Nordland Chevalier
Nombre de messages : 855 Date d'inscription : 25/08/2006
| Sujet: La revue Introïbo et le Motu Proprio Dim 23 Sep - 15:39 | |
| Petit préambule : - Citation :
- Face à la crise de l’Eglise, et sur les conseils de Mgr Lefebvre, le Père André quitta l’Argentine et revint en France en 1971. En 1972, il créa, à Angers, l’Association Noël Pinot (A.N.P.), pour la défense de la messe traditionnelle et pour l’aide aux prêtres fidèles à cette messe.
Cette même année 1972, il fondait un bulletin trimestriel, Introïbo. Ce bulletin de doctrine et d’informations connaîtra une grande diffusion puisque son tirage a atteint 6.000 exemplaires. Dans le dernier numéro d'Introïbo (juillet-août-septembre 2007), nous trouvons en pages 1 à 3, le Motu Proprio publié par B16 sur l'usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. Suit ensuite ce commentaire lapidaire : "Les lecteurs désireux de recevoir la Lettre du Pape aux évêques, nous en feront la demande avec une enveloppe timbrée à leurs noms et adresse". Puis suit un long article de Claude Mouton, biographe du Père André, intitulé "Vacances dans le Var - Premières impressions sur l'impact du Motu Proprio". Voici de larges extraits de son article : - Citation :
- Le Motu Proprio Summorum Pontificum du saint-Père Benoît XVI est lié bien évidemment à la demande de libéralisation de la Messe de Saint Pie V formulé par Mgr Bernard Fellay, Supérieur Général de la FSSPX, et le Saint-Siège devrait maintenant retirer le décret d'excommunication qui frappe les évêques de la Fraternité depuis les sacres de 1988, car il serait illogique d'avoir donné raison et satisfaction à des "excommuniés". C'est ce qu'à sollicité aussitôt Mgr Fellay dans le communiqué de presse exprimant la gratitude de la FSSPX au Souverain Pontife, en souhaitant que "le climat favorable instauré par les nouvelles dispositions du Saint-Siège permette d'aborder plus sereinement les points doctrinaux en litige."
L'expression "climat favorable" est très importante, car il s'agit de savoir si ce climat va pouvoir se développer jusqu'au beau fixe ou si des vents contraires, venus de tous bords d'ailleurs, ne vont pas chercher à le troubler jusqu'à le détériorer. Pour m'en faire une idée, - peut-être un peu triop prématurément -, j'ai profité de vacances passées en famille dans le Var, au cours de la deuxième quinzaine de juillet, pour m'adonner à une petite prospection auprès d'individualités et de communautés religieuses rencontrées au gré de la Providence. Partout j'ai pu poser la question très simple : "Que pensez-vous du Motu Proprio de Benoît XVI ?"
Aussi bien chez les bénédictines de Saint-Joseph de Cotignac, que chez les "petits gris" de la Communauté Saint-Jean de Notre-Dame de Grâce, ou chez les soeurs de la Consolation de Draguignan (émanation de la CRC de l'Abbé de Nantes), alors que la messe de Paul VI y est célébrée (entièrement en vernaculaire chez les "petits gris"), je n'ai rencontré d'opposition ou de réticence, "du moment que le Saint-Siège a parlé" (sic). [...] On n'est pas contre la restauration aussi de l'ancien autel. On verra bien dans dix ans. D'ici-là, on semble s'attendre à une "réforme de la réforme" et s'il faut un jour revenir à l'ancien autel, il sera plus facile d'enlever celui-ci, etc, ...
Chez les dominicaines qui tiennent l'école traditionaliste de La Celle, ces problèmes évidemment ne se posent pas et l'on se réjouit que le Saint-Père est précisé sans ambages, dans sa lettre aux évêques accompagnant le Motu Proprio, que le Missel romain de 1962 "n'a jamais été juridiquement abrogé". On escompte, de ce fait, des grâces toujours plus abondantes pour le redressement de l'Eglise et de la Société. Les deux messes dominicales auxquelles nous avons assisté - l'une célébrée par un Père dominicain que nous avions connu autrefois à Avrillé, l'autre (le 22 juillet, fête de sainte Marie-Madeleine) par M. l'abbé de la Roque, venant de Toulouse - nous ont conforté dans notre quête providentielle, d'autant que les sermons prononcés s'y prêtaient : l'un montrant que tout n'était pas réglé, en raison de la théologie du Concile, l'autre développant la signification des trois banquets auxquels assista Marie-Madeleine. Il y avait pour nous comme une invite à nous plonger dans l'atmosphère de la procession organisée l'après-midi du 22 juillet en l'honneur des reliques de sainte Marie-Madeleine, dans la basilique et les rues de Saint-Maximin, par Mgr Dominique Rey, évêque de Toulon-Fréjus, assisté de Mgr Nowaj, archevêque de Czestochowa, et de Mgr Saké, évêque noir de Yamasoukro, en présence d'un clergé de plusieurs nationalités en soutane, de nombreuses religieuse (dont celles de Draguignan citées ci-dessus et celles de Mère Thérésa de Calcutta) et d'une foule bigarrée, où se distinguaient des costumes, musiques et chants provencaux. Rien à dire du Salut du Saint-Sacrement qui s'ensuivit dans la basilique, on aurait pu le trouver à l'identique dans une chapelle de la Tradition. En ce qui concerne ma famille et moi-même, nous nous sommes trouvés à un moment de la procession, derrière le lourd reliquaire porté par des hommes vigoureux, à la hauteur de Mgr Rey, qui n'a pas manqué de nous donner sa bénédiction. Nous avons alors baisé son anneau, à genoux, - ce qui ne se fait plus ou presque... A ce signe, l'évêque comprit sans doute que nous étions ce que l'on appelle des "tradis" et nous avons lié conversation. [...] Sans rien cacher d'où nous venions, ni de la chapelle de la Transfiguration que nous fréquentions à Assais (Deux-Sèvres), - l'évêque répondit que "c'était bien" -, j'ai abordé la question du Motu Proprio. Ici, a pu s'établir une confusion dans mon esprit, car Mgr Rey a laissé entendre qu'il s'était proposé de mettre une église à la disposition de la Tradition. Il nous présenta même son vicaire général, Mgr Molinas, qui est né comme moi en Algérie, et nous fit part avec lui de cette nouvelle. J'ai cru, sur le coup, que le mot "Tradition" désignait la FSSPX ! L'offre visait en réalité l'implantation d'un Institut comparable à celui de l'abbé Laguérie à Bordeaux, dans le contexte qui s'était établi peu avant la publication du Motu Proprio. J'ai dû par la suite réfréner mon enthousiasme. Mais la FSSPX à Toulon a noté que Mgr Rey est, pour l'instant, le seul évêque de France à avoir fait cette proposition. Quoiqu'il en soit, je n'ai pas enregistré, dans l'atmosphère de la procession de Saint-Maximim, de situation bloquée devant la décision du Saint-Père. Mieux, posant la même question à un prêtre possédant la double nationalité francaise et polonaise, je me suis attiré la réponse suivante : "C'est une reconnaissance". [...] Ainsi, pour un bulletin qui se donne pour ambition de défendre la messe traditionnelle, le Motu Proprio semble être une bénédiction. Tout le monde, il est content, tout le monde, il est gentil. Pas une ligne, pas un mot, sur l'article 1 du Motu Proprio qui met sur le même plan la Sainte Messe et la contrefacon grossière de Bugnini-Montini. Au contraire, par l'article de Claude Mouton, nous commencons à voir les premiers effets de Ce Motu Proprio, à savoir la dissolution progressive des "tradis" dans le magma conciliaire. Bien loin d'une "traditionalisation" (il vaudrait mieux dire "conversion à la religion catholique") de la secte conciliaire, nous allons assister à une "conciliarisation" des "tradis". Nordland | |
|