mois d’août qui donne un compte-rendu du Motu proprio.
Comment peut-on affirmer, si par ailleurs l’on veut rester fidèle à Mgr Lefebvre, que la nouvelle religion romaine est prétendument l’Eglise, qui aurait prétendument retrouvé sa Tradition liturgique, étant donné que quelques concessions sont accordées par le représentant principal de cette nouvelle religion ? Est-ce qu’ à partir d’une nouvelle religion le christianisme pourrait-il jaillir de nouveau?
Sixième assertion des autorités de la Fraternité :
Les évêques sont dépossédés de leur pouvoir quant à leur résistance à l’ancien rite
Il n’y a aucune preuve, ni dans le Motu proprio ni dans la lettre d’accompagnement, pour cette assertion. Il est évident qu’il faut comprendre le Motu proprio dans le sens que les décisions définitives sont laissées aux évêques dans leurs diocèses. Ratzinger insiste d’ailleurs à la fin de la lettre d’accompagnement en disant « il me tient à cœur de souligner que ces nouvelles normes ne diminuent aucunement votre autorité et votre responsabilité, ni sur la liturgie, ni sur la pastorale de vos fidèles.
Chaque Evêque est en effet le « modérateur » de la liturgie, dans son propre diocèse. » Certes les réticences de certaines conférences épiscopales, qui ne voulaient rien changer à la situation existante, ont été repoussées voire dissipées. Mais on ne peut pas dire que le moderniste Ratzinger ait dépossédé les évêques modernistes de leur pouvoir.
Probablement Ratzinger avait le souci d’apaiser les voix de ceux qui critiquaient en rappelant que la « solution biologique » sur laquelle on comptait, le fait que la mort des traditionalistes c. à d. des prêtres fidèles s’effectuerait automatiquement.
C’est la raison pour laquelle il est absolument nécessaire de promouvoir le ralliement de la Fraternité St. Pie X à Rome. Car, puisque la Fraternité St. Pie X reconnaît officiellement la nouvelle église comme l’Eglise catholique et par conséquent lui, Ratzinger comme pape, et le fait qu’elle reconnaisse aussi la validité des nouveaux rites d’ordination, il ne manque plus que, dans cette logique, la Fraternité adopte aussi les nouvelles ordinations.
De la sorte, dans la Fraternité, le sacerdoce, sous l’apparence de sa conservation, sera extirpé de manière durable . Ces considérations ont très bien pu convaincre Karl Lehmann, cardinal de Mayence, président de la conférence épiscopale, connu pour conduire les évêques allemands dans l’apostasie.
Septième assertion des autorités des la Fraternité St. Pie X :
Le motu proprio ne résout que le problème de la liturgie, non pas celui de la Foi.
Le Motu proprio n’a pas du tout résolu le problème de la liturgie. Si quelqu’un affirme le contraire c’est qu’il est, soit sous le coup d’une rêverie, soit sous le coup d’un aveuglement provenant d’un défaut d’attachement à la vérité.
En réalité, ce qui a été accordé dans le Motu proprio, c’est uniquement l’ « autorisation » de célébrer l’ancienne sainte messe comme messe privée, portes closes (« messes sans présence du peuple ») –ce qui est de nature peccamineuse – et d’avoir l’autorisation de réciter le bréviaire de 1962.
Tout le reste ne sont que des possibilités pour lesquelles il faut demander l’autorisation qui par ailleurs peut être refusée. On n’y trouve pas la possibilité de faire valoir juridiquement ou objectivement une telle exigence.
A cela l’on pourrait objecter qu’il existe des « communautés d’Instituts de vie consacrée et des Sociétés de vie apostolique » qui ont obtenu l’autorisation de célébrer la messe conventuelle c. à d. la messe « communautaire » selon le missel de 1962 (art. 3).
Une communauté religieuse dans son ensemble peut obtenir l’approbation d’utiliser l’ancien rite de la messe (art.3) comme cela s’est déjà fait pour la Fraternité St. Pierre, la communauté St. Jean Marie Vianney du diocèse de Campos (Brésil) fondée par Mgr Antonio de Castro Mayer 2) , l’abbaye bénédictine du Barroux, l’Institut du Christ-Roi, l’Institut du Bon Pasteur etc).
A cela il faut répondre : tous ces instituts sont tenus de reconnaître et de pratiquer, à l’occasion, le rite promulgué par Paul VI, rite invalide, qui constitue une offense à Dieu, qui d’ailleurs n’est pas un sacrifice et ne produit pas d’effet sacramentel. De plus, puisque ces instituts reconnaissent les nouveaux sacres d’évêques, invalides, il ne leur reste pas le choix : il leur faut accepter ces « évêques » pour l’ « ordination sacerdotale » de leurs séminaristes.
Le résultat en est qu’ils auront alors à leur disposition des gens restés laïcs et qui sont, suite à ces fausses ordinations, sous le coup des démons. La conséquence en est que nécessairement la vie sacramentelle s’éteindra.
Il est vrai que, de la part de la Fraternité la solution des questions de foi de la part de Rome reste encore à trouver. A titre indicatif on mentionne dans le bulletin du mois d’août « l’œcuménisme trompeur, la fausse liberté religieuse et le fait d’omettre de proclamer que l’Eglise catholique est la seule vraie, et qu’en dehors d’elle il n’y a pas de salut. »
Alors, pourquoi les questions de foi ne se trouvent-elles qu’en deuxième position ? Et même elles ont été reculées en troisième position.
En effet, ce qu’on demande en second lieu c’est la levée de l’ « excommunication » par Rome, des évêques de la Fraternité. Or, la Foi est le bien suprême sur la terre, ce sont d’abord les questions de foi qu’il s’agit de tirer au clair.
Si la Fraternité avait suivi cette règle catholique fondamentale, notamment à se rendre compte par exemple de la nature de la Rome nouvelle, de l’apostasie de Ratzinger 3) et des évêques allemands et à se poser la question de la validité du sacre des nouveaux évêques, elle aurait pu faire l’économie de pas mal de soucis, d’erreurs et de ténèbres spirituelles. Et même, elle aurait pu prendre une place déterminante dans la défense de l’Eglise contre les apostats romains. Mais, dans la situation présente la Fraternité apparaît comme une annexe, en partie camouflée, de l’Eglise romaine nouvelle ayant comme objectif d’amener les fidèles, pour leur perte, à ce monstre unique en son genre dans l’histoire de l’Eglise.