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 Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite

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Torquemodo
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MessageSujet: Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite   Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite EmptyDim 29 Mar - 23:27

Je me propose de recopier dans ce post l'intégralité des deux chapitres sur le Pape contenus dans un ouvrage du Patriarche maronite Etienne Douaihy (1630-1704) appelé "Traité du Sacerdoce". Le ministre de Dieu insiste particulièrement sur les fondements de cette vérité de Foi dans l'Ecriture Sainte et la Tradition.

Pour cette saine remontée aux sources le Patriarche maronite, successeur de saint Pierre sur la chaire d'Antioche, dépositaire de la liturgie araméenne remontant aux premiers chrétiens, est sûrement un guide opportun.
Le caractère exhaustif et synthétique de l'approche historique du Patriarche est à mon sens un très bon complément aux études des savants de l'Eglise latine qui en général ont abordé la question de l'Infaillibilité sous un angle plus théologique.

Devant l'historicisme apparu chez les schismatiques byzantins puis transmis aux protestants et enfin aux modernistes, le texte maronite fournira peut-être un condensé des arguments catholiques les plus pertinents.

Voici donc sans plus tarder la traduction des deux premiers chapitres de cet ouvrage capital.


I. PONTIFICAT ET PRIMAUTE

Le premier rang, le plus vénérable dans l’Eglise, appartient au pontificat qui assure le vicariat du Seigneur Christ sur la terre, et la succession des saints Apôtres à qui il a été donné le pouvoir de lier et de délier, en leur ordonnant de paître son troupeau et en disant : « Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel » (Mt. 18, 18).
Ce rang se divise lui-même en trois : les évêques, les métropolites et les patriarches. Le patriarche est au-dessus du métropolite et le métropolite au-dessus de l’évêque. L’évêque qui reçoit l’imposition des mains pour une ville a la charge de ses habitants pour tout ce qui touche à leur salut. Le métropolite est en charge de la province qui lui est confiée. Quant au patriarche, il a en charge l’une des parties de l’univers habité, pour y sauvegarder l’union entre les enfants de la foi. Les passions des hommes et leurs opinions sont en effet diverses et la multiplicité des opinions engendre la division, laquelle mène à la perte, selon ce qui est écrit : « Tout royaume divisé contre lui-même va à sa ruine » (Mt. 12, 25).
Tous les croyants sont soumis à l’unique chef qui a livré son âme pour eux et ils sont gouvernés par un seul Esprit. De même, ils ne doivent pas suivre une multitude d’esprits, ni rechercher les premières places et se diviser sur eux-mêmes, comme il a été dit de nos maîtres les Apôtres avant la descente de l’Esprit Saint, quand ils demandaient lequel était le plus grand parmi eux. Il faut au contraire que tous les degrés de l’Eglise soient en continuité les uns des autres, des plus bas aux plus hauts, comme les anneaux de la chaîne et les membres du corps, de manière que Dieu soit glorifié par quiconque les voit.
C’est pour cela que les Pères de Nicée ont ordonné de mettre par écrit et de reconnaître les degrés du sacerdoce et leur rang, de manière à ce qu’il n’y ait point de conflit. C’est ainsi que les patriarches ont pouvoir sur les métropolites, les métropolites sur les évêques, les évêques sur les prêtres. Quiconque contrevient à ces dispositions est rappelé à l’ordre.

Il est dit dans l’Ancien Testament que Moïse avait la primauté sur tous les Anciens et les Anciens sur le peuple, afin que tous se conforment à l’avis du plus grand et que quiconque ose contrecarrer l’ordre du prêtre établi au service de Dieu soit passible de mort. Ainsi le mal serait extirpé du milieu du peuple.
De même, dans le Nouveau Testament, le saint Evangile témoigne que notre Seigneur et Sauveur a choisi 70 disciples et donné la primauté parmi eux à 12 apôtres. Aussi, quand le Seigneur a voulu retourner à son Père céleste, il a conféré à Pierre la primauté sur tout son troupeau en disant : « Simon Bar Jona, tu es la pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise » (Mt 16, 18). Il veut dire par là que le Sauveur est le rocher de la foi et que le Père en a déjà parlé par la bouche du prophète Isaïe : « Voici ce que dit le Seigneur, voici que je pose en Sion une pierre témoin, une pierre angulaire, précieuse, une pierre de fondation. Celui qui y croira, ne bronchera pas » (Is. 18, 16). De même, il a voulu donner à Simon à qui il avait conféré son vicariat sur la terre, le nom de Pierre, et il lui a promis de bâtir sur cette pierre cette Eglise sienne qu’il a rachetée par son sang précieux en disant : « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt. 16, 18).
On entend par portes de l’enfer les renégats et les schismatiques : Tous ceux-là n’ont jamais pu induire en erreur Pierre et ses successeurs en ce qui touche la foi et sa fermeté, comme cela est évident. Tous les sièges patriarcaux ont été occupés par des apostats. Seul le siège de Pierre est demeuré attaché à la foi orthodoxe et il en sera ainsi jusqu’au retour du Seigneur qui a dit : « Je te donnerai les clés du royaume des cieux. Tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux » (Mt. 16, 18).
Le seigneur veut dire par là que Pierre est l’administrateur de sa grâce et celui qui dispose des trésors de son royaume. Il lui a demandé par trois fois s’il l’aimait plus que ses compagnons. Comme Pierre a répondu sans hésitation, le Seigneur lui a donné l’ordre par trois fois en disant : « Pais mes agneaux, pais mes agneaux, pais mes brebis » (Jn. 21, 15).
Il a voulu dire par là que les pasteurs prennent soin de leurs brebis et que les brebis écoutent leurs voix et les suivent. De même, Pierre et tous ses successeurs doivent prendre soin de paître les enfants de la foi, lesquels sont obligés d’obéir à Pierre et de manifester leur soumission à lui et à ses successeurs. Le Seigneur lui a encore dit : « Simon, voici que Satan a demandé de vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 21, 32).
Cela veut dire que le Seigneur Jésus a prié pour ses apôtres et pour tous les autres croyants. Mais il a demandé d’une manière toute spéciale, en faveur de Pierre que sa foi ne défaille pas. Il lui a promis que les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre lui, parce qu’il l’a choisi comme la colonne de la foi. Il l’a député pour qu’il affermisse ses frères, lesquels sont les patriarches, les métropolites et les évêques qui sont répartis à travers toute la chrétienté.
Aussi, pour que notre Seigneur et Sauveur le proclame clairement dans toute l’Eglise, a-t-il changé son nom et l’a appelé Képhas ou Roc, manifestant par là sa fermeté confirmée dans la foi. Il lui a ouvert le ciel. Il lui a montré qu’Il était le Fils de Dieu, pour que la foi de Pierre et son enseignement ne soient pas de chair et de sang mais [inspirés par le] Père. Il est monté dans sa barque et a multiplié les poissons, signifiant les peuples nombreux qui allaient adopter la foi de Pierre. Il l’a rendu participant de tous les mystères, comme la Transfiguration, la guérison de la fille de Jaïre, la prière au Jardin et d’autres, pour qu’il reçoive la connaissance des mystères cachés et manifestes. Il lui a ordonné d’aller à la pêche et d’acquitter deux pièces de monnaie qui étaient dues pour eux deux, parce qu’Il avait l’intention d’en faire son Vicaire. Après la Résurrection, c’est à lui qu’Il est apparu avant tous les autres, afin que, comme il L’avait confessé comme Fils du Dieu vivant, il confessât aussi avant tous les autres sa Résurrection. Il l’a entretenu de la manière dont il allait mourir, à part des autres, pour qu’il comprenne que comme il devait lui être semblable dans la primauté, il serait aussi son émule par la mort sur la croix. Il lui a donné le pas sur tous ses compagnons dans l’élection, la marche sur les eaux, le lavement des pieds, l’Evangile, le don des miracles et tout le reste, pour faire de lui le chef des apôtres, le fondement de l’Eglise, le roc de la foi, le détenteur des clés pour lier et délier et son Vicaire sur la terre, avec tout ce qui regarde l’administration de sa Maison.
Dès lors, les Apôtres l’honoraient comme le grand frère à qui avait été confiée toute l’Eglise. La chose est évidente quand on voit que Jean n’entre pas au sépulcre avant Pierre. Paul ne commence pas non plus sa mission évangélisatrice sans lui en avoir demandé la permission. Jacques, frère du Seigneur, n’a été établi archevêque que par l’entremise de Pierre et nul n’est allé porter l’Evangile sans son conseil. Au surplus, tous lui soumettaient leurs problèmes. C’est de ce temps là que toutes les Eglises ont la tradition de le vénérer comme il convient de vénérer le vicaire du Christ, le chef des Apôtres et le roc de la foi. C’est ce que dit l’Eglise dans la grande prières d’intercession (husoyô) du vendredi matin in albis : « Qadmoyô wrichô dachlîhûtô wchéstèstô dhaymonûto wâhîd mèn Moran qlîdé dmalkûtô chmayonîtô », ce qui veut dire (en araméen) : « le premier et le chef des Apôtres, le fondement de la foi et celui qui détient des mains de Notre Seigneur les clés du royaume céleste ».
Quant à Pierre, en vertu du pouvoir universel qui lui a été conféré par le Seigneur, il a d’abord évangélisé les Poldèves avant tous les autres. Certains ont reçu sa parole, ont cru et ont été baptisés. Ils étaient environ 3000 âmes. C’est lui aussi qui le premier a évangélisé les Nations, selon la vision qu’il a eue du ciel en entendant dire : « Tue et mange » (AC 10,10). C’est lui aussi le premier qui a convoqué les conciles et qui a fait choisir Mathias à la place de Judas. C’est lui le premier qui a utilisé le pouvoir de l’anathème en faisant mourir Ananias et Saphire. C’est lui le premier qui a opéré des miracles en guérissant le paralytique et en ressuscitant la petite Thâbîtâ.
Pour ne pas allonger ce discours, qu’il me suffise de dire qu’il est le seul à avoir institué des sièges patriarcaux, d’abord à Antioche, puis à Rome et en Alexandrie, trois sièges qui reportent à la sainte Trinité, laquelle gouverne toutes les créatures. Ainsi les détenteurs de ces trois sièges doivent-ils détenir le gouvernement de toute la chrétienté.
De même que le saint homme Noé a divisé la terre en trois parties et a conféré à Sem le gouvernement du pays d’Orient qu’on appelle Asie, à Cham le pays du midi qu’on appelle Afrique, et à Japhet le pays d’Occident qu’on appelle Europe, et de même aussi que le pays d’Asie était l’Etat des Chaldéens, celui d’Afrique l’Etat des Grecs et celui d’Europe l’Etat des Romains, de même le Seigneur a-t-il révélé à son apôtre Pierre d’ériger trois sièges dans les trois villes prééminentes de ces régions ; pour que l’annonce évangélique prenne en charge toutes les régions de la terre, selon qu’il est écrit au canon 6 du concile de Nicée : « Que tous ceux qui sont en Egypte se remémorent les coutumes anciennes et obéissent à l’évêque d’Alexandrie, lequel a pouvoir sur eux tous, parce que l’évêque de Rome garantit cette coutume. De même pour le Patriarche d’Antioche : que les métropolites aient pouvoir sur les évêques et qu’il n’y ait pas d’évêque qui ne soit sous l’autorité d’un métropolite. Et si quelque chose d’autre a lieu, le concile ordonne qu’il ne soit pas retenu. » Il en résulte que les sièges patriarcaux étaient seulement au nombre de trois ayant pouvoir sur les métropolites et les évêques de toute la chrétienté.
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MessageSujet: Re: Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite   Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite EmptyDim 29 Mar - 23:28

De même que le saint homme Noé a divisé la terre en trois parties et a conféré à Sem le gouvernement du pays d’Orient qu’on appelle Asie, à Cham le pays du midi qu’on appelle Afrique, et à Japhet le pays d’Occident qu’on appelle Europe, et de même aussi que le pays d’Asie était l’Etat des Chaldéens, celui d’Afrique l’Etat des Grecs et celui d’Europe l’Etat des Romains, de même le Seigneur a-t-il révélé à son apôtre Pierre d’ériger trois sièges dans les trois villes prééminentes de ces régions ; pour que l’annonce évangélique prenne en charge toutes les régions de la terre, selon qu’il est écrit au canon 6 du concile de Nicée : « Que tous ceux qui sont en Egypte se remémorent les coutumes anciennes et obéissent à l’évêque d’Alexandrie, lequel a pouvoir sur eux tous, parce que l’évêque de Rome garantit cette coutume. De même pour le Patriarche d’Antioche : que les métropolites aient pouvoir sur les évêques et qu’il n’y ait pas d’évêque qui ne soit sous l’autorité d’un métropolite. Et si quelque chose d’autre a lieu, le concile ordonne qu’il ne soit pas retenu. » Il en résulte que les sièges patriarcaux étaient seulement au nombre de trois ayant pouvoir sur les métropolites et les évêques de toute la chrétienté.
Par ailleurs, les Pères qui se sont réunis à Nicée ont ordonné d’observer l’ordre ancien et que le titulaire du siège de Jérusalem soit honoré après les Patriarches, parce qu’il détient le siège de Jacques, frère du Seigneur, et qu’il tient dans sa main la croix du salut. C’était donc le quatrième dans l’ordre des patriarches, après l’antiochien.
Lorsque le premier concile de Constantinople se réunit en 381, on ordonna au canon 3 que l’évêque de Constantinople avait droit à la primauté après l’évêque de Rome, parce que Constantinople était la deuxième Rome et qu’il fallait bien honorer ainsi feu l’empereur Constantin, lequel avait fait prévaloir la foi chrétienne et les autres empereurs qui avaient protégé l’Eglise de Dieu. Cependant, ce canon n’ayant pas été élaboré en présence des légats du Siège apostolique, il n’en a pas été tenu compte.
Lorsque le concile de Chalcédoine se réunit et que l’on démit Dioscore du siège alexandrin, Anatole, patriarche de Constantinople, attendit la fin du Concile. Quand les légats du Pape Léon s’en allèrent, il réunit alors les prélats orientaux et se prévalut injustement sur le siège alexandrin et le siège antiochien dans les questions qui leur étaient propres. Il prétendit que le patriarche de Constantinople devait être égal au Pape de Rome dans l’honneur et le pouvoir. Ceux qui s’étaient réunis dirent alors : « Nous suivons les prescriptions des saints Pères en tout lieu et nous tenons compte du canon 150 des évêques amis de Dieu. A leur manière, nous disposons des canons concernant la primauté de la sainte Eglise constantinienne, deuxième Rome. De même que les Pères ont à juste titre accordé un rang particulier au siège de la vieille Rome, parce que c’était la ville impériale, de même les 150 Pères amis de Dieu ont penché vers ce même avis et accordé au siège de la nouvelle Rome le rang particulier que leurs prédécesseurs avaient conférée à la vieille Rome. »
En vérité ils ont ordonné que la ville honorée par l’empire et le gouvernement participe au rang particulier reconnu uniquement au siège impérial de la vieille Rome, pour que dans ces questions d’Eglise, Constantinople ne soit pas en dessous de Rome, mais qu’elle obtienne en second la hauteur et la noblesse qui étaient la sienne. Mais lorsque les légats du siège romain l’eurent appris, ils revinrent au concile, réprimandèrent l’ambition (des Pères) et ordonnèrent que le pouvoir et l’honneur devaient être réservés au seul archevêque de la vieille Rome. Cependant l’archevêque de Constantinople, nouvelle Rome impériale, devait avoir l’honorabilité de la primauté et le pouvoir d’établir des métropolites dans les diocèses d’Asie, du Pont et de Thrace.
Quand ces dispositions parvinrent aux oreilles de saint Léon, il envoya aux frères réunis à Chalcédoine et à Maxime, Patriarche d’Antioche, [un décret] d’annulation de tout ce qu’ils avaient pris comme dispositions contraires aux prescriptions de la religion. Il affirmait que tout cela était sans fondement. La ville de Constantinople, même si l’Empereur y habite, n’est pas apostolique, comme Alexandrie et Antioche.
Le Pape Gélase devait écrire la même chose lorsqu’il succéda à Léon sur le siège apostolique. Aussi, le conflit dura-t-il jusqu’à l’époque du Pape Innocent III. En effet, en 1215, un concile eut lieu à Latran, à Rome. Pour que la paix se fasse entre les Eglises d’Orient et d’Occident, le détenteur du siège de Constantinople accepta d’être le second après celui de Rome et de lui devoir obéissance comme à celui qui détient le pouvoir sur toute l’Eglise.
Conformément à ces canons, les Patriarches qui gouvernent toute l’Eglise de Dieu sont ainsi au nombre de cinq. On bâtit à leur intention des sanctuaires et des palais dans la ville de Rome, pour y habiter quand ils s’y rendaient pour des choses qui concernent la foi et les conciles. C’est ce que Dominique Magrus mentionne dans son ouvrage sur les termes concernant l’Eglise, sous le mot Patriarcat. Il dit : « Il y a à Rome quatre sanctuaires qui ont été édifiés pour les quatre Patriarches, s’ils viennent à Rome pour un concile général. Le sanctuaire de S. Jean de Latran pour le Pape, celui de S. Pierre pour le Patriarche de Constantinople, celui de S. Paul pour le Patriarche d’Alexandrie et Ste. Marie [Majeure] pour le Patriarche d’Antioche. Ce Patriarche [d’Antioche] était le seul catholique à l’époque. C’est le pasteur et le chef de la communauté des Maronites qui obéissent au siège romain. Enfin, le sanctuaire de la Croix était pour le Patriarche de Jérusalem. »
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MessageSujet: Re: Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite   Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite EmptyDim 29 Mar - 23:29

II. LA PRIMAUTE ET LE POUVOIR SUR TOUTE L’EGLISE QUI APPARTIENNENT AU DETENTEUR DU SIEGE ROMAIN

S. Cyprien martyr, qui a gouverné au 3ème siècle l’Eglise de Carthage avec beaucoup de piété et de science, a établi dans sa lettre 55 au pape Corneille, que les dissensions ne naissent dans l’Eglise que par le fait de gens mal intentionnés et gonflés d’orgueil. [Ce sont eux] qui ne veulent pas obéir à celui que le Christ Jésus s’est choisi comme prêtre et pour un temps comme vicaire. Si tous les prêtres et les prélats lui obéissaient nul n’aurait l’audace d’innover ou d’entrer en conflit avec le conseil sacerdotal, ni en différend avec la première Eglise et le détenteur du siège romain que Dieu a choisi et établi pour sauvegarder l’unité entre les prêtres.
Pour cela, le zèle nous oblige à prouver en résumé au lecteur intelligent, que le Pape de Rome a été établi par Dieu comme intendant et vicaire. Le troupeau du Christ étant un, sa fiancée une et une sa colombe, le pasteur qui s’en occupe doit être un sur la terre.

La première preuve, nous la tirons du don fait par notre Seigneur et Sauveur à Pierre, chef des apôtres, afin qu’il soit le roc de la Foi pour tout l’univers habité. C’est ce qui a été dit au chapitre précédent. Or les dons qui regardent le peuple comme le sacerdoce, l’autorité, la prophétie, sont analogues aux fonctions des gouverneurs, des généraux d’armée, des pilotes sur les bateaux et aux autres charges. Elles ne sont pas conférées à leurs titulaires pour eux-mêmes, mais pour le bien de la communauté qui leur est confiée.
En conséquence nous disons que le Seigneur Christ n’a pas donné à Pierre le pouvoir du sacerdoce, celui des clés pour lier et délier le pastorat de ses brebis, à cause de Pierre, mais pour l’unité de l’Eglise et la confirmation de ses frères. Donc, avec la mort de Pierre, le don n’est pas aboli, ni les promesses évacuées, ces promesses dont il l’a honoré pour administrer ce peuple pour lequel le Seigneur a livré son âme. Le don s’est transféré à ceux qui lui ont succédé dans sa charge. Il en est de même pour l’ordre donné aux Apôtres d’évangéliser toutes les nations, de les baptiser, de leur pardonner leurs péchés et de leur distribuer son corps et son sang. Cet ordre n’était évidemment pas pour les Apôtres seuls, mais pour eux et tous les prêtres qui viennent après eux jusqu’à la consommation des siècles et la deuxième venue du Seigneur.
Il en est de même de la grâce de la primauté dans l’Eglise. Elle n’a pas été en Pierre seul. Elle se continue dans tous ceux qui lui succèdent, selon ce que dit Jean Chrysostome dans son livre II sur le sacerdoce : « Le Seigneur n’a pas versé son sang autrement que pour gagner ses brebis dont il a confié le pastorat à Pierre et à ses successeurs ». Or il est évident que cette succession, nul n’en a été honoré en dehors des détenteurs du siège romain, élus selon les canons établis.

1. On ne sache pas que nul autre siège ait assumé la primauté dans l’Eglise et nul ne peut avoir de doute sur quelque négligence que ce soit dans l’Eglise de Dieu, quand il s’agit de choses aussi importantes que l’administration de toute la chrétienté.

2. Toute l’Eglise a reçu par la tradition que Pierre a édifié trois sièges, à Antioche, à Alexandrie et à Rome. Or, de son vivant, il a confié le siège d’Antioche à Evode et celui d’Alexandrie à Marc. Il se confirme donc que la succession revient au siège de Rome.

3. Pierre est resté longtemps à Rome évangélisant ses habitants et les ramenant à l’obéissance de la foi. L’apôtre Paul en est témoin, quand il dit que la foi des Romains est connue par toute la terre. C’est donc là qu’était le siège de Pierre et c’est là qu’il a réalisé sa prédication en endurant la martyre de la croix. Ainsi la succession n’est-elle due qu’à celui qui détient le siège après lui.

4. Le Seigneur Christ s’est engagé dans un pacte avec Pierre en disant : « Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon Eglise et les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle » (Mt. 16, 18). Or ce pacte est valable dans sa vie et après sa mort au lieu où se trouve son corps. C’est ce que dit l’Eglise au jour de sa fête, selon la mélodie Enonô : « Simon se tordait les mains de peur. Il s’avance et adore le Fils. Mais le Seigneur s’approche de lui avec douceur et lui dit : Simon, lève-toi, n’aie pas peur. Ne te trouble pas. Je bâtis sur ton corps l’Eglise sainte et fidèle. Elle ne bronchera pas jusque dans l’éternité. »

5. Pierre n’a établi de sièges patriarcaux que dans les villes les plus importantes et les plus honorables du monde. Rome était la mère des villes et la résidence de l’Empereur romain. C’est donc là que devait être sa primauté, selon la parole du Seigneur. Voici d’ailleurs ce que Jacques de Saroug dit au sujet du ministère évangélique de Pierre à Rome :
« La vision est descendue sur le chef des apôtres et le Seigneur s’est mis à parler avec lui et lui dire : Simon Pierre, je t’ai fait chef des apôtres. Dirige tes pas sans retard vers la grande Rome. Rome est la tête des villes et de tout lieu. Il convient que pour la tête des villes j’envoie le chef pour l’évangéliser ».
Quand par la suite Jacques de Saroug vient à parler de la mort de Pierre sur la croix et de sa décapitation il dit : « Une épée redoutable est préparée pour toi. C’est par elle que tu seras tué. Mais ton âme viendra s’abriter sous mes ailes parce que tu auras travaillé pour moi. Et voici que ton corps va être pour Rome une muraille de protection. Les démons rapaces n’y habiteront plus comme par le passé ».

6. Enfin dans sa lettre à Jacques, frère du Seigneur, Clément parle de la mort de son
Maître et de son testament en disant : « Lorsque Simon Pierre sentit venir sa fin et que tous les frères l’entouraient, il prit ma main et dit : Je vous établis celui-ci comme évêque et je lui transmets le pouvoir de lier et de délier que j’ai moi-même reçu du Sauveur. Tout jugement qu’il portera sur la terre sera porté au Ciel ». Il est donc évident que Clément et ceux qui ont succédé à Pierre sur le siège romain sont les détenteurs de la primauté et du pouvoir qu’il avait reçu du Seigneur.
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MessageSujet: Re: Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite   Infaillibilité Pontificale - un témoignage maronite EmptyDim 29 Mar - 23:30

Une autre preuve découle des décisions des Conciles œcuméniques. Les 318 Pères réunis au premier concile de Nicée ont ainsi décrété dans le canon 44 que le Patriarche regarde à toutes les actions des métropolites et des évêques dans les régions où ils sont établis. S’il se trouve quelque chose qui contrevienne à leur devoir, qu’il l’annule et commande comme il l’entend, parce qu’il est le père de tous et qu’ils sont ses enfants. Quant au métropolite, les évêques doivent le considérer comme leur grand frère, le vénérer, le servir, et lui obéir selon sa bonne administration. De même, il importe que le détenteur du siège de Rome ait pouvoir sur tous les Patriarches, comme Pierre, dans les matières où il avait pouvoir sur tous les disciples. Car Notre Seigneur Jésus-Christ lui a donné ce rang vénérable et lui a remis la primauté sur tous les chefs de la chrétienté et leurs subordonnés. Il est le vicaire du Christ et le successeur de Pierre sur son Eglise, ses communautés et ses peuples spirituels. Quiconque y contrevient, qu’il soit anathème.
Il est également rapporté au 3ème concile qui s’est réuni à Ephèse que Philippe, délégué du Pape Célestin a dit en présence des Pères : « Il est évident depuis toujours que le bienheureux Pierre, tête et chef des apôtres, colonne de la foi et fondement de l’Eglise catholique, a reçu les clés du royaume de NS Jésus Christ et le pouvoir de lier et de délier les péchés. Il est toujours et à jamais vivant et exerçant ce pouvoir par l’intermédiaire de ses successeurs. Celui qui est maintenant son successeur dans son rang et son lieutenant est Célestin, Pape, qui nous a envoyés à ce concile ».
Les 630 Pères qui se sont réunis au concile œcuménique de Chalcédoine ont reconnu que le chef des évêques est le détenteur du siège de Rome, qu’il a une délégation absolue, avec l’honneur correspondant, sur tout ce qu’il y a dans les lois.
Dans la lettre adressée au Pape Léon par Anatole, Patriarche de Constantinople, Maxime, Patriarche d’Antioche et Juvénal, Patriarche de Jérusalem, avec les autres Pères, ils reconnaissent qu’il est l’interprète de la voix de l’apôtre Pierre par rapport à eux tous, qu’il a reçu du Christ d’être le gardien de sa vigne ecclésiale, qu’il détient le mystère de la foi à la manière d’une chaîne d’or qu’il fait parvenir jusqu’à eux. Il est devant eux comme le général de l’armée, que l’enseignement de la foi réside en lui comme la lumière dans le lampadaire, pour qu’il la distribue aux enfants de l’Eglise et les enrichisse par la communion de ses biens, comme il l’a d’ailleurs fait nombre de fois quand ils recouraient à lui comme les enfants recourent à leur père, ou les membres à la tête, lui demandant d’honorer leurs ordonnances par ses cachets.
En 1273, un concile s’est réuni dans la ville de Lyon. Le Pape Grégoire X y a assisté avec un millier de prélats. Michel Paléologue lui a envoyé des lettres avec l’assentiment [des prélats de son Eglise déclarant] qu’ils sont soumis à l’Eglise romaine, qu’ils croient qu’elle détient le pouvoir et la primauté totale sur toutes les Eglises catholiques et que le Pontife romain est le successeur de Pierre, chef des Apôtres.
De même, en 1439, les Pères d’Orient et d’Occident se sont réunis dans la ville de Florence pour clarifier la foi et réconcilier les Francs et les Byzantins. Quand la consultation eut duré 15 mois environ, ils se mirent tous d’accord sur une seule opinion, à l’exception du têtu évêque d’Ephèse, Marc. D’une seule bouche ils ont dit : « Nous décidons que le Siège apostolique et le Pontife romain ont la primauté sur tout l’univers habité. Le Pontife romain est le successeur du bienheureux Pierre, chef des Apôtres et vicaire du Christ en vérité. Il est le chef de l’Eglise toute entière, le père de tous les chrétiens et leur maître. Il a reçu de NS Jésus Christ par la médiation du bienheureux Pierre un pouvoir général pour paître, gouverner et administrer l’Eglise universelle, selon ce qui est écrit dans les conciles œcuméniques et les saints canons. »
De ces témoignages et des autres témoignages rédigés dans le restant des conciles reconnus par l’Eglise, épouse du Christ, il ressort à l’évidence que le détenteur du siège romain a reçu du Seigneur, par la médiation de Pierre, d’être le chef de l’Eglise, l’interprète des apôtres, le successeur de Pierre, le vicaire du Christ, le gardien de la vigne ecclésiale et le possesseur du dépôt de la foi. Il est dans le rang du Père, la similitude de la tête, pour leur faire parvenir la connaissance des mystères divins. Il est même à cet égard comme une chaîne d’or.


La troisième preuve en faveur du pouvoir du siège romain se tire des multiples recours qui lui ont été adressés. Les 376 Pères qui se sont réunis à Sardes sur l’appel du grand Athanase, ont décidé que si les évêques d’une région se réunissent et ordonnent la destitution de l’un d’eux et que celui-ci recourt à Rome, il n’est pas permis d’installer sur son siège un autre évêque, tant que la cause n’a pas été tranchée par l’évêque de Rome. De même, s’il a recours au détenteur du siège romain et que l’ordre vient aux évêques de la région d’examiner son cas avec justice et que de nouveau il recourt à Rome, demandant un légat, le Souverain Pontife a le choix entre envoyer des gens de Rome pour traiter l’affaire avec les ordinaires du lieu, ou leur écrire, s’il les connaît capables de traiter la chose par eux-mêmes.
Conformément à ces décrets, on rapporte que lorsque un synode se réunit à Antioche au sujet de son Patriarche Paul de Samosate, qu’il a été déposé en raison de sa croyance tortueuse et qu’on a installé à sa place Domnus, il y eut conflit concernant la maison ecclésiale. On demanda à l’empereur Aurélien de faire justice entre eux. Mais Eusèbe de Césarée rapporte que le roi leur a ordonné de porter l’affaire devant les chrétiens d’Italie et les évêques de la ville de Rome et que l’affaire se termine suivant leur réponse.
De même, lorsque Théophile, Patriarche d’Antioche, démit saint Jean Chrysostome injustement du siège de Constantinople, Chrysostome recourut au Pape Innocent et lui demanda d’examiner sa cause et de condamner par le pouvoir de l’Eglise ceux qui ont commis le mal, comme il ressort de sa première lettre envoyée au Pape en question.
De même, Saint Basile, lorsqu’il vit la persécution dont Saint Athanase était la victime de la part des Ariens, il lui écrivit dans sa 52ème lettre en disant : « J’estime qu’il est juste que vous écriviez à l’évêque de Rome pour qu’il réfléchisse aux évènements qui se passent ici et vous donne son avis. S’il est nécessaire que des gens aillent jusque là pour tenir un concile général, il utilisera sa primauté en la matière et choisira des gens à même de supporter les fatigues du voyage, pour qu’avec sagesse ils corrigent quiconque serait rebelle ou tortueux.
Quand à Athanase le grand, il écrivit au Pape Philippe une lettre comprenant divers sujets, en son nom et au nom des évêques d’Egypte, de la Thébaïde et de Lybie. On y lit entre autres : « Bienheureux Père, du fait qu’avec tous ceux qui nous ont précédés, nous implorons le secours en tout temps de votre Saint Siège apostolique et que nous sommes assurés de votre sollicitude à notre égard, nous venons maintenant conformément aux canons reçus, demander le secours de ce vénérable Siège dont nos prédécesseurs recevaient les ordinations, l’enseignement et le secours. Nous nous hâtons vers lui comme vers une mère qui nous nourrit de son lait. Vous aussi, n’oubliez pas ceux qui comptent sur vous. Car nos ennemis nous oppressent grandement et ne cessent pas de nous tendre des pièges pour nous mettre la main dessus et nous jeter dans les chaînes, du fait que nous avons refusé leurs opinions erronées. Nous n’avons d’ailleurs pas osé le faire sans votre avis, car les canons nous ordonnent que nul ne décide de chose importante sans l’avis du Pontife romain. Nous savons par ailleurs que les 318 Pères ont décidé d’un seul cœur au concile de Nicée qu’un concile ne soit pas convoqué et que des lois ne soient pas décrétées par des évêques sans un accord du Pontife romain. Conformément donc à l’habitude de votre Saint Siège aidez ceux qui sont en danger, secourez ceux qui souffrent l’injustice, tendez la main à ceux qui sont dans les épreuves, écartez de nous ceux-là et prenez des dispositions telles que l’enseignement apostolique qui est en Dieu notre partage, triomphe, et que par l’intermédiaire de Pierre, chef des Apôtres, il nous délivre des épreuves qui nous enveloppent. »
Un peu plus loin il est écrit : « Les mêmes Pères ont décrété d’un commun accord que si les évêques et les métropolites redoutent en quelque manière que ce soit les gouverneurs ou les juges, qu’ils recourent à votre Saint Siège romain qui a reçu du Seigneur comme une grâce particulière de délier et de lier. C’est lui le Siège que Dieu a fermement établi, parce que le Seigneur Jésus Christ a fait de votre Siège apostolique comme une icône lumineuse parée de toutes les qualités » etc…


La quatrième preuve en faveur de la primauté du Siège romain découle de son rang parmi les patriarches. Lorsque ceux-ci se réunissent, il faut qu’il les précède, dans la nomination, pour s’asseoir et pour signer. C’est au point que les légats du Siège romain eux-mêmes avaient la précellence sur les Patriarches. Il y a à cela plusieurs raisons :
1. Pour honorer celui qui les envoie.

2. Parce que nul n’a le pouvoir de changer quoique ce soit dans le rang des Patriarches, ni d’élever de nouveaux sièges au-dessus de ceux que Pierre a élevés, sinon le détenteur du Siège romain, comme cela ressort dans le cas du siège de Jérusalem, puis du siège de Constantinople qui a été mis avant Alexandrie et Rome, en réponse aux demandes répétées de ses détenteurs.

3. Parce que les détenteurs du Siège romain détiennent les clés de toute solution, comme cela ressort du cas de saint Athanase. Il a été persécuté par quatre empereurs et quatre conciles ont été réunis contre lui. Mais le Pape Jules l’a appelé à Rome et l’a rendu à son siège. C’est également le cas de Paul le confesseur. Les Ariens l’avaient démis de son siège. Le même Pape Jules l’y a réinstallé. C’est le cas de Pierre d’Alexandrie, successeur d’Athanase. Lorsqu’il endura ce qu’il endura de ses contradicteurs, il partit à Rome, fut reçu en grand honneur par le Pape Damase qui le réinstalla sur son siège. C’est le cas de Théodoret. Les Pères l’avaient anathématisé, parce qu’il était partisan de Nestorius. Mais lorsqu’il se repentit et voulut entrer au concile de Chalcédoine, on ne put le rendre à son siège que lorsqu’il eut contresigné l’écrit du Pape Léon. C’est encore le cas de Jean Chrysostome. Lorsque Théophile le démit du siège de Constantinople et l’éloigna, le Pape Innocent écrivit à l’empereur Arcadius. Comme il ressort d’une biographie de Chrysostome conservée chez les Byzantins, le Pape ordonne à l’empereur en disant : Fais venir Théophile, Patriarche d’Alexandrie et ceux qui se sont réunis avec lui contre Jean à Thessalonique, pour que nous examinions ce qu’ils ont fait contrairement aux lois à l’encontre du Patriarche Jean et d’autres [prélats]. Que nous montrions à Théophile que nous avons le pouvoir du grand saint Pierre parmi les apôtres. »

4. Le détenteur du siège romain a aussi le pouvoir de lier, y compris parmi les patriarches. C’est ainsi que lorsque Jean, patriarche d’Antioche fut anathématisé au 4ème concile parce qu’il suivait Nestorius et qu’il anathématisait saint Cyrille, les Pères refusèrent de le démettre de son siège, mais soumirent son cas au Pape Célestin. Il en est de même de Nestorius, Patriarche de Constantinople. Lorsque les Pères le convoquèrent au concile et qu’il refusa de s’y présenter, ils ne lui jetèrent l’anathème qu’après avoir informé le pape Célestin à ce sujet. Le Pape écrivit alors à Cyrille qui était son représentant, lui demandant de donner dix jours à Nestorius pour revenir à lui et suivre la bonne voie. Mais s’il refusait toujours de venir au concile et d’obéir à ses canons, qu’il soit alors anathématisé, démis de son siège, et qu’un autre soit installé sur le siège de Constantinople.
On rapporte encore qu’Agapit, pape de Rome, est allé lui-même à Constantinople pour démettre Anthime de son siège, l’éloigner et installer à sa place de moine Mina. C’est également ce qu’a fait le Pape Félix lorsqu’il anathématisa Pierre le Foulon, Patriarche d’Antioche, le démit et l’exclut, avec ses sectateurs, de la communion catholique. On sait également que lorsque Macaire, patriarche d’Antioche, fut anathématisé par les Pères du 6ème concile et envoyé au pape Agathon, il le fit mourir en prison.

5. Enfin, le pouvoir du siège romain sur toute l’Eglise trouve sa confirmation dans les conciles généraux qui ne se sont réunis que sur son ordre et avec ses soins, comme cela est évident à partir de l’histoire des conciles où la définition des choses de la foi se faisait conformément aux lettres des Papes.
C’est pour cela que les Pères du 4ème concile criaient que l’apôtre Pierre parlait par la bouche de Léon. Au 6ème concile, ils écrivirent à Constantin que Pierre était celui qui parlait par la bouche d’Agathon et au 8ème concile, que Nicolas était comme l’orgue de l’Esprit Saint. C’est parce que Dioscore, Patriarche d’Alexandrie, a outre-passé les normes ecclésiales et qu’il avait voulu réunir un concile général pour anathématiser Flavien, Patriarche de Constantinople et le Pape Léon, contrairement à tout ce qui avait eu lieu dans les temps antérieurs, que les délégués du Siège apostolique ne lui permirent pas de siéger au 4ème concile parmi les Pères, mais le firent tenir debout sur ses pieds comme un criminel, l’anathématisèrent et le démirent du siège d’Alexandrie. De même lorsque Photius voulut faire comme Dioscore, réunir un concile, démettre Ignace, occuper son siège et qu’il insulta le Pontife romain, le 8ème concile se réunit à Constantinople et les Pères ne lui permirent pas de tenir un bâton à la main, en disant qu’il était un pasteur indigne. Ils l’anathématisèrent, le dépossédèrent de son siège et y remirent Ignace.

De toutes les preuves ci-dessus, le lecteur retiendra que comme le Christ Seigneur a fait de Pierre le roc de la foi et lui a donné un pouvoir général sur toute son Eglise, de même ce don et cette grâce comme tels, il en a honoré les détenteurs du Siège romain, pour qu’ils soient la colonne de la foi, qu’ils fassent la différence entre le froment et l’ivraie, qu’ils démettent quiconque méritait d’être démis, qu’ils confirment quiconque devait être confirmé, qu’ils convoquent des conciles pour expliciter les mystères de la foi et que tous sachent que ce sont eux les pasteurs à qui a été confié le salut du troupeau. Bienheureux donc celui qui entre dans leur bercail et malheur à quiconque quitte leur barque.
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